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Stéphane Buriez - Loudblast - Quarantième rugissant

En 2025, Loudblast va donc souffler ses quarante bougies !! Qui l’aurait cru ? Lorsqu’il est apparu au beau milieu des années 80, il pratiquait une forme de metal radicale qui semblait à contre-courant des styles en vogue, y compris dans le genre. Son dernier album, « Altering Fates And Destinies », vient à point nommé pour célébrer ce qui est bien plus qu’un anniversaire pour Stéphane Buriez (guitare, chant), Frédéric Leclercq (guitare, basse), Nicklaus Bergen (guitare), et Hervé Coquerel (batterie). Loudblast, c’est une véritable victoire sur l’adversité.

2025, ce sera donc l’année du quarantième anniversaire de Loudblast. À quoi faut-il s’attendre pour fêter ça ?

Stéphane Buriez : L’album est sorti fin 2024 et il est un peu dans une période charnière avant les 40 ans. Et j’ai déjà composé le E.P. qui va suivre. Il y a aussi une reprise qui est prête. En fait, tout n’est pas encore déterminé, mais nous allons enregistrer des reprises de classiques du metal. Dont un titre d’Iron Maiden, un autre de Judas Priest, un Michael Schenker, un Thin Lizzy, un Kiss et un Def Leppard…

Je me souviens tout de même de cette émission de télé à la fin des années 80 où tu étais assez radical, rejetant franchement le heavy trop classique…

Oui, ce qui est marrant, c’est que j’ai grandi avec, mais je devais avoir 18 ou 19 ans quand tu m’as interviewé pour la première fois et, clairement, c’est une période où on veut s’affirmer. Le groupe commençait, on en était au split album (« Licensed To Thrash », avec Agressor, NDR), on avait encore du lait qui nous coulait du nez (rires)… Il fallait qu’on soit en rébellion contre ce qui avait pourtant fait qu’on s’était lancé dans la musique. Je ne rejetais pas en bloc, mais il fallait que je m’affirme dans cette scène qui était naissante. On n’était pas en guerre, mais il y avait les poseurs contre les thrashers. Nous, on s’habillait à la ville comme à la scène, genre juste un t-shirt et un jean troué… Il n’y avait pas de fringues de scène colorées comme les autres. Ça fait 40 ans que le groupe existe, mais j’ai l’impression que c’était hier. On est quand même passé de l’ère du tape-trading (échange de cassettes par voie postale, NDR) à internet… Dans ma tête, j’ai toujours 18 ans, mais j’ai vu tant de choses changer.

La genèse se situe donc en 1985…

Oui, Loudblast s’est formé en avril 1985, à l’époque du Lycée, à Lambersart, du côté de Lille. Je me souviens de tout. Pour les 40 ans, on va annoncer des choses, il va y avoir un bouquin, une expo… Et je suis retourné à Lambersart, parce que les gens qui s’occupent du livre habitent à côté de là où on répétait. C’était à l’étage chez la grand-mère du guitariste, Nicolas Leclerq. J’ai encore des photos où on était avec nos gros pulls en laine tellement il caillait. J’ai aussi encore la cassette du premier morceau que j’ai composé pour Loudblast, Black Death. J’archive tout depuis le début. J’ai des cartons de photos et je retrouve des trucs incroyables… Des souvenirs de tournée en Pologne, en Allemagne, aux États-Unis… On a démarré à un moment où il n’y avait rien. Je peux vraiment dire que cette scène, c’est Agressor, Massacra et nous qui l’avons construite en France. Et on fait aussi partie des références internationales de ce genre de musique. À mon niveau, je reste très fier d’avoir fait partie de l’histoire de ce courant. On ne sera jamais Metallica ou Slayer, peu importe, mais je crois qu’on a suscité beaucoup de vocations et je le vois régulièrement en rencontrant des groupes pros qui ont commencé en écoutant Loudblast. On a décidé très vite d’aller aux États-Unis parce que c’était là où on savait enregistrer ce genre de musique. On avait un mauvais souvenir du split album où le mec n’avait rien compris à ce qu’on faisait. Il avait même tout effacé dès qu’on est sorti du studio. On n’a jamais pu le remixer.

