L’Highway Series propose une offre assez atypique, niche parmi les niches. Il s’agit en effet de guitares électro-acoustiques pour un usage 80/20, créées avant tout pour une utilisation électro. La gamme contient pour le moment deux formats, Dreadnought et Parlor (à relativiser car la Dreadnought s’avère d’une taille moins généreuse que celle à laquelle nous sommes habitués, et à l’inverse le modèle Parlor se rapproche plus d’un format 000 !), disponibles avec table en épicéa ou en acajou. Avec un impact à la fois sonore et esthétique. La conception est plutôt originale, dans la lignée des récentes Acoustasonic, avec une caisse étroite et profilée en acajou, sur laquelle repose une table massive renforcée d’un nouveau type de barrage, dont l’objectif est de concilier un phénomène vibratoire efficient sur le plan acoustique tout en bridant l’effet feedback en usages électro à volume élevé. L’ergonomie de la forme et des découpes, ainsi que les surfaces chanfreinées, procurent un très bon confort de jeu. On prend immédiatement plaisir à jouer l’instrument avec lequel on fait totalement corps. Le chevalet, aux lignes proches d’un « moustache », assure une bonne transmission des vibrations des cordes à la table (en épicéa pour notre test), qu’on sent bien vibrer malgré son épaisseur. Un magnifique filet, réalisé avec beaucoup de finesse, définit ses contours ainsi que celui de la rosace. Le manche est joint à la caisse par trois vis avec une plaque incrustée dans le bois. Avec son profil en « C » et ses 42,8 mm au sillet, on a la sensation de jouer sur le manche d’une électrique !
Anti-piézo
En usage acoustique pur, la guitare produit une sonorité tout à fait honorable et qui dépasse largement le statut de « son-témoin ». Certes, les 57 mm de profondeur de caisse ne génèrent pas un son prodigieux sur l’ensemble du spectre (notamment dans les basses), mais c’est tout de même largement jouable et utilisable pour pratiquer sans inconfort, y compris en mode duo ou trio avec d’autres musiciens acoustiques. La résonance est même favorablement surprenante. En mode électro, le son échappe au grain typique piézo. C’est ici nettement plus chaud et racé. Grâce au Fishman Fluence Acoustic développé pour l’occasion, la sonorité « vit », et s’inscrit dans un réalisme quasi exemplaire. En complément du bouton de volume, la Parlor dispose aussi d’un contrôle Contour. Il s’agit d’un circuit qui modifie l’égalisation de manière globale ; c’est donc toute la couleur sonore qui est modifiée à des degrés divers selon le positionnement du potentiomètre. C’est à la fois pratique et efficace ! Si le prix de cette Highway n’est pas des plus indolores, il est à mettre en équation avec un instrument de grande qualité, de fabrication et finitions impeccables, pour une guitare catégorie professionnelle, prête à tourner sur toutes les scènes.