Lorsque l’interview débute, il est 9 heures du matin à Los Angeles. Il fait 25°C, Rémi, le guitariste, est en t-shirt et répond aux questions de l’intervieweur de GP, à l’autre bout du fil, en pull, à Montreuil. À cet instant précis, Escobar s’apprête à démarrer une tournée de dix dates dans le Sud des États-Unis (Austin, La Nouvelle-Orléans, Nashville, Memphis...). Le groupe voyageant léger (bref, sans matos), c’est une Squier Telecaster achetée sur place qui remplacera sa Fender. Fondé en 2014 et au rythme d’un album par an depuis (le troisième « The Biggest Sound » est sorti fin septembre 2017), Escobar réfute l’étiquette garage. « On ne fait pas du classic-punk et on ne s’inscrit pas précisément dans la scène punk underground, mais nos racines, c’est le punk rock des années 70, dans l’énergie et dans l’état d’esprit. » Et d’énumérer ensuite les piliers du tournant grunge de la fin des années 80 et du début des 90’s (Pixies, Melvins, Nirvana période « Bleach »...). Pourquoi en duo ? « Pour l’aspect pratique: tourner et composer à deux, c’est plus simple. Et pour l’énergie que ça peut apporter sur scène : à partir du moment où tu es à trois ou quatre, il faut avoir un son commun, mais quand tu es un duo, c’est plus un dialogue, personne ne doit se mettre en retrait, tout le monde s’exprime à fond, c’est particulier au duo ». Et s'il ne prétendent pas réinventer le punk-grunge, les duettistes échappent aux habituels clichés « garage déstructuré ou blues-rock ». « Nos meilleurs souvenirs de live, c’est aux Pays-Bas et en Belgique où il y a encore un public qui vient chercher ça, un groupe qui joue fort, et qui vient faire la guerre en concert. »