La série American Professional, c’est la Fender d’aujourd’hui. Des instruments classiques avec des options de surclassement en business class !
Sans trahir l’héritage de la marque californienne, la série American Professional II de Fender revendique « plus de 70 ans d’innovation, d’inspiration et d’évolution pour satisfaire les besoins des guitaristes professionnels d’aujourd’hui » ; soit des modèles parfaitement iconiques, mais affranchis des impératifs du « vintage correct » pour embrasser la modernité sans chambouler les repères et le statut de ces instruments. La gamme couvre une bonne partie des standards de la marque : Strat, Tele (et Tele Deluxe), Jazzmaster, Precision et Jazz Bass (ainsi que des versions pour gauchers), disponibles dans une grande variété de coloris. Passé les habituels Sunburst, Black, Olympic White ou Butterscotch Blonde du nuancier old-school, on trouve également du Sienna Sunburst, Mystic Surf Green, Dark Night, Roasted Pine, et les Miami Blue et Mercury de nos Strat et Tele du jour. Attention toutefois, en fonction de ceux-ci, on n’aura pas toujours le choix entre touche érable ou palissandre. Elles débarquent en étui rigide moulé Elite, robuste et léger à la fois.
Specs plus ultra Côté lutherie, on retrouve un corps en aulne comme bien souvent chez Fender, à l’exception de quelques modèles en pin torréfié. Les modernisations apportées sont dans l’air du temps, à commencer par le talon sculpté pour un meilleur accès aux aiguës et la finition satinée du manche, pour plus de douceur et une meilleure glisse (nota bene : ceci n’est pas une publicité pour un rasoir). Le profil est dit « Deep C », avec des bords de touche arrondis – très agréable quand on joue avec le pouce « par-dessus » – et il faut reconnaître qu’en termes de confort et de prise en main, c’est tout bonnement impeccable. De même, l’accastillage est haut de gamme avec des chevalets et vibratos améliorés, rien ne dépasse ni ne griffe, et les frettes sont « narrow-tall » pour assurer des bends qui sonnent à tous les coups. Côté électronique enfin, elles sont équipées de nouveaux micros V-Mod II vantés pour leur précision tout en restant fidèles aux canons fenderiens, et couplés à un circuit « treble bleed » évitant toute perte d’aiguës lorsque l’on ajuste le potard de volume.
Push-Push un peu plus loin Le second contrôle de tonalité de la Stratocaster dissimule un Push-Push qui active le micro manche lorsque le sélecteur est en positions 1 ou 2 : on gagne en flexibilité avec deux nouvelles combinaisons (grave/aigu comme sur une Tele, ou les trois ensemble). Modernité oblige, celle-ci est aussi dotée d’un vibrato à deux points, autrement plus souple et qu’on sollicitera à l’envi, sans appréhension. Il dissimule un bloc en acier laminé à froid qui joue un rôle dans le rendu final en termes de brillance et de sustain. Du nouveau également sur la Telecaster avec un chevalet Top-Load/String-rough laissant le choix pour une installation traditionnelle des cordes en traversant, ou ancrées à l’arrière du dispositif : pas une révolution, mais certains adeptes pointilleux des (rares) modèles Top-Load apprécieront d’avoir le choix (et les curieux de pouvoir comparer). Ici, le Push-Push va permettre la mise en série des micros lorsqu’on est en interposition : on obtient un son un peu plus plein et massif, moins nasal qu’avec les micros en parallèle. Une bonne idée, notamment pour une utilisation en solo, avec un niveau de sortie légèrement rehaussé pour pousser l’ampli ou un drive.
S’ils laisseront sans doute de marbre les adeptes du vintage et des Fender dans leur forme originelle, ces deux instruments tiennent effectivement leur rang d’outils « pro » avec une qualité, une fiabilité et une souplesse d’utilisation tout terrain. Marco Peter
Caractéristiques Stratocaster
Caractéristiques Telecaster