
Ce disque, c’est un vrai bain de jouvence. La complicité avec vos deux fils est remarquable. Mais est-ce que c’était aussi simple à la maison depuis qu’ils se sont mis à jouer ? Il y a des familles où les enfants détestent la musique de leurs parents…
John Fogerty : J’ai beaucoup de chance. Ma femme, Julie, mes enfants et moi, nous sommes très proches. Je suis béni : ils ont grandi en aimant et en partageant la musique. Mais je ne savais pas vraiment qu’ils deviendraient musiciens avant leurs 12 ou 13 ans. C’est à ce moment-là qu’ils ont commencé à me demander de leur montrer des trucs. La première fois, je m’en souviens très bien : ils m’ont emmené dans leur chambre en me disant : « On a une chanson qu’on veut que tu nous apprennes. » Et c’était… Back In Black d’AC/DC ! Évidemment, j’adorais ce morceau, mais je ne l’avais jamais joué, parce que j’étais arrivé avant AC/DC (rires). Du coup, j’ai dû m’asseoir et apprendre directement à partir du disque, enfin, de leur ordinateur portable, sur iTunes. Une fois que je l’ai assimilé, je le leur ai montré. Depuis ce jour-là, on échange des plans de guitare en permanence.
Et ensuite, c’était aussi une façon de découvrir de nouvelles choses grâce à vos fils, non ?
Absolument ! En travaillant sur cet album, la chose la plus précieuse a été de partager la redécouverte de mes propres plans avec eux. Parfois, Shane m’entendait jouer en studio et me disait : « Papa, je crois qu’il y a un truc en plus… » Alors, on réécoutait l’enregistrement d’époque, et, effectivement, c’était plus compliqué que ce que je jouais aujourd’hui. Du coup, il me montrait et je devais réapprendre ce que je faisais moi-même (rires) ! Je me suis rendu compte que je couvrais bien plus de cordes que je ne le pensais. C’était incroyable. De la même manière, je voulais que Shane joue Up Around The Bend. J’avais utilisé une guitare bien précise pour créer ce riff, une Rickenbacker 325, rebaptisée ACME que j’avais donnée dans les années 70. Mais Julie est parvenue à la retrouver, en Ohio, et je l’ai récupérée 44 ans plus tard ! C’était fou. Depuis, Shane joue ce morceau dans mes concerts. Mais, là encore, il y avait un détail en plus : surtout dans le vibrato des cordes. Alors je me suis assis avec lui, je lui ai montré exactement comment je le faisais sur le disque original, puis je lui ai confié la Rickenbacker pour qu’il s’entraîne… Comme n’importe quel guitariste débutant.
Vos chansons, on les écoute depuis des décennies. Ce sont des classiques familiers… Et, en même temps, sur ce disque, il y a une puissance moderne, une dynamique nouvelle qui apporte vraiment quelque chose de plus.
Merci ! Je crois que ce que vous entendez, c’est la joie. Le bonheur d’avoir enregistré avec ma famille. Toute cette aventure a été portée par ça : l’exaltation, le plaisir de jouer ensemble. Et je pense que c’est devenu un ingrédient essentiel que l’on ressent sur le disque. C’est pour ça, sans doute, que les gens me disent qu’il sonne frais, renouvelé. Ce n’était pas calculé : c’est juste arrivé naturellement, parce qu’on se sentait bien en le faisant.

Même à l’époque où vous écriviez ces chansons, vous n’aviez pas de plan précis, pas de calcul. Vous composiez spontanément. Et votre musique est toujours restée très lumineuse, joyeuse, porteuse d’espoir…
J’ai toujours essayé, oui. Quand j’ai écrit Proud Mary, par exemple, j’étais simplement en train de gratter ma guitare, de me laisser porter par une bonne vibration et la chanson est sortie comme ça. La musique, pour moi, est avant tout une force positive. Je pense que, si nous sommes tous attirés par elle, c’est parce qu’elle nous fait du bien. C’est pour ça que j’y suis venu, petit garçon, et j’ai eu la chance d’écrire des chansons qui ont plu aux gens. Beaucoup de ces chansons ont touché des gens partout dans le monde… C’est une bénédiction, et pour moi une immense source de bonheur. Je crois que cela vient aussi de mon état d’esprit. Comme vous le disiez, je suis fondamentalement positif et plein d’espoir. J’aime les gens. Et quand je me retrouve sur scène, où que ce soit, à voir tous ces visages souriants qui chantent mes paroles, c’est un sentiment extraordinaire.
