Pour découvrir Rosaire, on recommandera de visionner les 3 vidéos (à la chaîne ou dans le désordre – pourquoi pas ?) de Pretty Girl, To The Temple et Ecstasy: une trilogie conçue comme un seul film, entre errance initiatique et quête de spiritualité dans une nature sauvage avec une esthétique « Into The Wild ». Le groupe tient à un univers cohérent et « aime la couleur », même si la musique contient aussi sa part d’ombre. L’heure étant aux circuits courts, les images ont été tournées en local, dans les Côtes d’Armor. Pourtant, à « Saint-Brieuc, c’est un peu mort. La Citrouille, la salle de musiques actuelles, commence à se bouger avec une programmation de qualité et de très bons groupes, mais il y a peu de scènes alternatives,et pleins de bars et de cafés-concerts ferment un peu partout, à cause des voisins ou d’une législation un peu trop invasive, comme pour le Petit Minou à Brest... » Ce qui n’empêche pas le groupe de tourner, contre vents, marées et galères inhérentes : « Cet été, notre ingénieur du son s’est fait virer de la console pendant notre concert parce qu’on jouait trop fort : ça a failli finir en pugilat ! Mais la problématique, ce n’est toujours le bruit, plutôt l’argent : quand tu te déplaces et que tu joues pour 200€ alors que tu en as pour 100€ d’essence, c’est un peu léger. Les clubs n’arrivent pas à payer à la hauteur de ce que devrait toucher un groupe, c’est un peu dommage... » Pour enregistrer « Crystal Eyes », leur premier album, le quatuor briochin a fait là aussi le choix de la proximité : 10 jours au studio Kerwax, temple analogique et concentré de fantasmes vintage. « Il y a un backline de malade, de super amplis, on était comme des enfants ! On a tout enregistré en live : c’est un très bon exercice et ça nous a permis de nous améliorer... »