Si certains groupes de la scène post-punk actuelle ont pu donner un sentiment d’excès jusqu’à la posture ou la caricature, le groupe de Detroit a su au contraire cultiver un certain sens de la nuance et de la mesure pour un résultat plus subtil, à l’instar des lignes de guitare toujours à-propos de Greg Ahee ou du chant changeant de Joe Casey. Dont acte sur ce sixième album, où Protomartyr tisse une fois encore une suite de morceaux taillés dans un post-punk noir, arty et racé, à la fois âpre et mélodique, aussi dense qu’intense, dans les moments calmes comme les plus tempétueux.