Aujourd’hui, on peut enregistrer chez soi de façon très professionnelle, mais à l’époque, c’était inimaginable…

Ce n’était pas complètement la préhistoire, mais, quand on me demande quelle est la différence avec la période où on a commencé… Ce n’est pas une différence, c’est un fossé, un gouffre, même ! Mais notre ambition était de faire les choses bien. On a longtemps été classé premier dans les groupes de metal français dans les référendums. Ce n’était pas notre but, mais il y avait cette reconnaissance. Avant, il y avait pourtant des groupes qui sortaient du lot, le premier Killers était super, comme le premier ADX… On a tout de même pu bosser avec Scott Burns, qui était le producteur de référence de l’époque (Obituary, Sepultura, Deicide, Napalm Death, Cannibal Corpse…, NDR). On a été les premiers, avec No Return, à prendre le risque. On savait ce qu’on voulait. Et ce n’était pas d’être juste un « autre groupe de la scène française ».

Trois époques de Stéphane Buriez en une image.

C’est à cette époque aussi que tu t’es lancé dans une carrière de producteur…

Exactement. Après l’enregistrement de « Disincarnate », en 1991, j’avais regardé, mieux, « observé » le boulot de Scott Burns. Je trouvais ça formidable et j’ai pensé : « C’est super, voilà ce que je veux faire aussi ! » Comme beaucoup de musiciens, j’avais commencé en tant qu’intermittent du spectacle en poussant des caisses ou en faisant un peu de son à droite à gauche… En revenant à la maison, tout de suite, j’ai acheté un quatre-pistes, une petite console et des câbles pourris… J’ai commencé à enregistrer les maquettes du groupe et il se trouve que le résultat n’était pas trop mauvais. Il y a d’autres groupes qui ont voulu que j’enregistre leurs maquettes. Ensuite, nous avons touché une bonne avance d’édition et, plutôt que la mettre dans notre poche, nous avons acheté du matos et monté notre studio. Au fur et à mesure, ça s’est professionnalisé et j’ai créé le LB Studio, dans lequel j’ai enregistré… Pfff, plus de 100 groupes ou artistes, 120, même, je crois. Quasiment toute la scène metal de l’époque est venue au studio (rires). Et je continue à produire des albums en tant que producteur indépendant. Loudblast m’a amené à plein de choses et même, comme toi, à présenter une émission de télé (Une dose 2 metal, sur L’ENÔRME TV, jusqu’en 2016, NDR).

Outre ta casquette de producteur, ces dix ou quinze dernières années, on te voit partout, en tant que membre de plusieurs groupes ou projets (Sinsaenum, les Tambours du Bronx, Le Bal des Enragés, Tribute To Thrash…). « Altering Fates And Destinies » et les E.P.s est-il un signe que tu te recentres sur Loudblast pour un bon moment ?

