01 - IBANEZ JS24 PREMIUM
24, rouge et gagne
Le dernier modèle Satriani en date est enfin disponible en version Premium. Cette série alternative, reprenant bien des caractéristiques des modèles haut de gamme de la marque à un tarif plus accessible nous avait impressionnés lors de précédents tests. Rebelote.
Un nouveau modèle signature chez Ibanez, est souvent le signal d’une sortie imminente du nouvel album de l’artiste. C’est le cas pour cette JS24, puisque l’labum de Joe sortira le 6 mai.
Cette guitare est le premier modèle JS à comporter 24 cases. Deux de plus, la belle affaire, me direz-vous. Détrompez-vous, ce changement implique bien des modifica-tions. L’échancrure inférieure a été appro-fondie, permettant un accès total jusqu’à la dernière case. Le traditionnel humbucker grave, habituellement placé à la place de cette fameuse 24° case a été remplacé par un double au format simple, de manière à s’approcher le plus possible de l’emplacement d’origine et conserver le grain de la JS 22 cases. Cette JS fait en outre partie de la série Premium : produite en Indonésie, elle conserve l’essentiel des caractéristiques du « gros » modèle: micros DiMarzio, Vibrato Edge, manche JS trois pièces érable/bubinga. Au chapitre des différences, le corps est ici en tilleul (aulne sur la Japonaise) et le micro « Satch Track » grave fait place à un Chopper en version Premium.
Little red corvette
Les modèles JS, bien qu’emblématiques de la marque, se distinguent des autres machines à shred par bien des aspects. Le manche, plutôt rond et fin, est un parfait compromis entre vintage et moderne, aidé en cela par des frettes plus fines que les jumbos traditionnelles chez Ibanez. Le corps profilé, le vibrato Edge réglé au poil complètent le tableau, faisant de cette JS une guitare globalement bien finie (les frettes auraient juste mérité un dernier coup de lime sur les bords) et prête à jouer.
Le volume et la tonalité disposent chacun d’un push-pull. Celui de la tonalité splitte les micros, et celui du volume enclenche un treble-kit. Ce dernier permet de conserver des aigus lorsqu’on baisse le volume, éclaircissant parfaitement le signal. La position standard est utile lors de l’emploi d’une fuzz de type Fuzz Face, le fait de baisser le volume apportant pas mal d’aigus. Dans les autres cas, le treble kit est tellement pratique et efficace, qu’on l’aurait préféré enclenché d’origine (en position pull).
Les sonorités sont à l’image des sensations de jeu: à la croisée du vintage et du moderne. En son clair et crunch, les doubles font preuve d’une belle clarté avec des attaques franches. Le Chopper est aussi efficace en position double que splitté, tour à tour crémeux ou claquant. Les positions splittées sont en général très cristallines, plus qu’avec une Strat, sans tomber dans le chimique. En crunch, la palette est très large. En montant le gain, on conserve les attaques (merci les frettes fines), tout en gagnant en mordant.
Les harmoniques sortent toutes seules. La taille des frettes ne gêne en rien le jeu en legato, et le confort est total sur l’ensemble du manche. Pour le gros son et le déboulage, forcé-ment, c’est Byzance. Difficile de prendre cette JS en défaut, tant elle semble vouloir plaire à tout le monde. Très bien pensée dans les moindres détails, la version Premium de la JS24 conserve l’essentiel du gros modèle à un tarif étudié. On adore.
En bref
Entre sensations « vintage » et modernité des détails, la version Premium de la JS 24 cases est un modèle de polyvalence et de confort. À essayer, même si vous n'êtes pas fan de la marque.
Type : électrique solidbody
Corps : tilleul d'Amérique
Manche : JS trois pièces érable/bubinga
Frettes : 24 (médium jumbo)
Diapason : 648 mm/25,5" (type Fender)
Touche : palissandre
Vibrato : Edge
Micros : 2 humbuckers DiMarzio Chopper (grave), DiMarzio MoJoe (aigu)
Contrôles : Volume (push-pull treble kit), Tonalité (push-pull split), Selecteur 3 positions
Accessoires : étui rigide, multi-outil
Origine : Indonésie
Prix : 1 236 €
Contact : www.mogarmusic.fr
Les + rapport qualité/prix, micros, nombre et qualité des sonorités, treble kit, le manche génial.
Les - finition des frettes améliorable.
02 - MXR ECHOPLEX
Le préampli d'Echoplex au format pédale
Voilà un nom trompeur. À l’origine, l’Echoplex est un delay à bandes dont la première version à lampes fut fabriquée en 1959, avant que des modèles à transistors n’apparaissent au début des seventies. À partir de la fin des années 70, suite aux problèmes rencontrés par Maestro, qui fabriquait cet appareil, le nom Echoplex sera racheté par plusieurs marques qui se refileront le bébé (Gibson il y a une vingtaine d’années, puis Dunlop et donc MXR aujourd’hui). Le célèbre écho serait-il de retour ? Eh non ! Il ne s’agit en réalité « que » du préampli. En effet, le préampli de l’Echoplex EP-3 de 1970 était plus qu’apprécié par certains guitaristes qui adoraient sa couleur sonore. C’est ce circuit qu’on retrouve aujourd’hui. Un potard de gain, rien de plus ! Branchez l’Echoplex juste après votre guitare et appréciez le résultat. Le son crunche légèrement et de manière très musicale. Pas de disparité de volume, un vrai mordant quand vos utilisez déjà une saturation, et surtout une réaction ultra dynamique qui varie en fonction de votre jeu. Un vrai plus dont on ne peut plus se passer une fois l’effet enclenché. Pas d’écho, mais un résultat classe à l’arrivée.
03 - ELECTRO-HARMONIX
Après la B9, EHX lance la C9, une nouvelle organ machine, plus orientée classic rock et prog rock.
04 - VISUAL SOUND
La Route 66 American Ovedrive de la série V3 débarque avec de quoi satisfaire les amateurs de live. Overdrive et compresseur séparés, chacun avec son switch et ses réglages dédiés, pour tout faire sonner, de la guitare aux claviers.
05 - EVH 5150 III LBX 15W
Une énorme petite tête
Après les modeles 50 et 100 watts, reconnus comme de grandes réussites dans le domaine des têtes à haut gain, la marque d’Eddie Van Halen, EVH propose cette nouvelle 5150 II, une tête 15 watts qui embarque cinq lampes 12AX7 et deux EL84. C’est avec confiance que votre serviteur branche sa Strat Fender Malmsteen dans la prise « insert » de cette jolie lunchbox.
Petite hargneuse
Avec sa petite bouille mignonne, on serait tenté de lui trouver un charme enfantin, mais détrompez-vous ! Elle est destinée au très haut gain, et ses deux canaux ne manqueront pas de décorner les bœufs. Ces canaux partagent absolument tous les contrôles. Pas de switches compliqués à gauche ou à droite. Gain, égalisation trois bandes très efficace, volume et présence, c’est tout, et c’est bien suffisant. Au niveau connectiques, tous les interrupteurs se situent à l’arrière pour dégager la façade et assurer une meilleure clarté. Vous pourrez débrayer la puissance de l’ampli jusqu’à 4 watts pour une pratique plus discrète tout en continuant d’agresser les lampes. Une boucle d’effets, une prise pour le footswitch (fourni) et un potard de résonance générale, bienvenu pour s’adapter à tous les HP, complètent le tout. Le premier canal est déjà extrêmement agressif et délivre une disto énorme dès le premier quart du potard de gain. Amateurs de sons cleans cristallins, vous pouvez aller chercher votre bonheur ailleurs. Fous furieux du metal ou solistes en manque de gain et de sustain, welcome ! On constate immédiatement que, malgré le gain phénoménal, cette 5150 III respecte parfaitement le signal. En clair, un single coil sonnera comme un single coil !
No pain, no gain
Le second canal, portant le nom de « Full burn », se passe de commentaires. Un torrent de saturation vous envahit, avec un côté organique et lampé très présent tout de même. Parfois, certains amplis très haut gain oublient de faire sonner les lampes, ce qui n’est pas le cas ici. On lui pardonnera sans peine l’absence d’une petite reverb, le son étant très lié dans sa définition, vous n’aurez point besoin de mouiller le son pour avoir une fluidité de jeu correcte. Hard rock, metal, death, black, tous les rocks musclés se sentiront à l’aise sur cette petite tête qui, malgré ses 15 watts, fournira un volume très suffisant pour une pratique domestique, des répètes ou de petits concerts. On a même fréquemment vu des amplis équivalents en concert, repris en sono.
Sale caractère
Le tarif annoncé est réellement intéressant : pour 600 euros vous avez une tête à lampes qui déchire. Aucun reproche ne peut être formulé contre elle, attention toutefois au caractère de la saturation qui présente un grain encore plus lampé que ses grandes sœurs. En termes de style, on peut comparer ce type de distorsion à Randall par exemple, c’est-à-dire très légèrement pâteux et qui fleure bon le tube. Canal 1, gain à 30 %, on est en terres hard rock. Canal 2, gain à fond, le pire death metal s’invite. La tête pour le metal, quel qu’il soit.