Et pourtant, vos chansons reviennent sans cesse dans les films, surtout dans ceux sur la guerre. Presque chaque film sur le Vietnam a l’une de vos musiques… Qu’est-ce que ça vous inspire ? Appréciez-vous certains de ces films ?
La chanson à laquelle vous pensez, c’est sans doute Fortunate Son. Elle a été utilisée dans énormément de films, souvent avec l’hélicoptère qui survole la jungle… C’est devenu une image associée au Vietnam. Mais, à l’origine, ma chanson était une chanson en colère. Elle dénonçait une situation qu’il fallait, et qu’il faut toujours, changer. Dans ce sens, je pense que c’est en réalité une chanson positive, parce qu’elle pointe du doigt une injustice. Elle parle d’inégalités, d’un système de classes : ceux qui sont en haut et ceux qui sont en bas. Et ça, ce n’est pas juste. L’idée était de dire : « C’est mauvais, il faut changer ça. » Donc oui, malgré sa colère, le message reste positif. Ce n’était certainement pas : « J’aime que les riches échappent à ce que les autres subissent… »
Le message était limpide : les soldats, eux, n’étaient pas vraiment des « fortunés »…
Exactement ! Comme vous le savez, j’ai moi-même été appelé sous les drapeaux. Alors, toute ma vie, j’ai soutenu les hommes et les femmes de l’armée : eux ne font que leur travail. Ce qui pose problème, c’est ce que les gouvernements décident de faire avec leur armée. Aux États-Unis, surtout à l’époque du Vietnam, le gouvernement est parvenu à faire passer les opposants à la guerre pour des anti-américains. C’était un tour de passe-passe. Plus tard, George W. Bush a fait la même chose avec l’Irak. On est entrés là-bas sans provocation, avec l’excuse des « armes de destruction massive » qui se sont révélées inexistantes. Et, à nouveau, les faucons de guerre ont essayé de diaboliser ceux qui protestaient, comme si c’étaient de mauvais citoyens. Mais, cette fois, la population n’a pas suivi. Elle a dit : « Non, vous avez tort, cette guerre n’a pas de justification. »
Parlons guitare. Car un élément essentiel chez vous, c’est le son. Il vous a fallu du temps pour trouver les bons amplis, les bonnes guitares, et développer cette personnalité. Un seul accord, et on sait que c’est vous.
John Fogerty : Merci ! J’aime un son ample, robuste, ce qui veut dire qu’en général, j’apprécie une certaine distorsion. Mais pas trop. Pour moi, le son trop saturé, très « overdrive », finit par être limitant. Beaucoup de musiciens adorent ça — je pense au metal, où c’est parfait pour faire doom doom doom doom doom (il imite la rythmique). C’est excitant, mais ce n’est pas ce que j’utilise. J’aime plutôt une couleur un peu plus claire, où l’on entend bien les accords. Et pour les solos, oui, j’ajoute davantage de saturation, avec du sustain, mais pas excessif.
Trop de sustain tue le sustain…
Voilà. Surtout sur le micro manche. J’adore ce genre de son ! Pensez à Jimi Hendrix, parfois Cream, ou même un peu John Mayall. (Il chante un phrasé de guitare) : Woo hoo hoo ! Ça, j’aime beaucoup. Et en général, c’est avec des amplis à lampes. Les transistors, parfois ça peut marcher, mais je préfère les lampes, c’est un son plus naturel pour moi.
On a parlé de vos guitares principales… Si vous ne deviez en garder que deux, lesquelles seraient impossibles à perdre ?
Pour le rock’n’roll, j’adore mes Les Paul Custom. Oui, les noires. J’aime énormément ce son. Et puis il y a mes Gold Top, équipées de micros P-90. Ceux-là ne saturent pas autant : c’est moins versatile qu’une Les Paul Custom, mais plus gras qu’une Strat. Sur le micro manche, ça donne un superbe son bluesy. Et quand l’ampli est réglé pile comme il faut, ça chante, avec un sustain magnifique. C’est un son que j’adore, quand tout est en place.
Où se situe la Rickenbaker ?
J’ai beaucoup joué sur cette ACME, mais c’est une guitare 3/4, assez petite. Je pensais à l’époque que c’était nécessaire pour mes mains, qui sont un peu petites. En réalité, ce n’est pas vrai, mais j’avais l’impression que c’était un handicap. Je jouais avec des cordes très légères sur une petite guitare, c’était délicat… Mais ça donnait du feedback, un son vivant. La Rickenbacker est un peu creuse, donc elle produisait ce son de façon très agréable, surtout avec un ampli sur mesure. Aujourd’hui, je ne m’en sers plus autant, mais j’adore toujours ce timbre. Par exemple, pour le solo sur I Put A Spell on You, tout repose sur le sustain, le maintien de la note. Pour obtenir ce son, il fallait presque « rentrer dans les enceintes », mais le résultat était tellement organique.
