Modèle hybride, cette Danelectro aux allures de ‘59 alternative trouve facilement sa place dans la famille. Toujours facile à jouer, elle étend ses possibilités créatives sans trahir le timbre légendaire de la marque.
Nous avions testé la Danelectro ‘64, véritable hommage à la Mosrite et à sa singulière place dans
le catalogue, avec d’une part
sa construction en bois plein,
et d’autre part son set de
micros inédit ainsi que son
prix beaucoup plus élevé
qu’à l’accoutumée. Cette « nouveauté » baptisée 59XT, basée sur la mythique ‘59 utilisée entre autres par Jimmy Page pour jouer Kashmir, nous ramène presque aux basiques de la marque, puisqu’elle est fabriquée avec le traditionnel masonite, le corps creux, une poutre centrale mais avec une électronique différente. Ici c’est la configuration de micros de la ‘64 Mosrite, avec un double lipstick au chevalet et un large micro simple au manche, qui vient habiter le corps d’une DC ‘59, muni d’un vibrato flottant tenant l’accord, avec la tige réglable grâce à une vis. Voilà qui ouvre tout un pan du son 60’s. Esthétiquement, elle a de la gueule avec ses micros en biais et elle est aussi légère que d’habitude. Le terrain est donc connu. Pour qui n’a jamais touché une « Dano », le manche plat au radius de 14” de modèle n’est absolument pas un problème pour enchainer les riffs à grande vitesse ou quelque solos, même si ce n’est pas une pelle à shredders. Car après la 12e case, c’est un peu plus difficile à manœuvrer.
Riff master Si sa personnalité n’en fait pas la reine du sustain, on l’aime tout particulièrement dans le très vaste registre de la rythmique. On passe alors des caresses délicates
et aériennes en strumming, aux riffs frénétiques et débridés. Le set de micros inédit sur ce modèle nous replonge parfois dans les sonorités caverneuses et étriquées qui font le sel de ce type de gratte. Le humbucker double lipstick splittable en simple en est une preuve qui ravira les amateurs de rockabilly, de garage rock ou surf. Le mode en son clair offre une large palette de sonorités ouvertes à toutes les expérimentations fructueuses, grâce au large micro simple apportant son lot de fréquences basses. On notera par exemple que la position intermédiaire avec le split du humbucker en simple en profite et s’avère très convaincante, gagnant de belles harmoniques, même si le fameux twang claquant en est parfois un peu atténué. C’est un moment assez magique dans des rythmiques pop/rock, pour peu qu’on y ajoute quelques effets de modulation pour faire léviter ses volutes. On émettra en gros le même avis avec le seul P90, très chantant dans l’accord et très expressif dans un blues rageur. On retrouve absolument le son Danelectro avec des petits plus. Son autre facette vient du humbucker, plus tranchant avec un meilleur niveau. On entre dans un univers plus indie/rock/punk, voire grunge, dès l’instant où on lui colle de l’Overdrive, qui au manche grognera plus vite dans les basses. Il faudra aussi garder une oreille sur la dose de Drive qui peut la rendre d’une part incontrôlable avec du feedback, et d’autre part rendre le P90 moins précis, un grand classique avec les corps creux. On aimera les textures de distorsions franches avec le humbucker, mais aussi, la tendance blues au manche et le simple qui claque. Finalement on
s’y retrouve bien car le timbre du son légendaire est respecté en évoluant un peu. Olivier Davantès
Caractéristiques
L’échangisme selon Dano On constate qu’une certaine tendance visant à mélanger les spécifications des guitares pour créer de nouveaux modèles touche aussi Danelectro. Il y a un peu plus d’un an, l’arrivée de la ‘64, véritable hommage à la Mosrite et OVNI, a redonné un nouvel élan commercial. La déconstruction/reconstruction s’opère donc à partir de cette dernière et du modèle mythique
‘59. De la Mosrite ‘64 est donc venu la ‘66 avec le set de micros double Lipsticks Humbucker splittable + large simple au manche, construite dans le fameux corps creux en masonite bien connu, mais aussi la ‘66T avec un vibrato à la place du Bigsby et la ‘66BT Baritone Vibrato. Maintenant de la mythique ‘59 on fait la ’59 X avec les mêmes micros et ’59 XT avec le vibrato, seule guitare ayant les 2 micros inversement positionnés en biais. Finalement les avancées semblent cosmétiques (et c’est bien), le son n’étant pas foncièrement différent. Ce n’est pas un mal car une Danelectro doit rester une Danelectro et c’est pour cela qu’on les aime.