En bref
Type : Tête d’ampli guitare à lampes
Dimensions : 17,8 x 32,5 x 15,9 (hlp) POIDS 6,8 kg
Technologie : Lampes (5 x 12AXY, 2 x EL84)
Réglages : Gain, Low, Mid, High, Volume, Presence, Power Level, Resonance
Puissance : 15 watts débrayables CONNECTIQUE boucle d’effets, footswitch de changement de canal, prise HP de 4, 8 ou 16 Ohms
Origine : Mexique
Contact : www.fender.com
06 - JACKSON MISHA MANSOOR JUGGERNAUT HT6 MATTE BLACK
Une guitare qui en djent
La musique complexe, massive et très majoritairement rythmique de Periphery impose des instruments fiables et tenant parfaitement l’accord, même avec des accordages très bas. Misha Mansoor sort sa Superstrat signature, la Juggernaut HT6 faite aux USA et a pensé à tous les guitaristes en la dotant d’une belle polyvalence.
Simplicité et ergonomie
Déballage de la bête de son étui paré de bandes bleues et du logo de Misha et première constatation : c’est du sérieux. La guitare est très légère, le corps en tilleul est un choix logique pour la valorisation des basses fréquences et la finition texturée noire est très classe, même si elle est sensible aux traces de doigts ou de médiator. Le manche vissé en érable présente une touche en ébène bien polie, de même que les 24 frettes en acier inox. Le sillet est en graphite et ne génère aucune friction qui mettrait l’accord en danger, les mécaniques à blocage Hipshot se chargeant de parfaire le tableau. Hipshot encore pour le chevalet fixe et très agréable sous la main droite, aucune aspérité ne venant contrarier le palm mute. Des micros signature Bare Knuckle Juggernaut mettent en voix les six cordes au tirant d’origine assez élevé sans empêcher toutefois un test en accordage standard. Le Djent est un mouvement qui associe les rythmiques asymétriques les plus lourdes aux cleans les plus cristallins. Misha l’a bien compris en équipant cette Jackson d’un sélecteur 5 positions offrant des splits bienvenus en clean avec des sons flûtés et réalistes, parfaits pour des passages en arpèges gorgés de reverb et de delay. Les positions 2 et 4 impliquent respectivement les bobines intérieures et extérieures des micros, ce qui modifie légèrement l’endroit où les cordes sont captées. La définition des accords est belle et c’est sans crainte que l’on enclenche une disto bien furieuse.
Does it Djent ?
Yes, it DOES Djent ! Ce n’est pas un mystère : les Bare Knuckle sont d’excellents micros. Si en plus de cela vous les fixez sur une guitare bien faite et adaptée à leur « philosophie », c’est carton plein. La définition se confirme en saturé, c’est
d’une précision absolue. La touche en ébène apporte cet inexplicable moelleux au toucher, décidément certains ressentis resteront tout à fait personnels ! Les frettes inox, en plus d’être solides, donnent aux bends une fluidité qu’aucun alliage n’égalera jamais. La tonalité est unique en son genre : elle n’est activée que lorsque le bouton push-pull est levé, ce qui évite les petits accidents lors des gestes amples.
Does it vaut le coup ?
Yes again. Le bilan est très positif et peu de choses figurent au rayon des reproches. Admettons que le tarif est assez musclé mais à ce prix, vous pourrez tâter d’un instrument cohérent, intelligent sans être froid ni dénué de charme. Une guitare pour Djent-leman en somme.
En bref
Corps : tilleul
Manche : érable vissé
Touche : ébène 24 cases
Chevalet : Hipshot fixe traversant
Sillet : Graphtech
Micros : Bare Knuckle Juggernaut Misha Mansoor signature
Contrôles : volume, tonalité exploitable (ne splitte pas les micros !), sélecteur 5 positions
Origine : USA
Contact : www.fender.fr
07 - CORT SUNSET NY
Rendez-vous en terrain connu
Avec cette nouvelle venue dans A la série Sunset, Cort a décidé d’élargir encore un peu plus son offre en s’attaquant au marché de la guitare à cordes nylon. En effet malgré son look de guitare électrique qui n’est pas sans rappeler la Les Paul, la Sunset NY est bel et bien une guitare « classique » électroacoustique. Nous sommes ici face à un instrument sobre et élégant, aux finitions irréprochables, ce qui n’est pas toujours le cas dans cette gamme de prix. Son poids plume et son manche légèrement bombé sont surprenants. En effet, les guitares classiques sont réputées avoir des manches fins et larges, ce qui a tendance à rebuter les habitués de l’électrique. Ce n’est pas le cas de celui de cette Sunset, qui tombe facilement dans la main.
Sans rosace, ça sonne ?
Bien que la NY soit dépourvue de rosace et plutôt fine, la projection unplugged est amplement satisfaisante. Certes, on ne rivalisera pas avec une folk, mais le volume est idéal pour travailler à la maison. Les basses émettent ce petit ronflement typique des guitares classiques et les aigus sont bien présents même dans les hauteurs du manche. Enfin malgré les cordes nylon, le sustain reste tout à fait correct. Côté électronique, on trouve un système A11 B band, d’où les trois potards sur la caisse (volume, aigus et graves). Le gros point fort du B Band est qu’il est actif, c’est-à-dire qu’il marche en réduction mais aussi en addition. Au milieu de la course, l’égalisation est neutre, à droite on réduit et à gauche on booste. L’électronique active est un réel plus lorsque l’on veut avoir un contrôle maximum sur le son et ne pas se retrouver à la merci de l’ingé-son lors d’un concert.
Plug it in
Une fois la bête branchée, on lui retrouve les mêmes qualités qu’unplugged en mieux, les basses sont présentes sans être pâteuses et les aigus percent sans acidité.
Il faudra néanmoins travailler un peu sur l’égalisation pou r trouver son bonheur. Le son manque un petit peu de basses lorsque les potards sont à midi. Une fois ces petits réglages effectués, les mondes de la bossa, du jazz et même du blues s’ouvrent à nous. Attention tout de même à ne pas attaquer trop fort, l’action étant assez basse, on peut vite faire claquer les cordes sur la touche, ce qui n’est pas super pour le sustain. Avec cette Sunset NY, Cort ajoute un instrument intéressant sur le marché de la classique électroacoustique en proposant une grande qualité à un prix plus que raisonnable. Un instrument parfait pour ceux qui souhaitent passer de l’électrique à la classique sans perdre leurs repères.
En bref
Corps : acajou et table épicéa
Manche : vissé, acajou
Touche : palissandre
Micros : A11 powersound
Contrôles : 1 volume et 1 réglage aigu, un réglage grave
Chevalet : palissandre
Mécaniques classiques
Origine : Indonésie
Contact : www.lazonedumusicien.com
08 - MARSHALL 1973 X HANDWIRED
La tradition made in England
Face aux constructeurs d’amplis « boutique » proposant des clones de ses modèles mythiques, Marshall se devait de réagir. De ce constat est née la gamme « Handwired », sorte de custom shop de la marque. Dans la famille 18 W, je voudrais la version combo 2 x 12’’.
Ça va bien se passer
Avec cette série, Marshall a visé très haut. Pas de circuit imprimé, ici tout est soudé à la main sur turret board (des « plaques à tourelle »), comme à l’époque. Moins de composantes dans le signal, maintenance facilitée, plus c’est simple, mieux c’est. Bien entendu, des capas aux transfos en passant par les HP, tout est sélectionné et au top niveau. Le modèle testé est équipé de 2deux Greenback de 12 pouces made in England, comme le reste. Plusieurs versions de ce circuit sont disponibles : 1 x 12, 2 x 10, ou tête seule. Ce modèle, produit à l’origine entre 1966 et 1968, est le fameux 18 W, proposant deux canaux non switchables. L’un est doté d’un trémolo, l’autre non. Chaque canal dispose d’un réglage de volume et d’un autre de tonalité, deux entrées par canal, et on a fait le tour. Sous le capot, on trouve trois 12AX7 (deux pour le préampli, la dernière pour le trémolo), une EZ81 en rectification, et une paire d’EL84 fournit la puissance.
Crunch-land
Comme souvent chez les amplis d’exception, chaque détail a son impor-tance. Si les réglages du 1973 peuvent paraître simples à première vue, sachez que tout est utilisable. Les deux entrées de chaque canal vous permettront d’accéder à des grains différents et complémentaires. Sachez aussi que le caractère de l’ampli est bien affirmé, et l’on obtiendra plus de varia-tions en changeant de guitare qu’en touchant aux réglages.
Le grain de l’ampli n’est jamais cristallin comme sur un Fender Blackface. On aura toujours une touche de compression, on sent que l’ampli travaille, et pourtant, sa brillance naturelle (presque voxienne, merci les EL84) permet de garder une intelligibilité parfaite qui permettra de jouer comme sur un son très clair. Volume au premier tiers avec une Strat, on obtient un son clair parfait pour le funk sur l’entrée Low. Sur l’entrée High, ça commence à cruncher, avec un naturel idéal pour le blues texan. Pour la pop, c’est parfait aussi. Avec des doubles, on a déjà un crunch mœlleux, utilisable en accord, mais avec des single notes qui tiennent déjà dans la durée. Le bouton de Tone permet de peaufiner son niveau de brillance, et se montre utilisable sur toute sa course.
