Grandement influencé par les 70’s, mais avec une approche résolument moderne, l'excellent premier album de Howard prouve une nouvelle fois qu’on peut faire du neuf avec du vieux... et se passer de bassiste.
Une petite annonce sur un site, quelques échanges par mail, et une envie farouche de créer un répertoire personnel le plus rapidement possible. Voilà comment l’aventure de Howard a simplement débuté en 2017. Depuis, le trio a réalisé un EP (2018), donné près d’une soixantaine de concerts pour finalement sortir un premier album cette année, le tout sans bassiste. Un choix totalement assumé. « La formule à trois était un des points fondateurs du projet. Elle amène ce flux tendu où chacun joue presque tout le temps et nous avions envie de cette intensité. Plutôt que splitter la guitare et y ajouter un octaver pour obtenir une assise dans le bas, nous avons choisi un synthé basse Moog pour la main gauche de Raph et un orgue pour la droite. Ce mélange donne au groupe une certaine signature sonore facilement identifiable. » Manque de chance, la crise sanitaire est venue frapper de plein fouet le bel élan de la formation parisienne, mais pas sa motivation, et les trois musiciens ont vite compris que cette situation inédite pouvait être mise à profit. « Avant même l’annonce du confinement, quand nous avons su que nos jobs allaient être en pause pendant une durée indéterminée, nous avons pris la décision en quelques heures de partir dans une petite maison en Normandie, avec tout notre matériel. Comme beaucoup de groupes en développement, nous avons encore un métier à côté de Howard. C’était l’occasion d’être ensemble non-stop, l’idéal pour composer. Nous ne nous attendions pas à rester aussi longtemps là-bas, mais ça nous a permis de réfléchir posément quant à la direction du projet, au-delà du processus de composition. Nous sommes sortis de cette période extrêmement motivés, avec une nouvelle ligne directrice qui ne va pas tarder à se mettre en place ! » Le nom de l’album, « Obstacle », même s’il a été choisi bien avant le confinement, prend alors une nouvelle dimension dans ce contexte si particulier. « L’idée de base était de mettre en avant le paradoxe entre notre musique qui est plutôt solaire et des textes sombres, matérialisés par le rond noir occultant presque toute la pochette. Elle trouve une sacrée résonance avec la situation actuelle… Sortir l’album un vendredi 13, on ne nous y reprendra plus ! Et cet “Obstacle” nous pousse à nous réinventer, à tirer des leçons et en ressortir plus fort. »