Jackson Audio revisite la Fuzz,ou plutôt les Fuzz : sa pédale « modulaire » permet de changer une partie du circuit grâce à des « plug-ins analogiques » pour en retrouver différentes saveurs. Et bien plus encore.
Commençons par les points de débat. Le premier : une Fuzz peut-elle résolument posséder plus de deux boutons (Fuzz Face, Tone Bender) ? Trois boutons (Big Muff) ? Allez, cinq (Fuzz Factory) ? Si vous êtes encore là, sachez que cette pédale en comporte neuf en façade, auxquels s’ajoutent cinq trimpots internes. Oui, c’est beaucoup. Vous voilà prévenus. Second débat : n’est-ce pas un peu compliquer les choses que d’opter ainsi pour un concept « modulaire » avec des portions de circuits interchangeables plutôt que de tous les réunir (il y aurait la place dans le boîtier a priori) et de permettre de switcher simplement de l’un à l’autre ? Peut-être. En attendant, à GP, on respecte la liberté d’opinion et, plus encore, on adore ce genre d’idées audacieuses.
Retour vers le futur Ceci étant dit, une fois branché, ces considérations sont vite balayées par les possibilités, la polyvalence et la puissance de cet engin. La pédale est fournie avec deux circuits : « Modern Fuzz », au grain assez bigmuffesque, mais pas caricatural, et « Classic/Vintage », typé Fuzz Face, plus old-school, qui s’éclaircit très bien au potard de volume de l’instrument, et dont on peut en plus ajuster le Bias en interne. Mais il est possible de s’en procurer quatre autres (voir plus bas). En plus d’être nombreux, les réglages sont ex-trê-me-ment efficaces, tant du côté du potard de gain que de l’égalisation paramétrique, absolument redoutable : tout devient possible pour sculpter le son et s’adapter aux micros de la guitare utilisée, à l’ampli, etc… Car cette égalisation trois-bandes est personnalisable grâce au trimpots à régler à l’intérieur (fréquence et largeur de bande affectée). Le nerf de la guerre en guitare étant les médiums, le potard Mid Freq s’est fait une place en façade pour être ajusté à la volée. Avec +/- 20dB de potentiel, la souplesse d’utilisation et de contrôle est impressionnante, que l’on veuille des basses à s’en décrocher la mâchoire, un rendu guttural et prononcé des médiums, ou au contraire un son plus aigre et acéré. Mais la pédale incorpore également un circuit d’Octave en amont, indépendant et bien pensé : avec son volume dédié il permet d’agir comme un boost, et avec Blend et Oct, on peut doser l’effet à discrétion, ouvrant sur des sons inédits, comme si on ajoutait une touche d’Octavia (ou de Super Fuzz) dans la potion magique. On peut trouver que cette machine à Fuzz est une usine à gaz, mais qui peut le plus peut le moins, et à condition de ne pas s’égarer dans ses infinies possibilités, cette pédale offre un contrôle inédit sur une impressionnante palette de sons Fuzz. Marco Peter
Caractéristiques
Fuzz à la carte À l’instar de Chase Bliss ou Walrus, Jackson Audio incarne une nouvelle génération de fabricants haut de gamme, avec une approche renouvelée des pédales d’effets, entre nouvelles technologies et authentique science du son. Pour cette Fuzz, la marque a opté pour un système ludique de petites cartes interchangeables (très facile à remplacer) représentant le cœur nucléaire de cette pédale. En plus des deux circuits inclus, il est possible de s’en procurer quatre autres (49,99 $/pièce) : « Classic/Modern », couleur Fuzz Face avec un surplus de gain, « Page Mark II » (Tone Bender bonsoir), « Goat Head » (Big Muff Ram’s Head au menu), et « Modern Fuzz Deluxe ». Et tant qu’à faire, ces deux derniers sont équipés de réglages supplémentaires, pour la tonalité et le gain sur la Goat Head, et pour agir sur le clipping sur la Modern (OD/Dist) ! Difficile de ne pas arriver à ses fins avec toutes ces options... Cette pédale couvre un tel éventail de sonorités « à la carte », qu’elle pourrait faire office de boussole dans une quête exploratoire des multiples territoires de la Fuzz... et même au-delà.