Après un premier album « The Lair Of Gods » en 2016, les Rouennais de Servo publient « Alien » chez un des labels de référence du néo-psychédélisme, le bien nommé Fuzz Club (The Underground Youth, 10 000 Russos, Dead Rabbits…), dont ils avaient rencontré le patron lors d’un concert à Londres. « Ce label nous avait tapé dans l’œil depuis longtemps, tous les groupes qu’on écoute et tous ceux dont on s’inspire viennent plus ou moins de ce label ou ont sorti quelque chose chez eux : A Place To Bury Strangers, Sonic Jesus, Blue Angel Lounge... » Servo y plonge ses racines, mais confesse également un goût les assauts sonores de groupes comme Metz ou Idles, et autres formations à haute teneur en boucan. D’ailleurs, « on nous demande souvent de “baisser les amplis”, avec parfois des problèmes de limitateur de son qui coupent tout quand tu dépasses un certain seuil de dB ; mais en général on arrive à s’adapter ». Et pour ce qui est de faire du bruit, tous les moyens sont bons, à coups de Fuzz, Boost, Delays et Reverb envoyés dans deux amplis, de pédales DIY, et même un Tremolo branché sur le stroboscope avec un capteur pour hacher le son en rythme ! Si ces trois-là enregistrent et mixent eux-mêmes, et connaissent le rôle formateur des tournées (« à nos débuts, on a joué en Suisse dans une ancienne maison de retraite transformée en squat, une méga-fête de nouvel an dans un bordel absolu ! »), ils font également partie d’un collectif, Soza, avec d’autres groupes locaux parmi lesquels MNNQNS, Greyfell ou We Hate You Please Die : « Ça existe depuis trois ans maintenant ; l’idée est que les groupes de Rouen aient quelque part où se diriger quand ils veulent commencer, et aussi pour organiser des concerts », une manière de mutualiser les forces...