Entre le chaos de Slipknot et la décharge émotionnelle de Stone Sour, Corey Taylor semble avoir trouvé le parfait équilibre. Exit Jim Root qui l’accompagnait dans les 2 projets, Stone Sour se remet en marche avec « Hydrograd », comme nous l’explique Corey Taylor et Josh Rand. Propos recueillis par Benoît Fillette
À la fin de la tournée « House Of Gold & Bones : Part 1 & 2 » en 2013, Jim Root a été remplacé par Christian Martucci...
Corey Taylor (chant) : Oui, Christian est un ami depuis de nombreuses années. Il était chanteur-guitariste de Black President, il a aussi joué avec Dee Dee Ramone. Il est comme nous, il aime le metal bien rock’n’roll. C’est la meilleure recrue que l’on pouvait trouver.
Jim Root a déclaré avoir été écarté du groupe pour « divergences artistiques »...
Corey Taylor : (gêné) Il y a plein de choses... J’ai beaucoup de respect pour Jim, mais il allait dans une direction et nous dans une autre. On n’a pas trouvé de terrain d’entente (Jim leur aurait reproché de courir après les passages radio et les dollars. Ndr). C’est triste, mais je ne lui souhaite que le meilleur.
Son départ de Stone Sour risque-t-il d’avoir des répercussions sur Slipknot ? Corey Taylor : Oui, cela va tout changer... C’est dur, mais on sait que c’était la meilleure décision à prendre pour tout le monde.
À 9 dans le groupe, il y a toujours eu beaucoup de tensions entre vous dans Slipknot. Album après album, ces tensions se sont exacerbées. Le fait d’avoir Stone Sour à côté a-t-il permis à Slipknot survivre toutes ces années ? Corey Taylor : C’est une bonne question... Déjà, je sais que c’est bien pour moi, pour ma santé mentale (rires) ! Le fait de pouvoir revenir régulièrement à Stone Sour me permet de m’extirper de la tourmente. Slipknot est un animal très différent. Musicalement, Stone Sour est toujours en progression, particulièrement sur ce nouvel album, le plus excitant, le plus abouti, le plus aventureux aussi. Et c’est sans doute celui qui sonne le mieux. Je prends les choses très sérieusement dans un projet comme dans l’autre, mais là je sais que là je vais prendre du pur plaisir et ça me fait du bien.
En 2015, vous avez publié 2 EP
de reprises en digital: « Meanwhile
In Burbank... » et «... Straight Outta Burbank ». C’était l’occasion de faire un bilan et de rassembler vos forces ? Josh Rand (guitare) : On a tous des influences très différentes. On a beaucoup appris en jouant ces reprises proposées par les autres, Alice In Chains, Metallica, Kiss, Mötley Crüe... J’ai eu beaucoup de mal avec Gimme Shelter des Rolling Stones, parce que je l’ai écoutée des millions de fois sans savoir à quel point Keith Richards envoie du riff sur toute la chanson, et avec Sailin On des Bad Brains parce que cela joue vraiment trop vite ! En tout
cas, ces reprises nous ont motivés pour attaquer l’écriture de notre nouvel album. Corey Taylor : On a enregistré d’autres reprises qui devaient sortir sur un troisième EP : du Van Halen, Buzzcocks, Rage Against The Machine et « un truc à la AC/DC »... Disons que parfois tu voudrais avoir un invité que tu n’as pas, alors tu fais comme si tu l’avais. Je ne peux pas en dire plus. Quand tu l’entendras, tu comprendras...
RG, S, SA... Josh, on dirait que tu as toute la collection Ibanez ?
Josh Rand: Oui, j’ai tout essayé ! Le Custom Shop de Los Angeles vient de m’envoyer un nouveau modèle, une Talman noire avec des doubles à la place des simples. Corey Taylor : Laquelle avais-tu au Japon ? Josh Rand : Ah oui, la Fireman de Paul
Gilbert en édition limitée. Quand j’ai commencé, personne ne fabriquait des instruments d’aussi bonne qualité à ces prix-là. Et puis j’admirais tous ces guitaristes jouant sur Ibanez : Gilbert, Vai, Satriani...
Sur scène, on te voit de loin avec ta guitare rose à pois noirs ! C’est un clin d’œil à Randy Rhoads ou à Buddy Guy ? Josh Rand : (rires) Non, mais ce sont 2 guitaristes phénoménaux. J’ai cette guitare depuis un pari. On venait de commencer à tourner pour « House Of Gold & Bones » et je suis parti à la recherche d’une petite guitare qui ne craindrait rien pour gratter dans le tour bus. Et mon regard a été attiré par cette Ibanez rose chez Guitar Center. Le vendeur me dit que personne n’en veut. Je lui ai demandé : « vous avez une housse ? ». Il me la fallait ! Tout le groupe s’est foutu de moi... Et le public aussi d’ailleurs ! Les autres pensaient que je ne serais pas capable de monter sur scène avec ! On fait souvent des paris comme ça, c’est de l’argent facile (rires) ! J’ai récolté 300 $, c’était le prix de la guitare ! Ce qu’on ne savait pas c’est qu’avec les éclairages de scène, elle brille tellement qu’on doit la voir depuis l’espace (rires) !