Du rock sombre gorgé de Fuzz, c’est la recette proposée par le duo bordelais dans un second album intense et abouti.
Si Blackbird Hill s’est montré productif depuis sa création en 2012 avec une paire de EP, un single deux titres et un premier album début 2020, seule cette dernière réalisation apparaît sur le Bandcamp du groupe. Un choix totalement assumé par Maxime, le frontman. « J’étais un jeune musicien à l’époque de nos premiers EP. Aujourd’hui, j’ai suffisamment de recul pour dire que ce projet est véritablement sorti de son cocon avec notre premier album. Comme je suis guitariste et chanteur maintenant, j’incarne directement l’idée quasi exacte que j’avais derrière la tête en montant un duo guitare/batterie. Théo, que j’ai rencontré à Limoges en 2018 sur un concert Mama’s Gun/Blackbird Hill, apporte vraiment quelque chose de nouveau dans l’écriture des morceaux. » Après un changement de line-up, Maxime et Théo se retrouvent donc à deux et si « Razzle Dazzle » marque les réels débuts du duo, le second album pourrait bien être un tournant. Moins estampillé blues-garage que son prédécesseur, « Embers In The Dark » s’aventure régulièrement vers quelque chose de plus pop, toute proportion gardée, quelque part entre Them Crooked Vultures et Wovenhand (voire True Widow lorsque l'ambiance titille le shoegaze). « Cet aspect vient du fait que j’aime plus l’art de la chanson que la performance des musiciens. Les gens très doués à la guitare ne m'impressionnent pas vraiment. La personnalité dans le jeu, les textes, la mélodie de chant, c’est ce qui m'importe le plus. » Tout autant que le son de guitare, qui s’est encore plus épaissi entre les deux réalisations. « La quasi-totalité de mon matériel a changé entre les deux albums. Il m’a fallu un peu de temps pour avoir le son que je recherchais. J’ai pu apprivoiser un peu mieux la guitare baryton, trouver ma tessiture de chant, ma façon d’écrire des riffs. Tous les morceaux ne sont pas joués sur une tessiture plus basse, j’ai aussi une Epiphone Les Paul en open de sol, baissée d’un demi-ton... Mais surtout, nous avons pris le temps d’arranger les morceaux à deux avec Théo en nous autorisant un peu plus de libertés, dans un contexte où beaucoup de choses étaient à l’arrêt. » Pas comme Blackbird Hill, qui continue d’évoluer de fort belle manière.
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