On intercepte le groupe lors d’un passage à Paris, alors qu’il revient d’une tournée en première partie de Ride (« dans des super salles, c’était fou ») : pas de hasard, le premier album, « Without Love We Perish » (2014), avait été produit par Mark Gardener, guitariste de Ride (où officiait également Andy Bell, qui intègrera ensuite Oasis). Car si le groupe s’inscrit sans peine dans le néo-psychédélisme actuel (il a notamment participé à la deuxième édition du Liverpool Psych Fest en 2013), ses racines profondes remontent bel et bien au shoegaze première époque : celle de My Bloody Valentine, Ride, The Jesus And Mary Chain, et consorts (dont la plupart se sont reformés ces dernières années). Des groupes qui ont fait des petits : « C’est normal qu’il y en ait qui reprennent le flambeau. Les Anglo-Saxons appellent ça du newgaze : la nouvelle génération, sortie après les années 2000 ! » Et s’ils avouent également un attrait pour les harmonies vocales façon Byrds ou Crosby, Stills, Nash & Young, on remarque avant tout ces entrelacs de guitares : « On a fait énormément de prises : il y a des morceaux, où on a fait peut-être 20 pistes de guitare différentes, des folk 6-cordes, des guitares en son clair, en Overdrive, en 6-cordes et en 12-cordes... on a doublé des folk 12-cordes ! Le but c’était d’avoir de la matière à travailler. C’est comme une palette de couleurs, on a enregistré comme des brutes. »