J’aime bien déborder du cadre, notamment dans les autres groupes avec lesquels je joue. Il ne s’agit pas de récréation, je fais tout sérieusement… Mais chanter dans les Tambours du Bronx ce n’est pas pareil que chanter dans Loudblast, et idem pour la guitare dans Sinsaenum… Mais je t’avouerai que ça a encore changé. L’époque de la pandémie a recadré ma façon de travailler. Pour la première fois de ma vie, j’étais des semaines chez moi et je n’avais que ça à foutre, composer et jouer de la guitare. Ou jardiner (rires). Donc cet album, je l’ai pratiquement composé juste après la sortie de « Manifesto », le précédent. On était bloqué à la maison, on ne pouvait pas tourner… J’allais devenir fou, il fallait que je fasse quelque chose. Je l’étais déjà avant, mais ça ne se voit pas trop (rires). Je ne me suis pas dit que j’allais faire un album… Au fil du temps, je me rendais compte : « Ah tiens, j’ai dix morceaux, puis quinze, puis vingt… » En fait, j’en suis arrivé à la conclusion qu’il y avait de quoi remplir un album. J’ai fait un tri et c’est pour ça que, pour la première fois de notre carrière, « Altering Fates And Destinies » sort peu de temps après le précédent. Je me suis remis à une certaine discipline. J’ai ma régie chez moi, pour travailler à l’aise et il y a déjà sept morceaux en attente, pour un E.P. et les reprises, qui feront l’objet d’un autre E.P.. Avec Fred et Hervé, on s’était fait une liste de titres à reprendre et ça faisait longtemps qu’on voulait le faire. Quand on a enregistré le dernier album, les prises de batteries ont été effectuées plus rapidement que prévu et on a enregistré le E.P. de reprises. Maintenant, il faut le terminer, parce que je pense que je vais demander à certains artistes de venir faire quelques collaborations. Par exemple, pour Iron Maiden ou Judas Priest, il faut des voix haut perchées et l’idée n’est pas de faire des versions thrash metal. Ce sera avec notre son, mais je veux coller aux originaux.

En quarante ans, on t’a vu changer souvent de guitares. Où en es-tu aujourd’hui ?

Eh bien je suis endorsé par ESP/Ltd depuis une dizaine d’années. J’ai la chance de pouvoir collaborer directement avec les Japonais que j’avais rencontrés lorsque Loudblast avait joué à Tokyo. Depuis, je suis en contact avec Guillaume Martin qui travaille avec les artistes pour Algam. Les Ltd sur lesquelles je joue en live sont toujours super. J’ai enregistré l’album avec la Ken Suzi Signature Evertune, très pratique pour rester toujours accordé, mais aussi avec une Gary Holt Signature, une Snakebyte James Hetfield, une Jeff Hanneman et les deux nouvelles que j’ai apportées aujourd’hui. J’enregistre toutes mes parties en direct et, après on réampe en studio sur des têtes 5150 ou Marshall JCM800, avec une tube screamer que le producteur, HK Krauss, a fait modéliser pour lui. Le tout passe sur des baffles Randall. Sinon, je viens juste de recevoir une nouvelle tête Ashdown 50W. Je ne l’ai pas encore déballée, mais je pense que je l’utiliserai pour le prochain E.P..

À quand le modèle « Bubu » (son surnom pour ses amis) ?

Je ne sais pas ! Mais j’aimerais bien (rires). Il y a un très bon luthier qui s’appelle Régis Sala qui m’a tout de même fait une réplique d’Ironbird magnifique..

Frédéric Leclercq, le Dave Grohl du metal

© Jean-Pierre Sabouret

Que de chemin parcouru par le musicien de Charleville-Mézières depuis ses débuts prometteurs avec le groupe de power prog metal Heavenly ! Aussi talentueux à la guitare qu’à la basse, c’est avec ce dernier instrument qu’il a trouvé une formidable opportunité en intégrant DragonForce au sommet de sa gloire en 2005, alors que le groupe pouvait se vanter de voir son frénétique Through The Fire And Flames retenu comme niveau ultime de difficulté dans le jeu vidéo Guitar Hero. Depuis son départ, il a notamment créé le supergroupe Sinsaenum en étroite collaboration avec Stéphane Buriez et le regretté Joey Jordison (ancien batteur de Slipknot, mais aussi guitariste de Murderdolls), en 2016, donné un sérieux coup de main au chanteur de DragonForce, Mark Hudson, ou monté le projet Amahiru, avec la guitariste japonaise Saki, avant de rejoindre le mythique pionnier du thrash allemand Keator. Ces dernières années, Fred est partout !

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