Ce n’est pas la première fois qu’on reste ébahi devant la qualité d’un Overdrive livré par le fabricant finlandais Mad Professor. Cette fois, il s’agit d’un modèle double réalisé en collaboration avec l’excellent guitariste Matt Schofield.
Deux sections sont visibles sur la façade (la A avec les potards noirs, la B avec les potards blancs). Les réglages sont identiques, mais les sons diffèrent. Dans les deux cas, la présence d’un Bass et d’un Treble laisse présager d’un vrai travail d’égalisation autrement plus efficace qu’avec un simple Tone.
Le circuit A reprend le son du Royal Blue Overdrive de la marque. Il s’agit d’un drive très dynamique, au son aussi subtil que sublime, qui fait chanter votre micro manche de la plus belle des manières (particulièrement si c’est un micro simple). L’ami du bluesman et du jazzman qui maîtrisent parfaitement leurs jeux, pour faire légèrement cruncher le son en rentrant plus dans les cordes. Le circuit B est une vraie nouveauté. Il délivre une réponse très proche de celle des amplis de puissance à lampes et a été pensé (à la demande de Schofield) pour faire corps avec le micro chevalet. Sa plage de gain va plus loin que celle du canal A. Le rendu est plus épais avec une saturation plus généreuse quand on pousse le gain au-delà du tiers du potard. Mais cela reste très bluesy dans l’ensemble (après tout, c’est de son à la Matt Schofield dont on parle). Ce gain plus musclé est parfait pour partir en solo. Mais si vous conservez un gain très bas, et ne touchez qu’au volume, vous avez un sacré headroom, à la limite du Boost transparent, que vous pouvez ensuite égaliser grâce au Bass et au Treble. Dans tous les cas, c’est musical tout en délivrant ce qu’il faut de grain et de drive pour donner du caractère.
Et comme si ça ne suffisait pas, vous avez le choix entre deux modes de fonctionnement. Vous pouvez passer d’un drive à l’autre comme sur un ampli à deux canaux, ou cumuler les saturations (mise en stack)
pour obtenir plus de gain et de mordant. Et là, on a beau rester très blues, c’est limite hi-gain, mais dans le sens vintage du terme (parfait pour le blues
bien solide à la Rory Gallagher
ou à la Gary Moore). Un très bel Overdrive, certes pour utilisateurs avertis, mais qui fait mouche dans toutes les utilisations.
Guillaume Ley
Caractéristiques
La petite boutique de Schofield Le guitariste de blues anglais maintes fois récompensé d’un British Blues Award a déjà posé son nom sur une bonne quantité de matos pointu et de qualité. Avant de s’acoquiner avec Mad Professor, Schofield a passé des deals avec diverses marques. Ainsi, il possède un ampli signature chez Two Rock, un Overdrive à son nom chez Free The Tone (MS SOV Special) et des cordes chez Curt Mangan. Côté guitare, il reste un grand fan de la Stratocaster de 1961, qui l’a accompagnée sur scène et en studio des années durant. Mais pour ne plus faire voyager cette dernière, il s’est fait fabriquer un modèle sur mesure par le luthier Simon Law, la SVL Sixty-One ‘Daytona’ qui renoue avec le son et les sensations de la Fender originale.