Bien que Fender ne soit pas aussi ancrée en acoustique qu’en électrique, la marque est bien présente dans cette catégorie, avec des modèles asiatiques au rapport qualité/prix souvent étonnant, comme cette Parlor, bien loin d’être ridicule.
Elle paraît bien sobre cette Parlor tout acajou, avec son vernis satiné et – ce qui est courant avec cette essence de bois – une finition naturelle sans Sunburst. Pourtant, on retrouve le chic d’un instrument de petit gabarit, avec une jolie fileterie, tant sur la caisse que le manche, et un élégant insert de marqueterie aux reflets nacrés sur la tête (un motif floral et un logo Fender actualisé). Le niveau d’équipement peut surprendre compte
tenu de la gamme de cet instrument : des
bois massifs, du palissandre, des sillets de
tête et un chevalet en os avec un usinage dit « de compensation » (pour l’intonation), ainsi qu’un
barrage en X avec un minimum d’usinage des barres. Les frettes
sont bien finies, ne râpent pas au
contact des cordes et ne débordent pas. L’instrument est particulièrement léger. On devine donc une guitare peu encombrante et facilement transportable. La présence d’une paire d’attache-courroies permet de jouer debout ; il est appréciable d’avoir ces accessoires par défaut. Les mécaniques sont vraiment belles, simples, découvertes mais brillantes et visiblement robustes.
Sans mauvaise surprise Le jeu est assez facile, les cordes n’étant pas trop dures sous les doigts et l’effort à fournir pour jouer tout à fait uniforme le long du manche. Les cases sont un peu plus étroites que sur des modèles à diapason long, mais la jonction se faisant à la 12e case (et non la 14e), les cases hors caisse sont suffisamment grandes pour jouer confortablement. Toutes les notes sont faciles à faire sonner avec une balance entre les cordes en accord avec le gabarit de l’instrument : les basses ne peuvent être généreuses, mais les aigus ne sont pas clinquants, ce qui est une bonne surprise. De plus, la sonorité plutôt médium de cette guitare n’est pas nasale. La contrepartie, en comparaison d’autres modèles Parlor, est la sensation d’une projection un peu timide, d’un son sans trop de relief (à cause de l’acajou de la table) et donc, d’une sonorité globalement un peu uniforme qui ôte du caractère à un instrument qui devrait en avoir davantage pour répondre avec finesse aux détails d’un jeu en finger picking, son domaine de prédilection. Et c’est seulement sur cet aspect global que
la gamme de l’instrument montre ses limites, sans pour autant induire que cette guitare n’est pas intéressante, loin de là. Il s’agit d’une guitare tout à fait en phase avec les prestations attendues, à un tarif symboliquement raisonnable du fait que l’étui est offert. Cette Fender Parlor est ainsi une guitare pour se faire plaisir sans se ruiner, apprendre à jouer le blues en finger picking et profiter d’une relation intimiste que ce gabarit d’instrument procure assez facilement. Benoît Navarret
Caractéristiques
Test paru dans le Guitar Part n°290