Au-delà de son look, parfaite reproduction d’un modèle de légende, l’American Original ‘50s Telecaster sonne comme un instrument venu d’une autre époque, ce qui lui donne un charme irrésistible.
Un vrai casse-tête que les séries chez Fender, qui nous ont retourné le cerveau à plusieurs reprises. La marque a commencé à faire un grand ménage il y a quelques années. En 2016, la série American Professional remplaçait les American Standard (lancées en 1986). Fender conservait malgré tout une dizaine de catégories différentes
parmi lesquelles les Artist, Elite, Classic...
À l’occasion du NAMM Show 2018, nouveau changement : la série American Original vient prendre la place des American Vintage, qui existait depuis 1982. Pas toujours très clair. Voici donc une Telecaster dans le pur esprit 1952, avec sa célèbre finition butterscotch blonde, sa touche en érable et son inévitable plaque noire. La prise en main est elle aussi vintage de prime abord, jusqu’à ce qu’on commence à enchaîner quelques riffs.
En effet, le manche en U de la Telecaster (plutôt épais par rapport au C standard de la Stratocaster), est ici légèrement modifié, avec un radius plus plat que sur les guitares d’époque. Moins de frises sur vos bends et autres plans en solo qui passeront plus facilement en perspective, pour ceux que les manches totalement vintage peuvent rebuter.
Pas une énorme révolution, juste un
léger ajustement pour coller au jeu plus contemporain. Car le son est un véritable hommage à la Telecaster d’antan.
Back to the roots Branchée dans un combo à lampes, sur
le canal clair, l’American Original délivre un son chaleureux avec le micro manche et son légendaire twang quand le micro chevalet entre dans la danse. Un très léger drive finit par pousser le petit côté claquant de cette guitare, surtout quand on s’amuse à pincer les cordes fortement, ou à rentrer dedans avec conviction.
Les micros ont aussi changé depuis les modèle American Vintage. Il s’agit de Pure Vintage ’52. Mais on ne sent pas
de grande différence, puisque dans les 2 cas, l’Alnico III est de mise et que ça sonne. On remarque tout de même un léger gain en précision très agréable sur le micro manche, qui le rend un peu moins sourd que sur l’American Vintage, mais ne retire rien à sa chaleur ni à sa rondeur. Pour le reste, sachez que vous allez être aux anges si vous cherchez le son de légende qui vous a tant plu sur des albums mythiques.
Vintage à tout faire Blues, rock, country, funk, surf et garage... tout est envisageable, pour peu qu’on gère bien ses réglages et sa manière de jouer. Car, comme avec les modèles précédents, on aime surtout
le son clair et le crunch, et on parvient
à dégainer de jolies harmoniques sur des amplis à lampes. Il faut faire plus attention sur les modèles à transistors, où les aigus deviennent vite agressifs, et ne pas pousser les médiums au-delà des 2/3 de la course du potard. Cette Telecaster réagit bien sur des modèles à émulation et s’acoquine avec l’univers numérique sans trop de difficultés. Mais on aime surtout le rendu obtenu en jouant avec le potard de volume de la guitare. Le son s’éclaircit comme
il se doit quand on baisse le volume. Sur un monocanal légèrement saturé, c’est parfait pour se passer de pédale d’Overdrive. Tout sous la main, avec un vrai grain d’antan. La petite nouvelle sonne comme une ancienne. C’était le but de la manœuvre. Guillaume Ley
Caractéristiques
Une série penchée sur l’héritage La série American Original se penche sur 3 décennies : les 50’s, les 60’s et les 70’s. Elle comporte
11 modèles venus remplacer ceux de la Série American Vintage lancée en 1982. On y retrouve des Stratocaster ‘50s et ‘60s, des Telecaster ‘50s et ‘60s, une ‘60s Jazzmaster, une ‘60s Jaguar, des Precision Bass ‘50s et ‘60s et des basses Jazz Bass ‘60s et ‘70s. La ‘50s Stratocaster, la ‘60s Stratocaster, ainsi que la ‘50s Telecaster sont disponibles en version gaucher.
Au total, 13 finitions sont disponibles suivant les modèles. Sur tous les modèles disponibles,
c’est souvent le radius
qui a été modifié, pour
un confort de jeu plus moderne. Reste à savoir combien de temps va tenir cette série avant d’être remplacée par une autre.