Question musique, le Pays de Galles a un vivier aussi riche que sa superficie est petite et a vu éclore une belle collection de groupes qui ont marqué (ou marquent encore) la musique anglo-saxonne : Feeder, Stereophonics, Manic Street Preachers, Super Furry Animals, Future Of The Left (anciennement Mclusky), The Joy Formidable, Bullet For My Valentine ou les plus anciens Badfinger. Avec son tout nouvel opus, « Second Sun », Buffalo Summer a toutes les chances de rejoindre les grands noms du rock gallois. Propos recueillis par Olivier Ducruix
Dans ce second album, on devine des influences proches du rock des années 70. Est-ce une période qui t’a toujours intéressé ? Jonny Williams (guitare) : Oui, car j’ai découvert la musique avec Jimi Hendrix, puis Led Zeppelin. Ensuite, mon frère qui était plus âgé que moi, m’a fait écouter « Appetite For Destructions » des Guns N’ Roses. J’étais un peu trop jeune à l’époque de la sortie de cet album et je n’ai pas vraiment réalisé l’importance de ce disque. Mais, quelques mois après l’avoir eu entre les mains, je passais des heures dans ma chambre à essayer de jouer tous les riffs de Slash présents dans cet album (rires) !
Que penses-tu de la reformation des Guns N’ Roses ? Je trouve cela incroyable. Je n’aurai jamais pensé pouvoir les voir en concert, mais j’ai peut-être la chance de le faire un jour. Et puis, maintenant qu’ils sont sobres, j’imagine que leurs morceaux doivent être encore plus extraordinaires à écouter qu’avant.
Buffalo Summer a vu le jour en 2010, vous êtes donc un jeune groupe. Pourtant, vous avez déjà fait pas mal de concerts et vous sortez votre second album. C’est déjà une belle carrière, non ? Les choses se sont faites très naturellement. Au départ, Buffalo Summer était juste une excuse pour jammer ensemble. Puis, nous sommes sortis de notre local de répétition et nous avons commencé à donner des concerts. À partir de là, nous nous sommes rendus compte que cela intéressait les gens, qu’on avait un peu de public et quelques bonnes chroniques. Alors, nous avons fait encore plus de concerts pour pouvoir nous payer l’enregistrement de notre premier album. Ça n’était pas toujours facile… Je me souviens que le mix ne nous plaisait pas, mais nous n’avions plus d’argent pour le refaire. Du coup, nous sommes partis à nouveau sur les routes pour amasser un peu de fric. Pareil pour le pressage… C’était sans fin (rires) !
Et aujourd’hui, vous voilà avec un nouvel album produit par Barett Martin (The Screaming Trees, Mad Season, Walking Papers. Ndr)… Était-ce un rêve de gamin que de travailler avec lui ? Oui, bien sûr et quand Barett nous a proposé ses services, nous nous sommes dit « Oh mon Dieu ! » (rires) ! J’ai toujours aimé les Screaming Trees. Nous avons tourné avec les Walking Papers. Au début, Barett venait voir quelques morceaux de notre concert et, à la fin de la tournée, il assistait à la totalité de notre set ! Lors du dernier concert, à Londres, il est venu nous dire qu’il aimait vraiment nos nouveaux titres et, si nous décidions d’enregistrer un nouvel album, de réfléchir au fait qu’il pouvait produire notre disque. On a réussi à faire coïncider nos emplois du temps et Barett est venu au Pays de Galles pour enregistrer « Second Sun » dans un super endroit où il n’y a rien autour du studio, à part des arbres et encore des arbres. Il est venu quelques jours avant, histoire de mieux organiser certaines de nos chansons. Tu sens vraiment qu’il a une expérience incroyable du studio avec sans doute des centaines de sessions à son actif et il essaye juste de te communiquer cette expérience, sans jamais te stresser, bien au contraire.
Dans « Second Sun », on trouve certes essentiellement des riffs de guitare très heavy, mais certains titres sonnent un peu plus soul… Nous ne sommes pas le genre de groupe à nous cantonner à un seul style, en l’occurrence le rock. On écoute de tout : les Bee Gees, les disques de la Motown, des trucs plus soul, mais aussi du metal rap. Sincèrement, je ne pense pas qu’il y ait de la mauvaise musique. C’est juste une histoire de goût au final. Lorsque nous composons, nous essayons toutes sortes de choses, le plus souvent en partant d’un riff. Nous jammons énormément pour ensuite garder ce qui nous plait. Pour « Second Sun », nous avons voulu être proches de ce que le groupe est en live, garder ce côté chaud des amplis. Et nous espérons bien partager notre musique avec le public français. C’est vraiment un pays que nous aimons. La nourriture est top, le café incroyable… et les gens aussi. Bon, il faut juste que je m’habitue au sens de la circulation. Parfois, j’ai l’impression d’être dans Mario Kart (rires) !
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