Pour finir, il y a tellement de morceaux qui auraient mérité une place sur l’album… Mon préféré reste Effigy. Au passage, j’aime aussi beaucoup la version de Warren Haynes, qui est excellente. Si on effectuait un petit sondage sur tous les morceaux et leurs nombreuses reprises par les plus grands artistes, il y aurait certainement de quoi préparer un « Volume 2 », non ?
Je ne sais pas… Enregistrer à nouveau ces morceaux n’était pas mon intention au départ. Je ne savais pas ce que l’avenir me réservait, et ce n’était pas vraiment ce à quoi je pensais. Mais finalement, « Legacy… » a été une expérience très intense, très joyeuse… Et, en même temps, ce fut difficile, surtout pour retrouver exactement les sons d’origine. J’ai choisi la plupart des chansons pour cet album moi-même et je ne suis pas sûr d’avoir envie de renouveler l’expérience avec une suite… On verra bien.
David%20McLister.jpg)
Sur scène, c’est plus qu’évident, John Fogerty se sent pousser des ailes à partager les guitares avec ses deux fils, Shane et Tyler, nés respectivement en 1991 et 1992. Nous avons tenu à les rencontrer pour savoir si ça n’a pas été trop compliqué d’avoir une légende comme père et s’il n’a pas été trop dur pour leur mettre le pied à l’étrier.

Ce n’est pas votre première expérience du studio, mais, pour « Legacy… », votre père vous emmenait-il, comme au temps où, éventuellement, il vous emmenait à l’école, ou c’était plus compliqué ?
Shane Fogerty : On s’est d’abord lancé sans lui dans les premières séances en juin 2021. Au début, on ne faisait que les pistes de base : basse, batterie, guitare rythmique. L’idée était que John viendrait ensuite enregistrer toutes ses parties. On a fait ça en environ une semaine, chez Tony Berg, aux Sound City Studios de Van Nuys, avec Tony Berg, Bob Clearmountain, Don Was et Will Maclellan. On a passé 8 jours à enregistrer 20 morceaux pour l’album, environ 3 ou 4 chansons par jour, avec quelques prises pour chacune.
En mode live, comme pour les concerts où vous jouiez avec votre père depuis quelques années…
Oui, exactement, on jouait tous ensemble. Et la particularité, c’est qu’on enregistrait en ayant les vieux morceaux de Creedence dans nos casques. On jouait littéralement par-dessus les originaux, parce qu’on voulait être au plus près du son d’époque. En fait, on réenregistrait de nouveaux instrumentaux tout en nous calant sur les disques originaux.
Et, au final, ça sonne très respectueux des versions originales, mais avec une modernité, une dynamique en plus.
Oui, exactement. On n’a pourtant pas utilisé de bandes analogiques, ce qui était un peu dommage pour moi, j’aurais adoré enregistrer à l’ancienne. Mais pour des raisons de temps et de facilité de réalisation, on a travaillé en numérique. On avait donc posé les bases en juin 2021, puis ça a dormi un moment. Ce n’est qu’au printemps-été suivant, en 2022, que mon père a commencé à enregistrer ses voix par-dessus nos pistes de base : batterie, basse et guitare rythmique. Il a chanté toutes les chansons comme ça. Ensuite, à la rentrée, en septembre-octobre, on est revenus en studio pour ajouter toutes les guitares et les overdubs. Au début, il était un peu réticent. Il ne voulait pas vraiment tout refaire lui-même. Il nous disait : « Shane, joue tout, et Tyler, aide-le ! » On a donc commencé comme ça, par Up Around the Bend, puis Fortunate Son, avec moi qui jouais toutes les parties. Lui préférait rester en retrait. Il n’était pas encore convaincu du projet, il ne savait pas trop où ça allait. Mais, au bout de deux semaines, il a réalisé : « Attends, je devrais en faire une partie quand même… » Parce qu’après tout, c’est lui qui avait écrit ces morceaux, et que tout est encore dans ses doigts. Même si, aujourd’hui, il les joue un peu différemment, il se souvient exactement de quelle façon dont il les avait créés.

Il est d’une grande humilité sur son jeu, mais, plus que reconnaissable, celui-ci reste unique.
