Principalement connue en France pour ses basses, la marque allemande Sandberg produit aussi des guitares électriques. Elle lance un nouveau modèle, à la fois adaptation de sa basse Forty Eight et réinterprétation de la Firebird. Une rockeuse qui a du style à n’en pas douter ! Mais qu’en est-il sous les doigts ?
La Sandberg Forty Eight est inspirée de la Gibson Firebird (ou plutôt de la Thunderbird, puisque le modèle de départ était la basse). Mais les Allemands ont dessiné un modèle aux courbes moins arrondies et aux angles plus saillants que ceux de l’Américaine. La découpe du corps fait apparaître en son milieu un relief de forme évasée qui, contrairement à la version originale, n’est pas
le prolongement d’un manche conducteur, puisque celui-ci est vissé. La finition vieillie est réalisée
sans outrages, avec de légers impacts crédibles, tels qu’ils peuvent apparaître après quelques années d’utilisation. L’état de surface de l’arrière du manche est comme neuf, l’accastillage est terni avec un beau coordonné entre toutes les pièces métalliques. De plus, les traces légères de corrosion n’entravent
en rien les fonctionnalités de l’instrument. Côté électronique, on est sur un schéma classique humbuckers, chevalet de type Tune-O-Matic et stop bar, ainsi qu’un sélecteur de micros à 3 positions. Le modèle testé a tendance à pencher un peu vers
la tête en position assise (en partie à cause de la découpe de la taille du corps). En revanche, les attaches-courroies sont bien placées, ce qui permet à l’instrument de trouver un équilibre stable et confortable, avec un manche à l’horizontale et facile à redresser si besoin. Le vernis satiné, le traitement des frettes, la qualité de l’assemblage et de l’équipement font de cette guitare un instrument fiable.
Leo sous les doigts
Une fois la guitare branchée, on retrouve les propriétés de clarté polyphonique, de précision
des attaques que l’on perçoit distinctement en acoustique. La lutherie est particulièrement réactive et résonante. En cela, le tempérament de la Forty Eight Guitar s’avère très Fenderien. Les micros Sandberg ont une sonorité ouverte et une restitution dynamique cohérente avec le potentiel acoustique de l’instrument. Le grain des saturations se déploie avec richesse, gradation et caractère. Les sonorités sont complémentaires, perçantes et relativement épaisses, rondes et définies, ce qui procure un réel plaisir de jeu et d’écoute. La course des potentiomètres est progressive, mais la tonalité semble avoir plus d’action sur le micro chevalet que le micro manche. L’électronique est proprement câblée, avec un bon blindage de la cavité (jusqu’à relier la plaque de cavité à la
masse). On a ainsi une très bonne guitare de rock, au sens large, aux allures très masculines alors qu’elle n’est pas fatigante à jouer. Elle a l’originalité d’un design unique malgré la forte référence à un modèle américain qui n’est plus inconnu. Enfin, le tarif semble raisonnable pour une guitare bénéficiant de toutes ces prestations.
Caractéristiques
Test paru dans le Guitar Part n°282