Lâchez cet ampli monsieur...
Après midi au volume, c’est le gain qui monte. À l’instar de la tona, le volume est utilisable sur toute sa course. Passé midi, la brillance fait place à un côté crémeux qui lorgne vers Clapton période Bluesbreakers. Le grain s’épaissit, la saturation s’affirme avec un caractère vintage affirmé, des basses généreuses, plus serrées que sur un JTM45 sans être aussi moderne qu’un 800 : un super-compromis permettant de toucher autant à la pop qu’au classic rock et au blues, évidemment. Le son est simplement magique : riche, ultra-dynamique, la vraie définition du son « 3D ». Le bas se tient dans tous les cas de figure, et reste présent sans pour autant s’écrouler à fort volume (merci encore les EL84). Quel que soit le réglage, on a toujours la sensation que le son est « juste » : l’équilibre des fréquences, le crunch, la réponse aux attaques, tout est naturel. Les HP, même lors de la première utilisation, sonnent comme s’ils étaient « faits », ce qui laisse présager de grands moments pour l’avenir. Avec cette réponse du berger à la bergère, Marshall montre qu’il sait encore faire des amplis vintage capables de faire oublier les clones boutique aux fans de grain d’exception.
En bref
La version handwired de ce combo 18 W monté en 2 x 12” confine à la perfection. Un grain équilibré en toutes circonstances, un crunch ultra-naturel qui magnifie tout ce qu’il amplifie. La magie du son vintage, tout simplement.
Type :ampli à lampes
Dimensions : 71 cm x 34 cm x 23,5 cm.
Poids : 23 kg
Technologie : Lampes, 3 x 12AX7 (préamp), 1 x EZ81 (Rectifier) , 2 x EL84 (puissance)
Réglages : 2 entrées, 1 Volume et 1 Tone par canal, Depth & Speed (tremolo canal 2)
Puissance : 18 W
Hp : 2 Celestion G12M20
Connectique : 2 entrées par canal, 2 sorties HP, sélecteur d’impédance, 4, 8 ou 16 Ohms)
Origine :Angleterre
Prix : 2 199 euros
Contact : www.laboitenoiredumusicien.com
Les + Le grain absolument magique, l’équilibre à tous les niveaux de volume, la qualité, le look l’électronique Shadow.
Les - La séparation, cruelle…
09 - GIBSON SG SPECIAL 2015
Une SG entre blues et shred
Si vous avez lu le test de la Gibson Les Paul 2013 paru dans le GP250, vous savez déjà que Gibson a doté ses modèles de l’année de pas mal de nouvelles options pour fêter le 100e anniversaire de la naissance du regretté Les Paul. Outre la très dispensable signature du maître située sur la tête, on trouve ainsi un sillet en laiton réglable en hauteur, le système de mécaniques robotisées « G Force », ainsi qu’un tout nouveau profil de manche. Pour le reste, notre SG reste fidèle à ses origines avec un cocktail acajou (manche et corps) / palissandre (touche), une paire de humbuckers pilotés par deux volumes et deux tonalités et un bridge fixe de type Tune-O-Matic, le tout saupoudré d’un vernis nitro dont l’odeur de gâteau vaut à lui seul l’achat de la guitare.
La finition est exemplaire, et on apprécie les détails (tours de micros et du sélecteur dorés, chevalet à la finition brossée) qui confère à cette Gibson un caractère très classe. Comme sur le modèle 2014, le manche de la SG Special comporte 24 cases, soit deux octaves par corde. Comme sur toutes les SG, l’accès aux aigus est parfait. Le profil du manche, plus large et plus plat que celui de ses prédécesseurs, confère à cette guitare un esprit plus moderne que celui d’une SG « standard », pourtant doté du profil le plus plat de la gamme.
Oh oui, mords-moi !
Malgré une résistance de 7,7 kOhms (ambiance PAF traditionnel), les micros donnent l’impression d’un niveau de sortie conséquent, avec une réponse claire, blindée d’harmoniques, et aussi à l’aise en son clair qu’en crunch ou en gros saturé. Le mordant typique de la SG est bien au rendez-vous, avec des hauts médiums incisifs et un caractère moins chargé dans le bas et le bas médium que celui d’une Les Paul. L’interposition est claquante à souhait, et le micro grave reste bien clair, avec un côté boisé tout de même très gibsonnien. Les frettes relativement fines contribuent à maintenir une intonation précise. Les micros permettent de jouer avec les volumes et répondent très bien aux variations d’attaque. Cette guitare est bien entendu très à l’aise dans un registre blues-rock, même si le profil de manche et les 24 cases lui permettent de passer la vitesse supérieure. Pour la déboulerie, cette SG ne craint personne, et les fans de plans « autoroute » s’en donneront à coeur joie. Sans être une guitare typée metal, notre SG est aussi à l’aise sur un canal 3 que sur un crunch vintage d’ampli à lampes. Si votre coeur balance entre le blues, le rock et l’excès de vitesse, cette guitare pourra faire votre bonheur sans aucun doute. Même si le prix du modèle 2015 a pris un coup par rapport à celui de l’année précédente (les nouvelles « options de série » ont malheureusement un coût), cette SG reste sous la barre des 1000 euros, ce qui en fait un des meilleurs rapports qualité-prix de la marque à l’heure actuelle.
En bref
Type : solidbody
Corps : acajou
Manche : acajou
Touche : palissandre, 24 cases
Frettes : médium Jumbo
Radius : 12’’
Diapason : 24.75” / 62,865 cm
Chevalet : type Tune-o-Matic
Micros : 2 humbuckers « 61 Zebra »
Mécaniques : Robotisées, avec système GForce
Contrôles : volume et tonalité par micro, Selecteur 3 positions
Flight Case : inclus
Origine : USA
Contact : www.gibson.com
10 - FENDER AMERICAN DELUX THINLINE TELECASTER
Du neuf avec du vieux
Plus de 60 ans après sa création, la Telecaster reste une valeur sûre. Le mythe sans cesse renou-velé par les cerveaux très actifs des ingénieurs de la marque nous refait le coup de la nouveauté avec ce modèle thinline aux caractéristiques modernisées.
Pareil, mais mieux
Si les Teles aux plaques « custom » me laissent d’habitude assez froid, je dois dire que le look de cette thinline m’a tapé dans l’œil. Le vernis olympic white (ivoire en réalité) associé au manche érable et juste rehaussé du tortoise de la plaque et du binding assorti en font à mon goût un des plus beaux modèles du catalogue. Le corps creux en frêne est orné de la classique ouïe en « ƒ ». À partir de là, si l’on compare cette Thinline à un modèle de type « reissue 52 », pas mal de choses ont changé. Le manche au vernis satiné est équipé de mécaniques à blocage (de type Sperzel, mais aux couleurs de la marque). Il arbore 22 frettes de type semi-jumbo. Son profil est de type « modern C », du genre qui tient bien en main, mais assez facile à appréhen-der. Le radius est en effet compensé, affichant 9,5 pouces dans les premières cases et s’aplatissant jusqu’à 14 pouces dans les dernières, permettant un réglage plus près des cordes sans friser lors des bends les plus aigus. Ceux-ci sont d’ailleurs facilités par une découpe ergonomique du talon. Dernière amélioration : la tige du manche est accessible au niveau de la tête (et pas du talon comme sur les modèles vintage), évitant d’avoir à le démonter pour régler sa courbure.
Sound of silence
Au niveau accastillage et électronique, Fender a aussi fait ses devoirs. Deux simples « Noiseless 3 » équipent notre Thinline. Le niveau de sortie est très honorable, et ce, sans bruit parasite. Le grain de la guitare est globalement bien ouvert, avec un spectre assez large et une très belle définition des notes. Globalement, si le caractère est moins hargneux que celui d’une 52, le micro aigu fait preuve d’un beau mordant. L’associtation Thinline-Noiseless confère à l’intrument un grain moins typé, même si le caractère « Tele » est immédiatement identifiable. En interposition, le twang est là, avec un petit quelque chose acoustique en plus. Le micro grave est très clair, parfait pour les sons du même nom. La tonalité, très efficace, permet de récupérer de la chaleur, conférant à cette position un grain plus jazzy que bluesy. En son crunch, le grain reste propre et bien défini, et l’on apprécie l’absence de bruit de fond lorsqu’on monte le niveau de gain. Encore une fois, le micro aigu rentre dans le lard, et les cotes du manche font merveille, tant pour un jeu rythmique qu’en lead, grâce aux frettes et au radius compensé. Dernière astuce : un push-push situé sur le potard de volume permet de configurer les deux micros en série en interposition (un clic supplémentaire et on revient en parallèle). Le grain, sans pouvoir être comparé à celui d’un humbucker, gagne une épaisseur bienvenue, notamment en son saturé.
On pouvait croire qu’on avait fait le tour de la question, mais la somme des petites améliorations apportées par Fender à son modèle historique en font un instrument sinon complètement nouveau, en tout cas très bien pensé et adapté aux besoins du guitariste (moderne ou pas).
En bref
Ce modèle thinline apporte quelques modifications bienvenues au modèle historique : micros noiseless, radius composé, talon ergonomique, mise en série des micros. Et en plus, qu’est-ce qu’elle est belle !
