En s’alignant dans la course au switchers pour pedalboards, Fender fait le pari de la compacité et de la programmation aidée par un écran. Un joli démarrage… mais à un tarif assez élevé.
Après avoir brillamment relancé des pédales d’effets, d’abord avec une ligne haut de gamme, puis grâce à ses Hammertone plus accessibles, la marque américaine a recommencé à faire parler d’elle en bien, voire très bien dans ce domaine. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin et ne pas en profiter pour… boucler la boucle, avec son Pedal Switcher. Ce boîtier compact et élégant qui reprend les matériaux et la finition des effets premium de la marque peut accueillir cinq pédales (ou plus si on réalise des duos ou trio sur une seule boucle), possède une entrée pour une pédale d’expression, une prise MIDI Out et une sortie FTSW Out qui peut, par exemple, contrôler le changement de canal de votre ampli. Six footswitches silencieux, un écran de contrôle en couleurs et un gros potard rotatif (sur lequel on appuie pour valider ses choix) complètent le tout. S’y ajoutent une prise USB-C destinée à réaliser les mises à jour (il n’y a pas de logiciel accompagnant ce produit, en tout cas pour le moment) et un accordeur intégré (que la marque appelle « syntoniseur » dans son mode d’emploi !). Jusqu’ici, c’est beau, c’est solide, ça prend peu de place et c’est très prometteur.
Tous en rang !
Pour un pédalier à cinq boucles, sa taille réduite est des plus appréciables, mais au prix d’une organisation spécifique du câblage, l’espace entre chaque branchement à l’arrière de l’appareil étant plus que réduit (il s’avère très compliqué voire impossible de n’utiliser que des jacks coudés). On apprécie le fait de pouvoir connecter le (ou les) dernier(s) effet(s) (boucle 5) en stéréo, à condition d’utiliser les câbles appropriés et d’activer le petit sélecteur dédié. Une fois les branchements effectués, restent les routines d’organisation. Le switchboard possède deux modes : Loop et Preset. Le premier est facile à programmer et à gérer. Chaque fooswitch active la boucle concernée et basta. Pratique pour placer ses effets où on veut sur le pedalboard et les activer grâce à des footswitches silencieux. Et surtout, on peut organiser l’ordre des pédales comme bon nous semble sur l’écran. Très pratique et « basique », pour conserve un côté live et brut.
Le mode Preset est le plus pratique pour qui aime activer plusieurs effets à la fois en appuyant sur un seul footswitch. Un des avantages classiques du switcher. En revanche, la manière de programmer les boucles est moins limpide, surtout à cause du gros potard sur lequel il faut appuyer plus ou moins longtemps suivant la fonction qu’on désire activer et les éternels menus déroulants qui peuvent fatiguer à la longue. L’écran constitue malgré tout un vrai plus pour savoir où en est notre organisation (ordres des pédales, celles activées par le preset, réglage de pédale d’expression si on en utilise une…). Côté son, on n’a pas noté de coloration particulière ni perte de signal, en sachant qu’on dispose en plus de deux buffers, en entrée et en sortie du Switchboard (un seul ou les deux à la fois). Avec ce format et les options proposées, ce nouveau produit Fender à de quoi séduire. Mais le tarif annoncé est élevé face à d’autres produits performants dont les prix de vente atteignent à peine la moitié…
Tech
Type : Pedal-switcher
Connectique : 5 boucles d’effets, sortie Midi, entrée pédale d’expression, USB-C pour mises à jour
Dimensions : 242 x 115 x 70 mm
Poids : 1,36 kg
Alimentation : fournie
Origine : Chine
Prix : 499€
Contact : www.fender.com
Tous à board !
Avec le retour en force des effets individuels et l’explosion des « planches » pour les poser dessus, l’offre en matière de pedal-switchers s’est étoffée ces dernières années. Si le format, la qualité du boîtier et l’écran du Switchboard aident en faire un très bon produit, il fait face dans la même catégorie de prix (et de format) aux excellents Boss MS-3 et ES-5 dont la solidité et le son ne sont plus à prouver (le MS-3 n’ayant que trois boucles mais intégrant 112 effets). Et si vous ne cherchez pas autant d’options mais surtout à piloter vos boucles sans danser la gigue à chaque refrain, de nombreux switchers sortis chez Joyo, Moen ou encore One Control proposent des modèles performants allant de 4 à 8 boucles (souvent fixes en internes, il faut donc placer ses pédales dans le bon ordre) vendus entre 150 € et 250 €.