Cette Ortega D-Walker pourrait bien faire tomber pas mal de préjugés chez ceux ou celles qui considèrent les basses de voyages de petites dimensions avec un diapason très court comme des gadgets. Après, et nous vous accordons ce droit, c’est une affaire de goût et, surtout, de sensations. Si vous êtes adeptes des fréquences basses qui vous retournent les tripes dès la première note jouée, passez votre chemin… Ou investissez directement dans un système d’amplification digne de ce nom. Mais, en toute franchise, ce modèle, élaborée par une jeune marque (la firme Ortega vit le jour en 1994) qui ne compte pas ses heures pour se lancer dans l’innovation et la recherche d’améliorations de ses produits, vaut au minimum que vous l’essayiez. Ce qui frappe chez la D-Walker, c’est le son. On est bien loin du rendu sonore des ukulélés basse, même si l’on n’atteint pas, et vous l’aurez sans doute deviné, la projection sonore des acoustiques grand format. Amplifié, ce petit gabarit pourra sans souci vous aider à monter un set unplugged dans un café-concert. Petite précision, et pas des moindres, l’instrument testé ici était équipé de cordes nylon plaqué argent alors que celles de la basse en photo sont en bronze. Ces dernières auront plus de claquant que les premières cités. C’est d’ailleurs la seule chose qui pourrait vous surprendre au début, les cordes nylon étant plus souples sous les doigts. Alors oui, la Ortega D-Walker semble un brin ridicule pour ce qui est de ses dimensions et certains vont détester. Et d’autres adorer. Même si le micro embarqué tient plutôt la route d’une manière générale, on regrettera juste l’absence de réglages plus poussés, mais sachez qu’un modèle plus onéreux connu sous l’appellation D3C-4, est équipé d’un tuner, d’un préamp Fishman Isys avec un égaliseur, ainsi que d’un micro également de chez Fishman. Laissez de côté vos préjugés au moins le temps d’essayer cette surprenante Ortega D-Walker qui est de plus livrée avec une très belle housse bien rembourrée.
Olivier Ducruix
Caractéristiques