Au début, Greenleaf ne semblait être qu'un simple side project de quelques membres de Dozer. Il faut dire que les nombreux changements de personnels n'aidaient pas forcément le groupe à clarifier son statut auprès d'un public de plus en plus conséquent de fidèles. Depuis la sortie de « Trails And Passes » en 2014 et la double arrivée d'un nouveau batteur dont la passion est de cogner et d'un nouveau chanteur au timbre de voix particulier, mais extrêmement intéressant, une certaine stabilité semble enfin avoir pointé le bout de son nez, même si les intéressés n'ont pas pu s'empêcher de changer de bassiste. Et cela se sent dans ce nouvel et déjà sixième opus de la formation suédoise. Dès le premier titre, A Million Fireflies, le ton est donné avec un riff que même Kyuss aurait rêvé de pondre. Si l'ambiance générale peut être décrite comme lourde, elle n'en est pas pour autant pesante. Greenleaf connaît les ficelles du stoner rock, mais ne cherche pas forcément à le montrer et l'on se dit que ces Suédois maîtrisent à merveille l'exercice de style en allant aussi bien titiller les plates-bandes des Queens Of The Stone Age (Golden Throne) que chatouiller les fantômes d'un rock psychédélique venu d'un autre temps (le magnifique Levitate And Blow Pt. 1 & 2 et sa sublime montée). Quant à Tommi Holappa, guitariste inspiré et membre indétrônable depuis le début de l'aventure), son jeu est une petite merveille de puissance et de hargne judicieusement canalisées, grandement aidé par une section rythmique ultra efficace. Ou comment réussir un album en neuf leçons.