Absolument. C’était même une révélation d’entendre certaines de ses parties de guitare isolées, juste la piste de lead par exemple. On se rend compte qu’il se passait bien plus de choses qu’on ne l’imaginait en écoutant simplement les disques. Il superposait énormément : il doublait systématiquement ses guitares acoustiques, ajoutait deux ou trois pistes électriques… Et pourtant, le résultat restait totalement cohérent. Ça ne sonnait pas compliqué ou brouillon, au contraire, c’était très précis. Il était extrêmement méticuleux dans toute la musique de Creedence, alors qu’il n’avait que 24 ou 25 ans. Ça, ça m’a vraiment impressionné, surtout quand on a eu accès aux prises originales pour essayer de les recréer. Ça a été un processus de plusieurs mois. On tentait de retrouver les sons, les nuances, parfois ça prenait plusieurs essais sur un seul morceau. On enregistrait, puis, le lendemain on réécoutait et on se disait : « Non, ce n’est pas assez proche, le son n’est pas juste, le jeu n’est pas tout à fait là. » Alors, on recommençait. Beaucoup de titres ont demandé plusieurs tentatives comme ça, jusqu’à ce que ça colle vraiment.
Parlez-nous un peu de vous deux. Vous avez baigné dans la musique dès l’enfance, ou c’est venu plus tard, presque comme une obligation ?
Tyler Fogerty : On a vraiment commencé à s’y mettre à l’adolescence. Vers 9 ou 10 ans, on posait déjà des questions à notre père sur la musique, et il nous aiguillait, nous inscrivait à des cours de piano, par exemple. Mais c’est à l’âge des bandes de copains, à l’adolescence, qu’on a commencé à en parler entre nous. Là, on a pris des guitares, on a intégré un programme où tu joues en groupe pour faire des reprises, et ça nous a vraiment motivés. Puis, à la fac, on a monté le groupe qu’on a encore aujourd’hui avec Shane. On compose, on enregistre tout nous-mêmes. J’ai mon propre studio, donc on gère ça en famille.
Mais, entre parents et enfants, il y a souvent un décalage, voire un conflit. Dans certains cas, on écoute sensiblement la même musique, mais, dans d’autres, au contraire, on veut s’en distinguer. Ça n’a pas été le cas chez vous ?
Tyler Fogerty : C’est toujours un peu comme ça, oui. Ce sont vraiment deux mondes différents. Mon père est très pointilleux sur son univers, et moi, je le suis tout autant sur le mien. Parfois, sa définition de ce qui est « bon » ne correspond pas du tout à la mienne. Alors il y a des frictions : « Non, non, moi je veux suivre ce chemin-là, toi, tu as déjà le tien. »
Racontez-moi un peu les disques que vous écoutiez et où il vous a demandé : « C’est bon ce que vous écoutez, c’est quoi ? »
Tyler Fogerty : (rires) Un jour, je suis allé chercher mon père à l’aéroport, et dans la voiture j’écoutais Electric Light Orchestra. Il a tout de suite réagi : « Mais qu’est-ce que c’est que ce groupe ? » Et puis, l’automne dernier, on l’a emmené voir Jeff Lynne (leader d’ELO, NDR) sur scène et il a adoré le concert.
Pour en revenir à votre collaboration avec votre père, en studio ou sur scène, avez-vous recours aux solutions « électroniques » ou restez-vous fermement attachés au vieux matériel, difficile à trouver et encore plus à maintenir en état ?
Shane Fogerty : Pour la plus grosse partie, on reste avec le vieux matos vintage de mon père. Il prend soin de ses guitares et de ses amplis depuis toujours. On a notamment utilisé son Kustom 200A, avec le fameux harmonic clipper et le vibrato/tremolo d’origine. Mais le problème, c’est que ça ne sonne plus exactement comme à l’époque. Et, aujourd’hui, personne ne sait vraiment les entretenir, ces amplis-là, tant ils sont rares. Personne ne jouait déjà dessus à l’époque. Et puis John avait aussi amené des baffles modernes, parce qu’on s’est dit que les vieux HP n’avaient plus la brillance d’origine. On a donc tenté avec ça.
Tyler Fogerty : Oui, c’était un Ampeg récent, avec deux 15 pouces. Super puissant.