Type : électrique solidbody
Corps : semi-creux en frêne
Manche : érable
Frettes : 22, médium jumbo
Diapason : 25-1/2" (64,8 cm)
RADIUS : composé, de 9,5’’ à 14’’
Mécaniques : Deluxe Fender à blocage, bain d’huile et étagées
Chevalet : type Tele, 6 pontets
Micros : 2 simples Noiseless 3
Contrôles : Volume (avec push-push pour la mise en série en interposition), Tonalité, Selecteur 3 positions
Accessoires : Étui rigide, Sangle, Jack, Strap-locks
Version gaucher : non
Origine : USA
Contact : www.fender.com
Les + le look, le poids, les détails (talon, mécaniques, radius, push-push).
Les - un poil chère.
11 - BLACKSTAR HT-METAL
Metal en fusion !
Après la Hi Dual, la Fl Dist, la HT Dist X et la HT Blackfire en édition limitée, voici venir la petite dernière de chez Black-star, la HT-Metal. Les pédales de distorsion de cette marque jouissent d’une excellente réputation, due au sérieux apporté à la conception et au son, ce qui ici ne fait pas exception. Dotée CH2 comme ses petites sœurs d’une lampe 12AX7, cette nouvelle bouchère a pour objectif de proposer une distorsion extrême tout en gardant le grain et la chaleur de la lampe, et là nous pouvons dire que le pari est réussi. Véritable mini-ampli à trois canaux, le premier canal permet de choisir entre un canal clean et un premier étage de distorsion. Le clean crunche très vite, et un superbe blues se fait entendre; la disto du même canal quant à elle est très typée ‘80s, un bonheur pour les amateurs de hair metal !
Le second canal propose une distorsion extrême, mais toujours musicale, et veille à bien préserver l’attaque de la lampe. Les potards classiques figurent sur le boîtier métallique standardisé de la série: basses, médiums, aigus, et le désormais fameux ISF pour choisir entre un son anglais ou plutôt américain.
Les réglages de gain et de volume sont matérialisés par des potards coaxiaux doubles, il est dommage de bouger involontairement l’un des réglages quand on ne cherche à modifier que l’autre. Mais c’est un maigre détail par rapport à ce que peut vous proposer cette pédale, à savoir un intelligent compromis entre la HT Dual et la HT Blackfire, qui devient maintenant quasi impossible de trouver.
En bref
Origine : Corée
Contact : www.arbiterfrance.com
Conseil : vous pouvez vous servir de la sortie « emulatedoutput » pour attaquer une sono ou une carte son, un vrai petit
12 - IK MULTIMEDIA IRIG STOMP
Un iDevice dans votre rig
Construit dans un solide boîtier métallique, l’iRig Stomp héberge une traditionnelle pile 9V dans une trappe située sur sa face inférieure, mais peut également s’alimenter via un bloc secteur. Les entrées-sorties s’effectuent sur des jacks 6,35, la Stomp pouvant fonctionner en stéréo et être insérée entre deux pédales du rig. Là où elle se démarque de ses consœurs, c’est au niveau de son rôle au sein de la chaîne d’effets. Grâce à un mini-jack et à un cordon spécifique fourni, elle se connecte directement à un iDevice par son entrée analogique. Il suffit ensuite de lancer une app comme Amplitube, Amplitube Fender ou toute autre app supportant l’entrée analogique (comme AmpKit, par exemple), d’ajuster le gros potentiomètre afin de régler le niveau de signal envoyé dans l’iDevice et de switcher la mise en service via le poussoir pour incorporer le son de l’appareil à la pomme dans le cheminement du signal. Dans la pratique, cela fonctionne parfaitement. Reste à être très vigilant quant au type de son envoyé : les sonorités fortement saturées amènent souvent beaucoup de souffle indésirable, voire insupportable. Il convient donc de reprendre les réglages de l’app en fonction de sa position dans le rig et du son recherché. Une manip pas toujours aisée à effectuer sur l’iPhone / iPad si l’on ne dispose pas d’un support dédié à portée de main. Notez qu’une sortie casque sur la Stomp propose de faire un réglage silencieux, les sorties étant coupées lorsqu’un casque est détecté. Au final, un concept intéressant, facile à tester grâce aux versions gratuites des apps citées plus haut, dont le seul inconvénient est peut-être d’utiliser l’entrée analogique de l’iDe-vice plutôt que sa prise dock.
En bref
Origine : Italie
Contact : www.ikmultimedia.com
Conseil : grâce à l'électronique active embarquée, iRig Stomp se fait totalement oublier en mode bypass. Du bon ajustement du niveau d'entrée avec l'unique potentiomètre dépend la qualité du résultat final.
13 - FENDER AMERICAN PROFESSIONAL II STRATOCASTER 70TH ANNIVERSARY
Néo-traditionelle
Il est de plus en plus rare de trouver une guitare vendue avec sa housse ou son étui adapté. Surprise donc, de constater que la belle est livrée dans un étui moulé type moderne, le Deluxe Molded en finition Inca Silver/intérieur bleu du plus bel effet. La structure épouse parfaitement les hanches de la Strat, l’empêchant ainsi de bouger pendant une excursion musicale sauvage ! Même s’il en faut pour tous les goûts, la combinaison de couleurs et de textures donne un aspect visuel un peu chargé à l’instrument, avec une table flammée en érable rehaussée d’une finition « Comet Burst » et surmontée d’un pickguard couleur écaille de tortue. On peut se demander si ces « signes extérieurs de richesses » ne sont pas là pour compenser un manque de caractère…
Prise en main facile, réglage perfectible
Le poids plutôt raisonnable de la guitare rassure immédiatement, on pourra jouer longtemps et debout sans risquer un écrasement des vertèbres. La finition satinée du manche est agréable, facilitant le déplacement sur le manche, et les bords de touche arrondis permettent de passer d’une position de jeu scolaire à un jeu plus blues avec le pouce par-dessus.
Le modèle que nous avons eu en test nécessitait un petit ajustement au niveau de la courbure de manche, et malgré cette correction, l’action était un peu haute et le réglage flottant du vibrato à deux points ne permettait pas de conserver la justesse très longtemps. Gageons qu’un passage chez votre luthier préféré résoudra ce genre de problèmes !
Cette édition limitée est équipée de micros 70th Anniversary V-Mod II single Coil Stratocaster, pensés pour reproduire les aigus cristallins et la chaleur des micros vintage Fender. On remarque effectivement une présence marquée des hautes fréquences sur cette guitare, le bridge pique comme une aiguille et la tonalité du bas, câblée pour agir dessus, est plus que bienvenue pour trouver un équilibre. Celle-ci bénéficie également d’un système push/push pour activer le micro manche dans n’importe quelle configuration. La palette sonore est large, mais reste marquée par cette brillance, le choix des bois du corps, combinaison d’érable et d’aulne au-delà du côté cosmétique impacte sans aucun doute ce rendu.
Au-delà de ces possibilités sonores, la belle présente certaines options modernes intéressantes pour faciliter le jeu : mention spéciale au talon profilé qui permet un accès aux aigus impeccable et aux mécaniques à blocage. Le côté très, voire trop, brillant du son, et le manque de personnalité de cette Strat à tout faire ramènent à la question de l’esthétique un peu « show-off » de l’instrument, mais c’est bien sûr une affaire de goûts et de besoins…
En bref
Type : Solidbody
Corps : Aulne/érable
Manche : Érable
Touche : Palissandre
Mécaniques : Fender à blocage
Chevalet : vibrato 2 points à pontets vintage
Micros : 3 x Fender Single Coil V-MOD II
Contrôles : 1 sélecteur 5 positions, 1 volume, 2 tonalités plus push/push neck on
Origine : USA
Contact : www.fender.com
14 - GRETSCH G6137 TCB PANTHER
Gonflée à bloc
Qui a dit que les grands ne savent pas évoluer ? Avec ce modèle, Gretsch bouscule ses traditions et propose une guitare demi-caisse avec bloc central, moins sensible aux larsens. Pour le reste, on a affaire à du grand Gretsch : préparez la gomina et les santiags, ça va faire très mal !
New kid with a block
À première vue, on pourrait la confondre avec une White Falcon Double cutaway : forme du corps, micros, Bigsby, on n’est pas loin en effet. La vraie différence se trouve dans l’architecture de la guitare : hormis pour quelques rares modèles solidbody (la Silver Jet notamment), le son Gretsch est associé à celui de ses guitares hollowbody, comme la White Falcon, la Country Gentle-man ou la 6120. Avec la White Panther, nous entrons dans le monde du « center block » : à l’image de la Gibson 335, la belle accueille à l’intérieur de sa caisse en érable un bloc d’épicéa sur lequel reposent chevalet et micros. Le principal inconvénient des guitares hollowbody est leur sensibilité aux larsens. Si certains comme Brian Setzer s’en accommodent très bien, voire en jouent, pour d’autres, c’est un vrai problème. Avec le bloc central, cette sensibilité se réduit fortement, et on peut monter le gain et le volume sans problème. L’accastillage chromé donne un côté plus sobre que l’or de la Falcon. La classe Gretsch est néanmoins toujours de mise. Le seul reproche que l’on pourrait faire est la tête noire qui jure avec le blanc du corps (les Gretsch ont en général la tête coordonnée). Le problème est réglé avec le modèle « Black » disponible également, mais sur la « White », ça casse un peu le délire. Les deux micros Filter’Ton sont pilotés par une électronique assez simple par rapport aux standards de la marque : un inverseur trois positions, un volume par micro, tonalité générale et master volume sur la corne inférieure. Le profil du manche est en D, tenant bien dans la main sans pour autant être trop imposant. Les premières notes à vide laissent présager du meilleur : superbe résonance, réglage parfait, et souplesse du Bigsby. Action !
