Il faut souvent choisir entre composer sur ordinateur
ou directement sur l’ampli : combiner ses plug-ins et ses pédales n’est pas évident car une carte-son appelle d’autres branchements... Pourquoi ne pas tout réunir ? C’est ce que propose Orange avec la pédale Omec Teleport, une passerelle entre nos logiciels et notre ampli.
L’Omec est un double convertisseur analogique/numérique/analogique au format pédale. Il dispose d’une entrée et d’une paire de sorties analogiques, ainsi que d’une entrée/sortie numérique en USB. Il s’agit d’une sorte
de carte son très simplifiée,
vendue à un tarif auquel il est aujourd’hui possible d’acquérir
une petite carte-son plus
complète. « À quoi bon ? », peut-
on penser. C’est en l’essayant que l’on prend vraiment conscience de ses atouts.
Plus qu’un convertisseur En l’actionnant, la pédale envoie le signal vers l’ordinateur (ou tout équipement connecté, smartphone sous iOS ou Android) pour profiter pleinement des fonctions de vos logiciels audio (comme les STAN, DAW) et insérer dans la chaîne audio des systèmes plus ouverts et créatifs que les pédales conventionnelles parfois trop fermées. Quand l’Omec est désactivée, le signal est envoyé directement vers
les 2 sorties analogiques, ce qui bypass l’ordinateur. À ce stade, une carte son avec une entrée instrument fait de même. Mais l’ergonomie du format « pédale » est ici décisive car elle est familière de l’environnement du guitariste : les branchements et
les manipulations sont simples. On constate aussi que l’Omec est une boîte de direct (vers le numérique), une boîte de reamping (depuis le numérique) et un split à 2 voies en sortie (il n’y a pas de niveau ligne en sortie). Il est par exemple possible de lire depuis la STAN (acronyme qui signifie « Station de Travail Audionumérique », en bref le terme français équivalent au fameux Digital Audio Workstation - DAW - anglais généralement utilisé) des fichiers sons déjà enregistrés (guitare ou autre), de les mixer au son de la guitare en temps réel, de les faire transiter vers les pédales de guitare, ampli ou tout autre circuit en parallèle. C’est d’un potentiel riche pour composer et aménager de manière fonctionnelle son home-studio. Pour la scène, le câble USB fourni de 1,40 m semble un peu court pour
se prémunir d’un arrachage sauvage.
Fonctionnel En termes d’utilisation, elle s’insère entre la guitare et des pédales et fonctionne avec une alimentation de 9V de pedalboard. Le câble USB se connecte
à tout équipement doté d’un OS. Dans votre STAN, il suffit de choisir l’Omec comme périphérique d’entrée et de sortie. Les fréquences d’échantillonnage disponibles sont 22 kHz (en entrée seulement !), 33, 44,1 et 48 kHz. Il
n’y a pas de sortie casque intégrée,
ce point étant important lorsqu’on
veut s’enregistrer sans ampli (il faut alors sélectionner l’Omec en entrée
et la carte interne de l’ordinateur en sortie). Sur un plan sonore, il n’y a pas
de mauvaise surprise car le signal est propre et l’interrupteur au pied n’est pas électriquement bruyant. Néanmoins, le niveau du signal qui transite par la STAN n’est pas très élevé. Le son a aussi moins de dynamique, de relief et de grain. Et il faut par ailleurs gérer la latence depuis votre logiciel (donc réduire la taille du buffer, voire augmenter la fréquence d’échantillonnage). Des pédales peuvent se brancher avant ou après l’Omec, tout en s’assurant des meilleures configurations (les Wah et Fuzz seront à placer impérativement avant). L’Omec est une pédale bien pensée qui facilite l’intégration de l’informatique dans l’environnement musical du guitariste. Tout est opérationnel d’autant qu’une version spéciale d’Amplitube CS (avec les amplis Orange) est disponible gratuitement, en téléchargement ! Benoît Navarret - Photo : © Olivier Ducruix
Caractéristiques
Test paru dans le Guitar Part n°296