Schertler s’est d’abord fait connaître pour son excellence dans l’univers de l’amplification des instruments acoustiques. Mais depuis l’édition du Musikmesse 2014, la marque suisse s’est attaquée à l’univers des guitares électriques, basses comprises.
La compagnie, située dans une petite localité suisses, à quelques encablures de la frontière italienne, a vu le jour au début des années 80 grâce à un grand passionné, Stéphan Schertler, ingénieur mécanicien et multi-instrumentiste à ses heures perdues. Les premiers pas de la société vont vers la captation de la contrebasse et autres instruments pouvant faire partie de la famille des cordes. Depuis un an environ, la marque s’attaque de manière sérieuse au versant électrique du monde de la musique.
B & You Pour ce qui est des fréquences graves, Schertler propose une série (Bass Fidelity) composée d’un trio d’ampli : le B10 (300W), le B12 (400W) et enfin, le B15. C’est ce dernier qui est passé sous les projecteurs de notre salle de test. Pour ceux qui ne connaissent pas la marque, il faut avouer que le logo la représentant est un peu déstabilisant car il ressemble grandement à celui que l’on trouve sur les modèles d’une célèbre marque américaine, Ampeg pour ne pas la citer. Même la dénomination du présent combo, B15, rappelle un certain produit encore aujourd’hui légendaire. On parle parfois « d’ampli typé », ce qui veut dire que le système d’amplification colore le son de votre basse. Dans certain cas, cela peut vous aider à trouver un son qui vous ressemble, par exemple avec la tête Terror Bass de chez Orange et ses légendaires médiums, ou encore avec une Bassman dont les lampes donnent un grain très particulier au rendu sonore. Le Schertler B15 n’est pas à ranger dans cette catégorie, mais ce n’est en aucun cas une critique négative, bien au contraire. L’ampli ne doit-il pas être juste l’extension de ce que vous jouez ? Du son de votre basse et rien d’autre ? C’est un débat sans fin que chacun argumentera à sa façon. Ce qui ne souffre par contre d’aucune contestation, c’est bien le son de ce B15. Ici, on évolue dans le domaine du clair, du net et du précis.
Don’t worry, B Happy Le panneau avant plaira aux défenseurs du « pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple ». À gauche, le premier potentiomètre est là pour gérer le branchement d’une basse qui peut être autant active que passive. Puis vient le Gain et quatre potards en guise d’égalisation. Les réglages sont assez fins dans l’ensemble et vous ne passerez pas trop de temps à trouver le son que vous recherchez. On apprécie fortement la possibilité de régler et le niveau de sortie de la DI (DI Out) et celui de la sortie casque sur le panneau avant. Bien pensé et bien pratique. On regrettera juste l’absence d’une entrée auxiliaire. Dommage. Pour tester le B15, une Vigier Excess lui fut proposée, ainsi qu'une Epiphone Jack Casady, histoire de voir si le combo se montrait à l’aise autant avec une électronique active que passive. La réponse est oui. On sent toute la puissance des 500W de la grosse boîte noire et, surtout, ses composants de qualité qui, avec un volume un peu plus poussé, prennent une autre dimension. Les basses sont rondes sans jamais déborder, les aigus claquent sans être agressifs et les médiums sont franchement bien dosés. Oui, ce Schertler Bass Fidelity B15 a un prix qui pourrait en faire fuir plus d’un. Mais avec un tel niveau de fabrication (l’assemblage des produits se fait tranquillement non loin de la maison mère), on peut difficilement faire mieux. Schertler vient définitivement d’entrer par la grande porte dans l’univers des fréquences basses. Olivier Ducruix
Caractéristiques