Fan des Beatles, de Led Zeppelin, ou juste à la recherche d’un son moins grave, un peu plus mordant que la moyenne ? Vous avez peut-être un penchant pour le son à l’anglaise. Guitar Part a sélectionné de quoi vous éclater dans ce domaine.
Aimer le son anglais, c’est un peu comme apprécier la cuisine française. C’est faire preuve de bon goût. En revanche, c’est difficile à décrire précisément tant le sujet est vaste. On a le droit d’aimer les crêpes bretonnes et le bœuf bourguignon. On peut donc s’extasier devant le son d’un Vox, et s’emballer en écoutant un ampli Marshall cracher les watts : 2 timbres différents qui ont surtout en commun leur pays d’origine. Alors, le son anglais, c’est quoi ? Petit retour sur l’explosion de la guitare électrique dans la musique moderne. Nous sommes au milieu des années 60. Au cours de la décennie précédente, les Américains ont réussi à amplifier le son de la guitare. Les Anglais ne veulent pas être en reste. Explosent alors les Beatles, Les RollingStones,lesWho... Derrière eux, des amplis voués à devenir légendaires. En tête, Vox et son AC30. On découvre Marshall, Orange ou Hiwatt. Une constante semble être de mise : le son délivré par les amplis anglais balance plus de médiums que les modèles américains, Fender en tête. Une des grandes différences est l’utilisation des lampes de puissance. On retrouve plus souvent des EL34 sur les amplis anglais, là où les Fender utilisent des 6L6. Or les premières saturent un peu plus vite que les 6L6. Voilà pourquoi le son crunche plus rapidement sur un Vox AC30 que sur un Fender Deluxe Reverb. Les seventies vont aider Marshall à briller, les amplis de la marque convenant particulièrement au hard rock émergeant. Les années passent, la musique amplifiée évolue et de nouvelles marques font leur apparition. Aujourd’hui, dire qu’on adopte un son anglais est un peu moins évident, puisque l’offre s’est élargie, tout comme la palette sonore des groupes britons. Difficile de comparer le son des Beatles à celui d’Iron Maiden, de Pink Floyd ou de Joy Division. Mais il reste une marque de fabrique. Souvent, on retrouve des EL34 ou EL84 dans ces amplis. Et même si certains proposent des sons plus américains (Blackstar et son système ISF, par exemple), on conserve toujours une base. Parce qu’ils sont fiers de leur son et qu’ils ont bien raison. Voilà donc 10 modèles qui permettent de s’exprimer dans de nombreux registres, tout en conservant une belle personnalité.
VOX AC30 C2 (1000€)
Une des grandes légendes du son british, celui des Beatles et des Stones, qui semble traverser les années sans prendre une ride. Un ampli très dynamique dont le son réagit au jeu du guitariste. Vous voulez un gain plus mordant ? Rentrez dans les cordes ! Un timbre typique, qu’on reconnaît grâce à ses médiums qui percent dans le mix, un son clair à la fois chaleureux et pointu, et un crunch explosif, qui a fait les beaux jours de Queen comme ceux de la britpop. Bien entendu, pour bénéficier de ce son de légende, il faut passer par la salle de musculation ou faire appel à un roadie. Parce qu’avec plus de 32 kilos sur la balance, l’AC30 s’impose comme un des poids lourds du marché au format combo. Mais il faut surtout pousser l’ampli assez loin côté volume pour qu’il vous offre le meilleur des sons. Et ça, ça n’aide pas toujours à se faire des amis, ou à séduire les voisins, quand ça ne vous rend pas sourd.
MARSHALL DSL40C (750€)
Ce DSL (pour Dual Super Lead) est pensé pour des sons modernes. Le canal clair livre un résultat
assez brillant et droit. On reconnaît le son Marshall, celui qui compresse un
peu quand on pousse le gain. Côté canal saturé, cela évoque bien entendu le JCM2000. Nous voilà dans du british, mais du british moins vintage que ses petits camarades. Vous avez ici de quoi jouer Gary Moore ou Jeff Beck, et même du plus musclé (The Wildhearts, Fu Manchu...). Les basses sont généreuses, le haut médium ultra- dynamique et le gain très hard rock. Un excellent combo pour les registres poilus, sans verser dans le high gain.
ORANGE ROCKERVERB 50 MKII 112 (1950€)
L’incarnation du son british dans ce qu’il a de plus boueux. Ici, pas question de livrer un son clair propre et net. D’ailleurs, le canal clair lui-même a tendance à très vite cruncher. Côté saturés, on part d’un crunch très classic rock, pour arriver à un son très fuzzy. Attention, la saturation est assez moderne. Vous pouvez ici vous exprimer dans des registres différents du metal
et du gros rock qui tache sans galérer sur les réglages. Une sorte d’alternative à certains modèles contemporains de chez Marshall. Un son, un look, une couleur, on est bien chez Orange. Attention à bien doser la reverb, et à ne pas se casser le dos avec ce modèle qui, comme pour le Vox AC30, dépasse les 30 kilos.