Rock this town !
Le son Gretsch pourrait être défini comme un mélange de chaleur, de richesse harmo-nique rehaussée d’une brillance caractéris-tique de ses micros. Épaisseur et twang en somme. La G6137 Panther tient ses promesses. La brillance naturelle des micros vient épicer le médium du grain. Les Filter’Tron sont très dynamiques, passant d’un caractère très doux à un mordant inimitable lorsqu’on appuie l’attaque main droite. En son clair, ce twang naturel donne une vie aux notes d’accords complexes. Un coup de Bigsby là-dessus, et c’est le coup de grâce. Les trois positions sont très réussies. Le micro grave conserve une certaine clarté qui fera merveille en jazz swing. L’interposition est à la fois plus creusée et plus brillante, gardant du corps pour les traits en single note. Le micro aigu réussit l’exploit de mordre, faisant limite cruncher le son le plus clair, sans agresser ni jamais paraître trop brillant. En léger crunch, notre Panther sort les griffes, gagnant du corps et de l’épaisseur sans jamais perdre en définition : la magie de la marque, en somme. On rajoute une reverb, au choix un trémolo ou un delay slap back, et on y est ! On ne s’arrête pas en si bon chemin, et on passe à un crunch plus typé Plexi. Grâce au bloc central, l’absence de larsen permet de tâter un grain plus rock (une pensée pour Malcolm Young au passage), domaine qui va aussi très bien à ce modèle. Cette White Panther est une guitare selon mon cœur : super typée, et pourtant capable de briller dans bien des styles. À essayer d’urgence.
En bref
Le look et le grain inimitable de Gretsch est désormais plus facilement utilisable avec du gain grâce à son bloc central de type Gibson 335. Une réussite qui plaira autant aux fans de swing qu’aux rockers de tout poil.
Type : semi-hollow body
Corps : table dos et éclisses en érable, bloc central en épicéa
Manche : érable, collé
Touche : palissandre, 22 cases
Frettes : Médium Jumbo
Radius : 12’’
Diapason : 24,6’’ (625 mm)
Vibrato : Bigsby
Chevalet : type Tune-O-matic
Micros : 2 doubles « High Sensitive Filter’tron »
Mécaniques : Grover Sta-Tite Die-Cast
Contrôles : Volume général, Volume par micro, Tonalité, sélecteur 3 positions
Flight-Case : Inclus
Origine : Japon
Contact : www.gretsch.com
Les + Le son Gretsch, le twang, le confort, LE look.
Les - Look de la tête, mécaniques un peu faiblardes.
15 - MOOER SOUL SHIVER
Uni-Vibe de poche
Venue renforcer la gamme Mooer déjà bien étoffée, la Soul Shiver propose trois effets : Vibrato, Chorus et Rotary, paramétrables via les trois potards Speed, Volume et Intense. Le Volume agit comme un potard de mix et l’Intense gère la coloration de la modulation. Le mode Rotary propose une simulation de cabine Leslie dans la pure tradition « Uni-Vibe ». Avec le volume à fond et les autres réglages en position médium, on entre directement dans le rock psychédélique des 60’s, rythmiques et plans hendrixiens sonnent à merveille pour peu qu’on rajoute une bonne Fuzz Face devant. Le mode vibrato agit, lui, comme une sorte de léger pitch bender, parfait pour les sons clairs et permettant d’obtenir un aspect éthéré très intéressant en arpèges. Plus on augmente la vitesse de l’effet, plus le signal original est détuné. Pour gagner en subtilité, on veillera donc à garder le potard dans la première moitié de sa course. Enfin, le mode Chorus permet de passer d’un effet typé années 80 façon Skid Row sur 18 and Life à une modulation rappelant le jazz-rock de John Scofield. Mooer propose une pédale polyvalente et à petit prix. Une mini-box pratique au quotidien et en live, qui ne pourra toutefois pas rivaliser en studio avec les cadors de la modélisation, offrant notamment plus de précision dans les réglages. Elle séduira davantage les guitaristes à la recherche d’un effet complémentaire que ceux voulant faire de la Vibe un élément central de leur son.
Contact : www.htd.fr
16 - ZOOM AC-3
Si l’on oublie le look imitation bois du boitier (en plastique) et les potards faussement chromés d’un goût approximatif, on a de quoi apprécier ce que propose ce préampli avec effets embarqués pour électroacoustique très bien réalisé. La force de l’AC-3 réside dans ses nombreux préréglages destinés à s’adapter à votre guitare pour en respecter scrupuleusement l’identité. C’est à vous d’indiquer si vous jouez avec une Dreadnought ou une Parlor, et quel type de micros vous utilisez. Innovant et bien pensé, ce pédalier offre de vraies nouvelles possibilités.
Contact : www.mogar.fr
17 - ORANGE MICRO TERROR
Présentation
Le look et le format lunchbox à la Orange, avec des réglages simplifiés. au menu, lampe de pré-amplification, entrée Aux In pour s’accompagner et prise casque pour jouer en silence. (sortie HP : 8 ohms mini).
Son clair
Dans le premier tiers du Gain, on reste relativement propre et détaillé. Ne pas hésiter à monter le gain et à baisser un peu le volume sur la guitare pour gagner du corps.
Son saturé
Classic-rock, moins fuzzy et muddy que les gros modèles de la marque, mais dynamique et passe partout (sans aller jusque dans le metal).
Utilisation
On tourne et, on trouve le son un peu comme avec une pédale de saturation. N’oubliez pas que cette tête oscillera entre 20 et une dizaine de watts suivant l’impédance de l’enceinte choisie.
Choisissez-la pour
Couvrir une jolie palette sonore allant d’un clean qui peut claquer à un overdrive parfait pour les riffeurs.
En bref
Dimensions : 165 x 135 x 95 mm
Poids : 0,85 kg
Contact : www.htd.fr
18 - VOX MV50 ROCK
Présentation
Encore plus petit, avec une autre approche du son à lampe grâce à la technologie Nutube, le Vox possède les mêmes réglages, avec en plus, un switch EQ Flat/Deep et une impédance plus large (à partir de 4 ohms), mais pas d’entrée Aux In.
Son clair
Ici, le rendu sera toujours un petit peu « sale » même avec un Gain réduit, le vrai son clair étant plutôt l’apanage du MV50 Clean. Plus bluesy, mais moins funky.
Son saturé
Vox qui se rapproche du son Marshall ! Esprit classic-rock/hard-rock à l’ancienne, mais on peut aussi monter dans des rendus plus heavy…
Utilisation
Un modèle de choix pour obtenir un son rock musclé, aussi à l’aise en rythmique qu’en solo avec une réserve de puissance allant jusqu’à 50 watts.
Choisissez-la pour
Des sons riches et profonds avec un côté plus « analogique » dans le rendu et des modulations réussies.
En bref
Dimensions : 135 x 100 x 75 mm
Poids : 0,54 kg
Contact : www.algam-webstore.fr
19 - LINE 6 DL4 DRIVER
L'autre géant vert
Le début des années 2000 a vu la révolution numérique ouvrir de nouvelles portes aux musiciens en termes de possibilités sonores. Line 6, fer de lance de cette technologie, mettait à disposition avec le DL4 pas moins de 16 types de delay (du tape echo au delay numérique) et surtout trois presets directement accessibles, un quatrième footswitch faisant office de tap tempo. Côté connectiques, nous avons une entrée et une sortie stéréo ainsi qu’une prise footswitch permettant de contrôler l’un des paramètres du delay au pied. Pour ce qui est des sonorités, on a l’embarras du choix : tape echo de type Echoplex, analogique de type Memory Man, avec ou sans modulation, reverse, lo-fi : le DL4 couvre toute la palette des échos du marché, avec un rendu très apprécié pour sa chaleur et son réalisme. Le succès du DL4 tient autant à la qualité de ses sons qu’à sa facilité d’utilisation : ici, pas de sous-menu ni de manipulations ésotériques : on selectionne un preset, on choisit son type de delay, on le règle comme une pédale standard, et c’est fait. En plus des réglages de temps, répétition et de mix, deux potards « Tweak » et « Tweez » permettent de jouer sur deux paramètres pouvant varier selon de type de delay (basses et aigus, profondeur et vitesse de la modulation, ou âge et régularité de la bande dans le cas d’une émulation de tape echo).
