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PLANET OF ZEUS - Amazing Grèce

Du heavy rock venu tout droit de Grèce, cela peut paraître exotique sur le papier. C’est surtout d’une redoutable efficacité, comme le prouve « Faith In Physics », cinquième album ô combien réussi de la formation athénienne. Propos recueillis par Olivier Ducruix

« Faith In Physics » est votre cinquième album studio. En quoi sa réalisation a-t-elle été différente par rapport à vos précédents disques ? Stelios Provis (guitare) : Nous avons eu la chance d’avoir plus de temps pour le préparer car nous avons enregistré un grande partie de celui-ci dans notre propre studio. Le fait de ne pas payer la location d’un endroit nous a permis d’être plus libres sur le plan artistique et d’explorer le son pour les guitares et la basse, les parties batterie et voix ayant été enregistrées dans deux autres studios. C’était une première pour nous. D’habitude, nous réservons un studio pendant deux semaines pour y enregistrer sans trop nous poser de questions. Au final, je trouve que l’ensemble du disque est plus rugueux, plus énervé par rapport aux précédents, pas spécialement au niveau des riffs de guitares, mais plus en terme de production. Pour nous, c’était une évidence que les nouveaux morceaux devaient sonner ainsi, avec en plus un côté sombre affirmé.

Planet Of Zeus a souvent été catalogué comme un groupe stoner. Cette classification n’est-elle pas aujourd’hui trop réductrice avec ce nouvel album ?

J’ai l’impression que cela remonte à nos débuts… C’est peut-être ce que nous avions en tête lorsque nous avons commencé Planet Of Zeus, mais je ne pense pas que notre style puisse être totalement rattaché au stoner. Je le définirai plutôt comme du heavy rock, avec des références qui vont de Jimi Hendrix à Iron Maiden. C’est assez large comme description, mais ça correspond bien à ce que chacun de nous aime écouter comme musique

En tant que guitariste, quels sont les artistes qui ont pu t’influencer ?

Mon père écoutait les Rolling Stones tous les jours, Keith Richards a donc été le premier guitariste qui m’a réellement marqué. J’ai d’abord joué de la guitare classique en prenant des cours, jusqu’à ce que Bobbis, le frontman de Planet Of Zeus, me propose de jouer avec lui, alors que nous étions dans la même classe au collège. Quand je me suis mis sérieusement à l’électrique, d’autres guitaristes m’ont bien sûr influencé : tous ceux d’Iron Maiden, Rory Gallagher… et bien d’autres encore !

Vous avez décrit « Faith In Physics » comme étant votre album le plus socio-politique par rapport à vos précédentes réalisations…

Au niveau des paroles, c’est indéniable. Ce n’est pas un album concept, mais nous ne pouvions éviter, en tant que Grecs, d’aborder certains sujets. Nous vivons dans un pays qui est en crise depuis une dizaine d’années. Nous avons une moyenne d’âge qui tourne aux alentours des 35 ans et nous avons ressenti le besoin de parler de ce qui nous entoure avec franchise et honnêteté, de mettre des mots sur les difficultés que rencontre la Grèce, de la folie ambiante… C’était pour nous comme une nécessité de le faire.

La Grèce est un petit pays. Pourtant, la scène metal semble très active et diversifiée. Comment l’expliques-tu ?

De nombreuses personnes nous posent cette question et je ne suis pas sûr de connaître la vraie réponse… Il y a même un réalisateur espagnol qui a réalisé un documentaire sur ce sujet (« Greek Rock Revolution » de Miguel Cano, ndlr). Je pense que la crise n’est pas étrangère à cette envie de faire de la musique et de s’en sortir. Si tu as un boulot à plein temps, tu as moins de temps pour te consacrer entièrement à un groupe. Tu n’as rien à perdre, donc tu joues de la musique. Certains groupes grecs, comme Planet Of Zeus, ont décidé d’aller encore plus loin en s’exportant et cela a bien fonctionné. Je suppose que cela a dû encourager d’autres musiciens à faire de même.

Un groupe grec qui donne dans le heavy rock, ce n’est pas forcément commun. Avez-vous dû vous battre contre certains clichés lorsque Planet Of Zeus a commencé ?

Je ne sais pas si on peut parler de « clichés », mais il y a une anecdote qui peut répondre en partie à ta question. Il y a quelques années, nous avions booké un concert à Copenhague, au Danemark. Jusqu’à ce que nous arrivions sur place, le promoteur pensait que nous étions originaires d’Athens, une ville de l’état de Géorgie, aux États-Unis. Il a vraiment eu du mal à croire que nous étions Grecs (rires) ! Comme beaucoup de gens au début d’ailleurs, mais c’est aujourd’hui devenu quelque chose de plus commun.

Dernièrement, vous étiez en tournée avec Kvelartak, un groupe qui a choisi sa langue natale, le norvégien, pour s’exprimer. Avez-vous tenté, ne serait-ce qu’une fois, de chanter en grec ?

Oh non, jamais (rires), même en répète ! Bien sûr, ce serait plus simple pour nous de chanter en grec et ainsi plus mettre en avant certaines de nos opinions, mais bon… Pour être franc, la langue grecque ne passe tellement pas avec notre style de musique que cela en devient presque drôle. Par contre, l’utilisation du grec est plus répandue dans le milieu du punk rock.

Dans une vidéo enregistrée live dans un loft athénien qu’on peut trouver sur YouTube, tu joues avec une guitare un peu atypique. Peux-tu nous en dire plus sur cet instrument ? Ma guitare principale est une Gibson Les Paul Studio de 1994, mais j’utilise aussi très régulièrement celle à laquelle tu fais référence. C’est une DeDelevee Apprentice équipée de deux P-90, assez proche d’une Jazzmaster dans l’esprit. C’est un ami, architecte passionné de musique et bassiste, qui a créé cette marque. Il a commencé en fabriquant trois modèles spécialement pour le groupe, deux guitares et une basse, pour ensuite se lancer totalement dans l’aventure.









Crazy about tube

J’avoue avoir beaucoup de pédales. J’adore Fulltone, j’ai pas mal de produits de cette marque, dont la Full-Drive 2 en rouge. J’ai également une Electro-Harmonix Cathedral, très facile à utiliser quand tu fais des concerts tous les jours grâce à ses presets, et une Whammy en version mini. Mais ma marque préférée de pédales est Crazy Tube Circuits, une entreprise grecque connue désormais un peu partout dans le monde. Juste avant d’enregistrer « Faith In Physics », nous avons passé un contrat d’endorsement avec cette boîte et aujourd’hui, nous avons neuf pédales de CTC dans le groupe, dont la White Whale, sans doute la meilleure Spring que je connaisse avec un vrai ressort à l’intérieur (je m’en suis énormément servi sur le dernier album), la Constellation (Fuzz), la Stardust (Overdrive)… Je ne peux que conseiller aux lecteurs du magazine de découvrir les nombreux effets réalisés par cette marque. (https://crazytubecircuits.com)

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Olivier Ducruix
26/5/2020
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