HIWATT T40 COMBO (750€)
Créée en 1966, Hiwatt impose vite ses amplis auprès de fiers représentants du rock anglais, The Who et Pink Floyd en tête. Si la marque a souvent changé de propriétaire, elle est toujours en activité. Le T40 respecte l’héritage sonore développé par Hiwatt. Les sons clairs sont costauds et pas nécessairement les plus chaleureux. On est déjà au bord du garage rock sans avoir attaqué le crunch. En revanche, si on y va tranquillement, on retrouve ce côté Floydien, un peu plus pointu, pour peu que l’on joue en douceur sur une Strat.
En jouant avec le drive, on obtient un son assez sec, un brin raide. Ce côté tendu va merveilleusement avec l’esprit punk et le rock indé. Un peu moins avec le blues à papa
ou le metal bien grave. Du
vrai british à l’ancienne. Un modèle typé pour jeu nerveux.
LANEY VC30-112 (750€)
Montée en 1967, la marque Laney a surtout fait parler d’elle grâce à son étroite collaboration avec Tony Iommi, guitariste de Black Sabbath. Si Laney sait très bien y faire en matière de son british à l’ancienne, c’est son travail sur des sons plus modernes, et souvent typés metal, qui lui ont permis de sortir son épingle du jeu (grâce à des groupes comme Opeth ou Killswitch Engage). Le VC30 est un combo aux sonorités plus vintage, assez proche de celles du Vox AC30. Le clean est superbe, très chaleureux, et justifie à lui seul l’achat de
cet ampli. On peut se balader du jazz au blues avec le même bonheur, styles qu’on préfèrera
ici pratiquer avec des humbuckers plutôt qu’avec des micros simples. Le crunch est assez chaud lui aussi. Comme sur le Vox ou le Hiwatt, on n’est pas là pour faire du metal ou balancer du high gain. Cela reste très rock. Un ampli très, très sympa, vu le prix pratiqué.
BLACKSTAR HT CLUB 40 (760€)
Ici, on est en face d’un combo de 40W à prix sympa, capable de beaucoup de choses. Le HT Club peut partir d’un son
très Vox pour finir sur une ambiance américaine, en partie grâce à son fameux ISF (Infinite Shape Feature). On préfère ici les sons saturés aux clairs. Le clean n’est pas aussi chaleureux que sur un Vox, ou aussi hargneux que chez Hiwatt. Il manque de caractère. Le crunch est bien défini, mais pas non plus très affirmé. Quand on pousse le gain sur le canal saturé, on obtient un son méchant, qui peut être aussi gras que pointu, tout en conservant ce médium qui rend le tout plus précis et les notes intelligibles. Polyvalent, accessible, ce petit Blackstar vous fera sonner british moderne.
HAYDEN DUAL MOFO 15 (849€)
On a vu ces amplis derrière Biffy Clyro ou Carl Barât. Pour une fois, ce n’est pas un gros ampli qu’on réduit, mais un petit modèle qu’on a agrandi. La tête MoFo à 1 canal devient donc un combo à 2 canaux. Un peu à la manière de l’ampli Orange, le canal 1 tord très vite. Quant au canal 2, il permet d’obtenir un crunch à la fois méchant, et chargé en médiums.
VICTORY V10 THE BARON (1489€)
Marque fondée par un ancien de chez Cornford. Les amplis Victory sont fabriqués à la main (sur commande). L’originalité est en partie due à la présence de 2 masters (Noval et Octal), chacun contrôlant une lampe de puissance différente. La force du concept, c’est de pouvoir mixer les 2 lampes pour un résultat sonore unique.
VOX NT15C1 CL (600€)
Avec la série Night Train, la marque a réussi à donner un côté un peu plus moderne
à ses produits. Le clean reste très Voxien. Côté saturation, c’est un peu plus sec dans les attaques. La plage de gain va aussi plus loin que le crunch costaud, puisqu’elle permet de verser dans de la saturation plus agressive. La nouvelle série adopte un look très AC30.
MESA BOOGIE TRANSATLANTIC TA-30 (2200€)
Quoi ? Quel est ce sacrilège ? Un ampli américain en plein dossier anglais ? Rassurez-vous, nous maîtrisons la situation. Mesa Boogie rend hommage au son anglais. Le canal 1 est à lui seul un clin d’œil au Vox AC30, mais avec une utilisation plus flexible. Le canal 2 permet de s’approcher d’un son plus typé Marshall avec la position High Gain 1 sélectionnée.