De la mémoire et un looper
Cette simplicité peut aussi avoir ses inconvénients : il est relativement simple de modifi er un preset, et sans repère visuel pour retrouver ses réglages, il faut utiliser ses oreilles pour revenir au réglage initial. Je vous rassure tout de même : bien des guitaristes s’y sont fait et la facilité d’utilisation du delay compense largement cet inconvénient. Dernière fonction (et pas la moindre) : le DL4 propose un looper permettant de sampler jusqu’à 14 secondes de musique. Plusieurs couches peuvent être empilées, la loop peut aussi être jouée à l’envers, à demi vitesse, bref : de quoi explorer. Ce looper reste aujourd’hui l’un des plus « user friendly » du marché. Les années passant, Line 6 a mis sur le marché d’autre delays embarquant les sons du DL4 : l’Echo Park (au format single pedal), puis la série M (M13, M9 puis M5). Il est ainsi possible de bénéficier des sons légendaires sous différents formats. Le DL4 est pourtant toujours au catalogue de la marque, bien des guitaristes restant attachés à son format confortable tout en restant relativement compact et surtout virtuellement indestructible. Longue vie au delay vert !
En bref
Type : pédale de modélisation delay et looper dotée de 3 presets
Origine : USA
20 - ASHDOWN PRO-FX RETRO DRIVE
So British
Le ouvelle série lancée par le fabricant anglais, la Pro-FX 9 Volt se veut une ligne qui propose des effets à la fois accessibles et avec du caractère (des effets stables au poids généreux, avec boîtier en métal et connexion sur le haut pour faciliter le placement sur un pedalboard). Ne cherchez plus la marque Hayden, ancienne section pour guitaristes de chez Ashdown. Désormais, tous les produits sortent sous la même marque. La Retro Drive est, selon ses concepteurs, une pédale d’overdrive aux sonorités typiquement britanniques, avec un son évoquant des amplis dont il fallait pousser le volume pour obtenir une saturation naturelle en l’absence de potard de Master. On comprend la description à l’écoute du rendu, le son étant assez brut si on pousse le Gain, avec un petit côté crunchy relevé par une pointe de médiums. Si le caractère est là, la recherche du bon réglage pour obtenir le fameux sweet spot va bien sûr fortement varier suivant que l’on opte pour une guitare avec des humbuckers ou un modèle équipé de micros simples. Dans les deux cas, on apprécie avant tout le rendu avec un gain qui ne dépasse pas le premier tiers de sa course. Ce rendu « clean boosté » se révèle très agréable et apporte du punch à un son déjà saturé. En revanche, en tant qu’overdrive principal avec un gain plus poussé, on a été moins convaincu. Crunchy, certes, mais surtout jolie dans le low et le mid-gain plus que dans le son rentre-dedans
Contact : www.fillingdistribution.com
21 - CRAFTER MIND T-17E N
Calme et volupté, mais pas que…
La Mind est une petite folk de format Orchestra, avec une table massive en cèdre rouge américain supportée par des éclisses et un fond en acajou stratifié. Le gabarit est très agréable et assure d’emblée un accueil fort amical, on sent qu’on va être très copains !
Avec son profil moderne, sa faible épaisseur, son dos au galbe peu arrondi, le manche de la Mind est un terrain de jeu facile pour débutants comme pour pratiquants aguerris, avec d’agréables sensations de jeu, pour laisser gambader les doigts sans restriction, au moins jusqu’aux cases situées en bordure de caisse : en l’absence de pan coupé, la géographie locale freinera bien sûr les ardeurs des solistes… La touche en palissandre est munie de frettes suffisamment fines pour ne pas endolorir les extrémités digitales, suffisamment hautes pour ne pas nuire à l’intonation. Si la tête opte pour des « saveurs à l’ancienne » avec sa surface ajourée et ses belles mécaniques à rouleau type vintage et finition vieux bronze, côté chevalet, on trouve une pièce de palissandre aux contours d’une sobriété de chameau. Toutefois, un joli chanfrein vient casser une ligne qui fut trop commune sinon. Le logo de la marque et le nom de cette dernière plaqués sur la tête à la manière de nobles incrustations d’abalone se révèlent finalement la seule touche de luxe, au milieu d’un océan de sobriété.
Un certain charme
La sonorité pourrait relever d’une certaine sobriété également, si on faisait par erreur fi de son remarquable caractère pour le jeu en arpèges, en picking, ou tout type de pratiques qui impliquent une certaine retenue dans la dynamique de jeu de la main droite. Voilà l’exemple même de la guitare à jouer avec douceur. Elle révèle alors un potentiel de séduction total, chaud et velouté, et le jeu en capo entre les cases 2 et 5 offre un bouquet d’harmoniques et de résonances de toute beauté. Le strumming peut aussi y être développé, mais attention à au dosage en termes d’énergie car les matériaux viennent vite « raboter » les harmoniques et le spectre sonore : l’oreille ne reçoit alors pour l’essentiel que le haut médium. Ce qui peut au demeurant s’avérer fort intéressant pour ressortir au sein d’un groupe. Cette Orchestra est équipée d’un système électro bien dissimulé, dont la qualité est inversement proportionnelle à la discrétion ! C’est à l’intérieur de la caisse en pourtour de rosace que réside en effet le petit tableau de commande, qui présente toutefois un ensemble bien conçu, dotée d’un préampli à deux sources, avec un micro électret sur col-de-cygne associé au capteur piézo. On peut régler avec beaucoup de finesse le dosage de chaque voix, tandis qu’un bouton « Bright », agissant à la manière d’une Presence fixe en guise de tonalité, vient apporter de la clarté à l’ensemble du signal si besoin. Le retour de Crafter en France est une bonne nouvelle et une réussite si l’on en juge par ce modèle bien sous tous rapports. Si on met de côté l’absence d’étui ou de housse, elle coche favorablement un grand nombre de cases, si ce n’est toutes !
En bref
Type :Orchestra,
électro-acoustique
Table : Cèdre rouge américain massif
Caisse : Acajou
Manche : Acajou
Touche et chevalet : Palissandre
Mécaniques : Grover ouvertes type « vintage »
Préampli : DS-2, à deux voix
Etui/housse : non
Version gaucher : non
Production : Chine
Contact : www.crafterguitars.com
22 - LÂG ROXANE R1500-SED2 WRS
Night in wine satin
Lâg continue la démocratisation de sa gamme Master avec cette version revisitée de sa mythique Roxane, ici en finition Red Wine Satin, inspirée par l’une des plus grandes marques américaines, elle reprend dans l’ensemble les caractéristiques de sa muse. Corps en khaya, bois de la famille de l’acajou, touche palissandre et micros humbuckers. Néanmoins, la Roxane ne se réduit pas à l’idée d’une guitare « Gibson like ».Le manche collé profilé en D ainsi que l’action assez basse procurent une réelle sensation de facilité et un confort de jeu optimal. Tout paraît simple, power chords, arpèges, plans lead, effets de jeu. Avec cette Roxane et le nouveau modèle BuxSter (voir GP261), Lâg semble avoir fait du confort de jeu sa priorité.
Crunch et précision
Cette Roxane a été déclinée en deux versions, en tous points identiques, la seule différence se trouvant dans les sets de micros utilisés. La SED3 dispose de Seymour Duncan Phat Cat, sortes de P90 survitaminés, tandis que la SED2 que nous testons ici dispose d’un PAF59 et d’un Jeff Beck. Le micro chevalet offre, en clean, un son assez chaud, parfait pour le strumming, mais manque un peu de définition pour des arpèges. On pourra néanmoins gagner en brillance et en clarté en le splittant. Il en va de même pour le micro manche. Lorsque l’on monte un peu le gain de l’ampli, on commence à rentrer dans l’univers de prédilection de la bête. En crunch, ça mord ! Le son du Jeff Beck est chaud tout en restant précis, super pour les riffs australiens façon Airbourne ou AC/DC. Quant au PAF, la rondeur et le velouté qui le caractérisent feront des ravages sur les plans les plus sentis. Avec le gain à 11, on jubile, les attaques tranchent, le rendu reste vraiment intelligible. Surtout, aucun buzz ne se fait sentir. Le manche plutôt fin devient, lui, une autoroute et les micros ont la réserve nécessaire pour encaisser les accordages plus sombres type drop D ou C#.
Showtime
Les splits indépendants des micros sont un autre point fort de cette Lâg. Les nombreuses combinaisons possibles permettent d’avoir un choix de sonorités assez large. On appréciera lors de sessions d’enregistrements en studio, mais également le live, et nous passerons facilement d’un univers pop à quelque chose de plus rentre-dedans. Il semble que ce soit dans ce but de proposer un instrument taillé pour la scène et la route que cette Roxane ait été conçue. Son poids plume, sa grande maniabilité, son look assez minimaliste qui ne craindra pas les coups et sa palette de son élargie en font la parfaite alliée du guitariste en vadrouille. Car, à part si l’on s’appelle Joe Bonamassa ou Richard Fortus, il est souvent compliqué d’emmener un arsenal de guitares pour un gig. Alors certes, nous n’aurons ni le son d’une Fender, ni celui d’une Gibson avec cet instrument, mais les différentes configurations relèveront bien des challenges, ce qui s’avère le plus important en live.