Shane Fogerty : En fait, les HP, c’était des JBL… De façon générale, avec les amplis ou les guitares, on a eu un peu de mal à recréer certains sons. On a utilisé pas mal son ACME d’époque. Et là, j’ai découvert qu’il avait un clone de cette ACME, sur lequel il n’avait quasiment jamais joué. Il avait emporté cette guitare au Japon, lors de la seule tournée de Creedence là-bas, parce qu’il avait déjà donné l’originale aux gamins d’El Cerrito. Résultat : cette copie était restée plus de cinquante ans au placard, intacte, et on a pu la ressortir pour l’album. Et puis, pour Born On The Bayou, il s’est souvenu qu’à l’époque de l’enregistrement, il n’avait pas encore installé le humbucker en position chevalet. Donc, il fallait retrouver une Rickenbacker 325 avec vibrato, ouïe en f et micros d’origine. Coup de chance : des amis proches, membres du tribute band Beatles The Fab Four, en avaient une, avec le toaster pickup d’origine en bridge. On leur a empruntée, et John a rejoué Born On The Bayou sur cet instrument, solo compris. C’était dingue de réaliser que, si le son n’était pas le même, c’était tout simplement parce qu’à l’époque il n’y avait pas encore de humbucker. Il a fallu retrouver exactement la guitare d’origine pour retrouver ce grain.
Vous deux, vous avez utilisé tous ces instruments, ou vous avez aussi vos propres guitares ?
Shane Fogerty : De mon côté, j’ai surtout une Rickenbacker 370, que j’adore, et aussi quelques Les Paul. Dans la famille, on a de toute façon pas mal de guitares qui circulent. Mais ce qui était vraiment particulier, c’était d’apprendre à jouer sur l’ACME de mon père. Lui, il ne la sort plus que pour montrer : « Voilà, c’est sur cette guitare que j’ai enregistré tous les morceaux… » Mais il n’aime pas trop jouer dessus aujourd’hui, parce qu’elle est un peu capricieuse. Ce n’est pas une guitare facile, il faut vraiment la dompter. Tu dois te battre avec elle… Mais, quand tu trouves le point d’équilibre, tu as ce son. Le son Creedence. Le son John Fogerty.
Dans la musique, c’est assez rare. Mais dans d’autres métiers, on voit souvent des pères transmettre leur vocation à leurs enfants… Est-ce que ça a été naturel chez vous, avec un père qui ne cherchait pas à vous décourager ?
Shane Fogerty : Oui, tout à fait. Il n’est pas un rock star à la maison, pas du tout. Et on était plutôt libres. Il nous disait : « Faites ce que vous voulez. Vous n’êtes pas obligés de devenir musiciens, vous n’êtes pas obligés de jouer de la guitare. » On a juste pris ça en main nous-mêmes, parce qu’on avait envie de suivre notre propre chemin. On aimait sa musique, mais on voulait aussi créer la nôtre.
Tyler Fogerty : D’ailleurs, Shane et moi, on enregistre dans notre groupe, Hardy Har. On a même eu la chance de l’ouvrir pour lui à Paris l’an dernier, au Zénith. C’était un super concert. Notre groupe, en fait, c’est son groupe sur scène. Donc Hardy Har devient le groupe live de John. Et c’est vraiment cool, parce que ce sont tous nos amis et des « gens de confiance » (rires).
Article paru dans le numéro 373 de Guitar Part.
On ne compte plus les plus célèbres films d’Hollywood, ou d’ailleurs, qui reprennent l’un ou l’autre des classiques de Creedence Clearwater Revival, ou même de Fogerty en solo. Voici une petite sélection tout à fait subjective d’une vingtaine de ces, plus ou moins, grands moments du cinéma…
Apocalypse Now – Suzie Q (adaptation du titre de Dale Hawkins, Stanley Lewis et Eleanor Broadwater)
Forrest Gump — Fortunate Son
Piège de cristal (Die Hard) — Who’ll Stop The Rain
Les Guerriers de l’enfer— Hey Tonight, Proud Mary et Who’ll Stop The Rain ?
Kong: Skull Island – Bad Moon Rising et Run Through The Jungle
School of Rock — Bad Moon Rising (Jack Black)
Le Grand Frisson (The Big Chill) — Have You Ever Seen The Rain
Tonnerre Sous Les Tropiques (Tropic Thunder) — Fortunate Son
Dazed and Confused — Up Around The Bend
Forces de la nature (Forces of Nature) — Lookin’ Out My Back Door
Air America – Run Through The Jungle
Joe Dirt — Proud Mary
The Big Lebowski — Lookin’ Out My Back Door et Run Through The Jungle
Présentateur vedette : La Légende de Ron Burgundy (Anchorman) — Bad Moon Rising
Les Gardiens de la Galaxie (Guardians of the Galaxy) — Long As I Can See The Light
Animal House : La Chaîne des fous (Animal House) — Born On The Bayou
Apollo 13 — Have You Ever Seen The Rain
Road House – Green River
Les Petits Mouchoirs — Fortunate Son
Suicide Squad — Fortunate Son
%20(1).webp)

