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ORANGE ROCKERVERB 50 MKIII COMBO NEO - Lyophilisé ?

L’autre manufacture du fruit délivre la dernière itération d’un de ses amplis cultes. La promesse d’un combo allégé, mais sans sacrifier aucun de ses atouts.

Au déballage, l’impression de légèreté n’est pas si évidente. Ce Rockerverb reste une belle bête avec ses 66 cm de large et impose son petit effort à la manipulation, facilitée par les poignées type baffle sur ses flancs. Les ingénieurs ont allégé le combo de deux manières : à la conception même du caisson (15 mm de bouleau au lieu des 18 mm habituels) et dans le choix des HP (les Celestion Creamback Neo revendiquent 3 kg de moins que les habituels V30), pour un gain de poids de 7 kg, mais tout de même 31 kg sur la balance. Petite déconvenue, il faut se contorsionner au niveau du panneau arrière pour trouver toute la connectique, cachée face contre le sol... On a connu plus pratique ! On se console devant le côté finalement très épuré de l’ampli, et surtout sa qualité de finition sans défaut. Le « made in UK » n’est pas usurpé : tolex ajusté façon NASA, plastiques de qualité, rien ne bouge !

Option canal
Contact, on démarre. Pour qui n’est pas familier de l’univers Orange, la signalétique hésite entre le Klingon et les panneaux routiers (ces derniers ayant réellement inspiré le fondateur de la marque). De gauche à droite, on a donc : le canal clair et ses deux réglages basses/aigus, puis le canal « dirty » avec potards de gain, EQ 3-bandes et volume. Enfin, la dernière partie concerne la réverbe et surtout l’atténuateur intégré, une fantastique option. Le Rockerverb est connu pour offrir un son clair de qualité, et le constat est rapide : c’est beau. Il y a une petite compression immédiate dès les premiers tours de potentiomètres, les lampes se mettant à travailler dès 10h. C’est à la fois claquant et cristallin, mais avec ce grain particulier très plaisant. Le rendu de l’ampli paraît un peu sombre à première vue : ne pas hésiter à monter les aigus et à tempérer un peu les basses. Très dynamique, il réagit bien à l’intention, notamment avec le jeu aux doigts. En montant le volume, il commence à tordre légèrement à partir de 12h en fonction des micros, puis offre un petit crunch qui va en s’épaississant à partir de 14h sans que le volume général n’augmente plus vraiment. En y branchant quelques pédales, on a constaté qu’il appréciait bien les Overdrive type King Of Tone et Rat, mais un passage via une Big Muff nous a moins convaincus. Mais au lieu d’avoir recours à un artifice externe, autant sauter sur le canal saturé. On y retrouve avec plaisir, dès qu’on chatouille les potards, ce « gras » Orange si caractéristique. À 12h, ça grogne déjà fort et à partir de 14h on rentre dans le dur. La réserve de gain, conséquente, impose un petit détour par l’égalisation, bien efficace pour retrouver un peu de définition, mais les metalhead ne resteront pas sur leur faim. Avec un réglage basique tout à 6 sur 10, on obtient immédiatement quelque chose qui devrait prendre toute sa place en groupe. À aucun moment les V30 ne sont regrettés, tant les Creamback se montrent à la hauteur. Le tout dans une impression de maîtrise assez incroyable grâce à l’atténuateur. C’est très efficace et on se dit que ça devrait être intégré sur tous les amplis ! Il permet d’arriver quasiment à un volume de chambre, sans perdre trop du caractère de l’ampli, une vraie réussite.  L’atout majeur du Rockerverb était sa polyvalence, et on peut dire que cette version Neo n’entache pas sa réputation. Avec ses deux canaux, sa boucle d’effets et sa Reverb (on n’est pas chez Fender, mais elle a le mérite d’exister), il peut tout faire. Seul petit bémol : à ce prix, on trouve un peu dommage de ne pas fournir de pédalier pour changer les canaux. Pour le reste, quelle réussite !

Caractéristiques

  • Type : combo
  • Technologie : lampes
  • Puissance : 50/25W
  • Réglages : deux canaux, basses, aigus, égalisation à 3 bandes (canal saturé), réverbe, atténuateur
  • Connectique :  8/16 ohms, Attenuator, Reverb, Channel, Return, Send
  • Dimensions : 66,5 x 53,5 x 30,5 (en cm)
  • Poids : 31 kg
  • Origine : Angleterre
  • Prix : 2999€
  • Distribution : https://htd.fr/

Bientôt 20 ans
En 2004, Orange présente le Rockerverb, l’un de ses premiers modèles typé high-gain. Très apprécié dès son lancement, l’ampli passe notamment entre les mains de Jim Root de Slipknot, ce qui donnera lieu par la suite au premier modèle signature pour la marque anglaise, avec la tête Jim Root Terror en 2012. Le Rockerverb MK1 se déclinera en 50W, puis 100W. En 2010, la version 50W MK2 impose le passage à des lampes EL34 au lieu des 6V6 originelles et le canal clair se voit doté d’un réglage de Mids. En 2014, dix ans après sa sortie, le Rockerverb revient dans sa troisième version, ce nouveau réglage étant finalement abandonné au profit de la possibilité de choisir la puissance désirée (50 W/25 W), et surtout d’un atténuateur de sortie, dernière pierre apportée à la polyvalence de cette série.

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