Type : solidbody
Corps : sculpté en khaya tropical massif
Manche : collé en khaya tropical TOUCHE palissandre indien
Micros : 2 doubles bobinages Seymour Duncan PAF59 et Jeff Beck
Contrôles : deux volumes et une tonalité, push/pull de split des micros, sélecteur 3 positions
Chevalet : stopbar Gotoh MÉCANIQUES Schaller à bain d’huile
Origine : France
Contact : www.laboitenoiredumusicien.com
23 - YAMAHA PACIFICA 611 VFM
Confort et chaleur
Le confort, la légèreté et la jouabilité d’une guitare inspirée par la Stratocaster, avec un son qui approche les cotes gibsoniennes ? C’est possible, Yamaha l’a fait. Reprenant les grandes lignes de ses Pacifi ca de 2011, pour livrer le modèle ultime du genre, la marque japonaise conserve les deux Seymour Duncan de sa 611 d’origine, et ajoute un chevalet vibrato Wilkinson. Au final, le micro manche (SP90-1n) offre un son ample et assez gras qui fait des merveilles avec la fuzz et le crunch, et qui reste plutôt bien défini quand on baisse le volume de la guitare pour le rendre un peu plus fluet. Côté chevalet, le humbucker aligne un son musclé, mais dont le joli médium permet d’entendre distinctement les notes même avec un fort taux de saturation. Et puisqu’il est splittable, il permet d’offrir une palette de sons encore plus large, grâce à un rendu plus pointu. Plutôt rock dans l’ensemble, cette Yamaha est capable de très nombreuses prouesses sans jamais passer pour un instrument sans âme, ses micros assez costauds et chaleureux ayant surpris plus d’un musicien qui s’attendait seulement à un rendu très Strat, sans rien de plus. Bien joué.
Contact : fr.yamaha.com
24 - TAYLOR T3/B
Haute définition
Une guitare semi-hollow au son haute définition. Sa conception n’est pas si éloignée de cela d’une Gibson ES-335, dont elle approche le gabarit, et à laquelle elle emprunte la poutre centrale. Pour le reste, rien n’a été laissé au hasard, à commencer par son design moderne, sa fi nition sans faille, son manche vissé (avec une seule vis) pour livrer un sustain digne des manches collés, sa projection sonore incroyable pour une caisse si peu profonde, son chevalet maison de type roller qui permet d’utiliser le Bigsby en conservant une bonne tenue d’accord, et bien entendu ses micros HD. Ceux-ci ont un rendu précis et plutôt moderne, mais sont difficiles à prendre en défaut grâce à une électronique irréprochable. Le push-pull du potard de volume permet de splitter les humbuckers en single coils, et celui du potard de tonalité off re un second circuit de réglage, pour des sons plus doux et plus feutrés, ce qui permet de sonner un peu plus vintage et jazzy à l’occasion. Moderne mais polyvalente en diable, et avec une personnalité propre à la marque américaine, toujours à la recherche d’innovations marquantes.
Contact : www.taylorguitars.com
25 - PRS SE CUSTOM 22 SEMI-HOLLOW GRAY BLACK 2017
Thinline à l’ouïe fine
Première prise en main et un constat : cette PRS est particulièrement légère et bien équilibrée ! Si le poids plume est un critère pour vous, il s’agit donc d’un joli modèle à essayer.
Pour ce qui est de l’aspect, nul doute que l’on joue une PRS avec la découpe de caisse caractéristique, le profi lage ergonomique des échancrures, les repères de touche en forme d’oiseau, la petite tête quasi-symétrique et le diapason de 635 mm, intermédiaire entre celui de Fender (648 mm) et Gibson (628 mm). Les cases sont légèrement moins grandes que sur une Fender et, à tirant égal, les cordes paraissent plus souples sous les doigts. La couleur Gray Black est sombre, mais les veines en érable fl ammé du placage de la table restent bien visibles. Le dos est plat avec une légère découpe stomacale.
Le fond n’est donc pas en érable sculpté comme sur les semi-hollow américaines. Le manche est plutôt fi n, pas très large, avec des cotes qui restent sensiblement les mêmes sur toute sa longueur. Le talon est repoussé à la 15e case, ce qui facilite le jeu dans les aigus. Les frettes sont très douces et bien fi nies, même aux extrémités. Le vernis épais est très bien appliqué sur tout l’instrument. Le filet de caisse en érable est du plus bel effet. Le chevalet-cordier de type wraparound (cordes enroulées) est une belle pièce d’accastillage, avec des rainures suffisamment profondes pour que le maintien et l’appui des cordes soient bien assurés.
À l’aise en saturation
En acoustique, la sonorité est assez ouverte avec une résonance de caisse peu marquée. Cependant, les cordes graves sont un peu en retrait ; un tirant de cordes plus fort permettra d’obtenir des basses plus fermes et défi nies. Une fois la guitare branchée, les sonorités proposées sont classiques – la confi guration HH n’a plus rien de novateur – mais tout fonctionne très bien pour un instrument de cette gamme de prix. Les notes sonnent un peu creuses, parfois un peu âpres. Les aigus ne bénéfi cient donc pas vraiment de la rondeur des basses mais cela rend les phrasés plus incisifs. Cette SE Custom 22 est fi nalement plus interactive dès lors que le son s’épaissit et entre en saturation. Les qualités de précision et de contrôle sonore sont conservées. L’animation de la résonance des notes est plus intéressante sur ce genre de lutherie et va bien dans le sens du caractère des microphones. On se surprend à découvrir un sustain long – plus centré sur les notes fondamentales que les harmoniques – ce qui fait penser que la poutre centrale remplit bien son rôle de rigidifi cation de la caisse. Cette PRS est un bel instrument, de conception fiable, et dont les qualités de rockeuse trouvent comme références les standards que sont la Les Paul et la Strat.
En bref
Type : Guitare électrique semi-hollow CORPS Acajou
Table : Érable (et placage d’érable ondé) MANCHE Collé, en érable
Touche : Palissandre, 22 frettes, repères en forme d’oiseaux
Diapason : 25’’ (635 mm)
Chevalet-cordier : PRS, de type wraparound, nickelé
Micros : 2 x humbuckers (PRS 85/15 « S »), sans capot et façon « zebra » MÉCANIQUES Individuelles, PRS à bain d’huile
Contrôles : 1 x volume, 1 x tonalité, 1 x sélecteur de microphones à trois positions
Origine : Corée
Contact : www.adagiofrance.fr
26 - VIGIER EXCALIBUR ULTRA AP
L’Excalibur s’active !
Inutile de refaire le film, tout le monde connaît maintenant les spécificités et les standards de l’Excalibur, au catalogue Vigier depuis un long moment. Manche avec tige carbone 90/10, frettes inox, bois séchés trois ans au moins, et tout un procédé de fabrication poussé dans les détails extrêmes. Non, ce qui intéresse nos yeux et oreilles attentives, c’est ici le fait que cette belle Exca’ (comme on l’appelle quand on devient intime avec la belle) propose un switch actif/passif. Vous le voyez ce petit interrupteur discret sur la table noire laquée ?
Sex à pile
C’est sûr, elle est sexy avec sa robe noire au vernis parfaitement appliqué et son binding flatteur qui entoure ses formes étudiées. La trappe, qui trahit la présence d’une pile alimentant le circuit de boost, est comme d’habitude placée à l’arrière, avec un petit bouton couleur crème qui permet de régler l’intensité et le gain du boost. Une fois la bête branchée dans un Blackstar HT Studio 20, on ne peut pas s’empêcher de faire la comparaison entre les sons actifs et passifs. En clean, le son passif est digne d’une excellente guitare HSH haut de gamme. Les micros – dont Vigier tient à garder les caractéristiques secrètes – sont capotés de chrome, gageons que cela rajoute une pointe d’aigus et d’acidité, quelle que soit la position. À nous les sons funky à souhait avec le sélecteur en position 2 et 4 donc, alors qu’avec le boost activé, le son devient très imposant, même avec le trim réglé au minimum. Tonalité baissée, et en domptant le potard de volume, bienvenue dans le jazz et les attaques chaudes et les-pauliennes. Attention toutefois, les variations de volume en clean entre actif et passif sont vraiment énormes.
Ultra AP tissante
Canal disto enclenché, on sent bien que c’est le terrain dans lequel elle va tout libérer. Boost désactivé, c’est tout simplement une excellente Excalibur. Elle se révèle très précise et facile à jouer, et on réalise à ce moment que le tarif, certes salé, est justifié : quand on joue une Excalibur, question son et sensations, il n’y a pas photo. Cette guitare est hyper polyvalente, aucune vibration n’est inutile et tout est musical, même les bruitages bizarres genre pick scratch ou autres étrangetés. Tout sonne. Boost enclenché, attendez-vous à du très lourd. Avec le bond du niveau de sortie, le larsen arrive à grands pas quel que soit le volume de l’ampli. Pas de souffle supplémentaire, une performance. Le son devient épais et parfait pour le pire metal qui soit, tout en gardant la précision de l’attaque et en évitant la bouillie musicale malgré le gain. Cette guitare fait un peu penser à un dragster : elle roule déjà super vite, mais quand on balance la nitro on est plaqué au siège. Êtes-vous prêts pour prendre une bonne dose de G ?
