S’il fait partie de ces groupes underground un peu cultes qui n’ont jamais prétendu faire carrière, Endless Boogie veille à satisfaire l’auditeur à chaque nouvelle fournée, faisant monter la sauce avec des grooves copieux, des riffs épais, des guitares grillées dessus-dessous et du rab pour tout le monde. Largement improvisé au cours de sessions en Suède et aux États-Unis, ce cinquième album s’articule en deux parties autour d’une paire de pièces roboratives de 22 minutes, perpétuant merveilleusement la tradition des jam-bands dans une veine kraut-blues, limite space-rock par moments. Aux guitares, Paul Major, Jesper Eklow et Matt Sweeney (mais aussi Kurt Vile, invité sur Counterfeiter) se donnent la réplique sans jamais trop en faire, à l’instinct, et Harry Druzd (batterie) et Mike Bones (basse) ne dévient jamais avec leur rythmique à l’os, alimentant le moteur avec un mélange d’essence stoogienne, d’huile de Can et de poudre d’Hawkwind. Le temps se distend, boogie, sans fin.
Flavien Giraud