On tombe parfois par hasard sur un disque et l’on se dit après écoute que, même si la date de sortie n’est plus toute jeune (début novembre 2017), ne pas le chroniquer aurait été un odieux sacrilège, encore plus quand on doit le présent opus à une des grandes figures de la scène punk/noise américaine des années 90, le prolifique chanteur/guitariste de Girls Against Boys (également ex-Soulside), Scott McCloud. Pour les circonstances atténuantes, on pourra toujours avancer que « Distant Karma » a vu le jour via à un label tchèque connu sans doute d’une poignée d’initiés. Ou encore que Paramount Styles n’a jamais rencontré le succès, malgré une paire d’albums vivement conseillés (« Failure American Style » en 2008 et « Heaven’s Alright » en 2010), plus centrés sur un folk-rock mélodique que les précédentes aventures de McCloud en dehors de GVSB (New Wet Kojak, Operator). Si Scott McCloud ne cherche pas à livrer avec ce troisième opus une copie trop facile de Girls Against Boys (choix de l’acoustique et de quelques touches d’électro), certains morceaux semblent de-ci de-là habités de vibrations similaires (le magnifique Criminal Vibe ou l’hypnothique Speak American), tout en privilégiant un travail soigné sur les arrangements et les textures sonores (Someone Else’s Playground, Shame You Sold Out, Light Up The Sky). Fragile, parfois en apesanteur, tout aussi subtile et envoûtant que ses prédécesseurs, « Distant Karma » ne fait que confirmer le talent d’un grand et (trop ?) discret compositeur qui mériterait bien plus que la simple étiquette culte. Tout simplement magique.
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