En bref
Type Solidbody
Corps : aulne
Manche : érable avec tige carbone 90/10
Touche : érable (ou palissandre)MICROS Capotés chromes, kit HSH (2 doubles, 1 simple)
Chevalet : Vigier à roulements 2011
Mécaniques : Vigier à blocage
Origine : France
27 - BOSS DD-500
Un delay qui comble le retard
Boss s’est enfin décidé à réagir face à la concurrence (TC Electronic, Vox, Strymon…) qui, depuis quelques années, a sorti plusieurs multi-delays de haute volée et fait mal aux « vieux » modèles de la fi rme japonaise. Présenté au Summer Namm de Nashville, le DD-500 propose douze delays diff érents (dont Tape, Analog, Shimmer et la Tera Echo de la même marque), un égaliseur à quatre bandes pour chaque delay, un tap tempo, 99 banques de mémoires, un looper de 60 secondes, et la possibilité de régler plusieurs paramètres en temps réel grâce à ses potards, ses trois switches et sa prise pour pédales d’expression. Un son transparent, traité en 32 bits, et de nombreuses possibilités, qui vont enfi n remettre Boss au centre du débat en matière d’effets de retard. Aux alentours des 350 euros.
28 - VOX AC30 C2
Une des grandes légendes du son british, celui des Beatles et des Stones, qui semble traverser les années sans prendre une ride. Un ampli très dynamique dont le son réagit au jeu du guitariste. Vous voulez un gain plus mordant? Rentrez dans les cordes !
Un timbre typique, qu’on reconnaît grâce à ses médiums qui percent dans le mix, un son clair à la fois chaleureux et pointu, et un crunch explosif, qui a fait les beaux jours de Queen comme ceux de la britpop. Bien entendu, pour bénéficier de ce son de légende, il faut passer par la salle de muscu ou faire appel à un roadie. Parce qu’avec plus de 32 kilos sur la balance, l’AC30 s’impose comme un des poids lourds du marché au format combo. Mais il faut surtout pousser l’ampli assez loin côté volume pour qu’il vous offre le meilleur des sons. Et ça, ça n’aide pas toujours a se faire des amis, ou à séduire les voisins, quand ça ne vous rend pas sourd.
29 - LANEY GH30R112
Une bonne lampée
Ce Laney est un combo deux canaux équipé de deux EL34 et de quatre ECC83 pour la section préampli. Chaque canal est pourvu d’un potard de volume qui permet de mettre à contribution de façon très significative les lampes de préamplification et de les pousser dans leurs retranchements, puis de dompter la puissance du signal avec un master général très efficace, sans exploser nos tympans. Certes présent sur beaucoup d’amplis actuels, le Master agit aussi sur l’étage d’amplification pour que toutes les lampes de l’ampli puissent influencer le grain. C’est le son à l’ancienne avec tous les potards poussés à fond qui nous est proposé ici, avec le master qui vient colorer le tout, même à faible puissance. Le canal clean brosse ainsi tous les sons funky à crunch léger, alors que le second canal sature beaucoup plus quand le volume est monté en association avec le drive. Les sensations sont très organiques et c’est un ampli qui se règle, qui se mérite et sur lequel on passe du temps pour trouver le son que l’on a en tête. La connectique propose une boucle d’effets et surtout une sortie DI avec émulation de cab pour attaquer une carte son et ainsi s’enregistrer. La simulation observée est satisfaisante, branchée pour cet essai dans une interface numérique Scarlett Focusrite 18i8, et permet de maquetter ses compos de belle façon.
Classic british
Avec une Superstrat munie d’un split coil, de nombreuses nuances de jeu sont possibles. En classe A/B, les lampes travaillent et apportent au grain tout ce qu’on attend d’un ampli à lampes de bonne qualité : réactivité, transparence et dynamique. Comme mentionné plus haut, les cleans peuvent à la fois être flûtés et boueux en poussant le volume. Le Bright enclenché augmente les aigus dont la présence peut être gérée par le master tone pour éviter tout débordement strident. Le second canal est épais dès la première moitié du gain et gagne en consistance un fois que ce dernier atteint le maximum. Une fois le gain à fond, le volume vient ajouter la fougue nécessaire (combiné avec le master pour éviter de devenir sourd) pour taper sans problème dans le registre anglais des années 70. La curiosité pousse à booster ce canal avec une TS9 avec le gain à moitié et c’est le British Steel de Judas Priest qui s’invite. Les splits de la guitare montrent un superbe respect du signal entrant qui met en valeur la bonne polyvalence du HP G12 V Type de Celestion. Moins creusé que son copain le Vintage 30, il est parfait pour le rock classique et beaucoup moins pour le metal moderne, mais il ne s’agit pas là de l’objectif de cet ampli. La position oblique envisageable de l’ampli (grâce à la petite béquille située sous le corps) retire malheureusement pas mal de basses à cause d’un contact moins effectif avec le sol et sera réservée à l’usage en son clair.
Ampli organique
Le Laney GH30R112 est un bel ampli de prestige destiné aux amoureux des appareils vivants et réactifs. La sensation vintage est bien présente à ceci près que l’audition est toujours respectée sans concession sonore. Une belle usine à lampes au bon tarif. Métalleux, passez votre chemin !
En bref
Type : Combo guitare
Technologie : Lampes
Lampes : 2 x EL34 en puissance et 4xECC83 en préampli
Réglages : Canal 1 : Drive (avec pull bright) Canal 2 : Volume et drive réglages communs aux 2 canaux EQ 3 bandes (basses, médiums, aigus), master output, master tone, reverb
Puissance : 30 watts RMS
HP : Celestion G12 V type
Effet : Reverb digitale
Entrées : Jack guitare, mini-jack aux, boucle d’effets
Sorties :HP externe, DI sortie émulée
Origine : Chine
Contact : www.lazonedumusicien.com
30 - OVATION PRO SERIES ULTRA
Retour gagnant
Les guitares Ovation font leur grand retour. Pour cette re-découverte, nous testons un modèle représentatif sur le plan historique et agrémenté d’évolutions attrayantes. Le tout à prix contenu pour un instrument de cette qualité…
L’Ovation Ultra est vendue dans une housse quasi rigide qui assure à la fois transport agréable et protection de choix. L’instrument présente une qualité de fabrication indéniable : c’est propre, précis, l’esthétique simple mais charmeuse finit de valider une très bonne première impression. Le look est sobre et séduisant à la fois, avec une rosace composée de délicats motifs et d’un repère de 12e case assorti pour magnifier un joli coloris, et l’ensemble est des plus réussis. On remarque également les belles mécaniques à bain d’huile et le chevalet dépourvu de chevilles, caractéristique ancrée dans l’histoire de la maison, et retrouvé avec plaisir et intérêt tant il apporte un doux vent de convivialité aux séances de changements de cordes ! La prise en main donne à jouer un manche au profil qui s’écarte des fondamentaux Ovation. Exit le fameux profil en « V », ici, on a tout remis à plat, ou presque. Associé à une largeur toujours aussi menue (on sent que les guitaristes électriques sont le premier public visé par la marque), le galbe induit un jeu vraiment facile et les fines frettes participent à la douceur du toucher : l’expérience de jeu est exemplaire, malgré l’absence de pan coupé pour aller se balader sur les cases les plus aiguës.
Meat ball ? Mid bowl !
On joue ici une Ovation dotée de la fameuse caisse en matériau composite (« Lyrachord ») de type « mid bowl », qui concilie une vraie efficacité en acoustique pure sans hypothéquer une bonne résistance face au feedback en usage électro, plus encore sur les scènes rock pour lesquelles cette guitare semble destinée. Dans les deux situations, on retrouve le fameux timbre Ovation, identifiable notamment dans le grave et le médium, avec l’attaque des notes caractéristique, avec la célèbre pointe « qui-fait-que-cette-guitare-ne-sonne-pas-comme-une-guitare-tout-bois ». Une patte Ovation qui se démarque des productions habituelles.
En acoustique pure, l’Ultra délivre un son à la fois puissant et précis, chaque registre est bien défini, en arpèges comme en strumming ; branché, le modèle n’est pas servi par le plus élaboré des préamplis, mais le système fait suffisamment le job pour ne pas altérer le rapport qualité/prix. L’OPC-2000 retransmet sans le trahir le non moins fameux « grain Ovation électro ». Très pertinente pour les utilisateurs d’effets et pour les guitaristes live en contexte à haut niveau sonore, l’Ultra s’accommodera parfaitement des « musiques actuelles » sur scène, mais saura aussi se montrer une compagne efficace dans le cadre d’un guitare-voix. Un excellent modèle proposé dans cinq coloris différents (Dusk Till Dawn, Vampira Red, Pitch Black, Silver Shadow, Yukon Spray). Tout cela donne très envie d’aller plus loin dans la découverte du nouveau catalogue Ovation !
En bref
Type : Folk électro-acoustique
Table : Épicéa massif allemand thermo-traité
Caisse : « Roundback » mid-bowl moulée en matériau composite
Manche : Acajou, en 2 parties
Touche et chevalet : Laurier indien
Mécaniques : Ovation bain d’huile finition brossée
Préampli :Ovation OPC-2000, avec accordeur intégré
Etui : Housse matelassée Deluxe 20 mm d’épaisseur
Version gaucher : Non
Production : Chine
Contact : ovationguitars.com gewamusic.com/fr