Les puristes du genre vont sans doute s’en donner à cœur joie pour tenter de déchiffrer avec précision les nombreuses références égrainées tout le long des 6 titres du nouvel opus de The Black Zombie Procession. À commencer par celles concernant la musique du quatuor. Les années 90 (voire même la fin des 80’s) restent une valeur sûre pour BZP et le groupe aime mélanger une kyrielle de styles, de préférence avec une bonne grosse dose de décibels, tout en évitant judicieusement de sombrer dans le passéisme : crossover tendance metal, thrash baveux et quelques pics de punk dégoulinants d’hémoglobine. La bande son est solide et efficace, reste à planter le décor. L’univers de BZP fait tout autant référence à une époque musicale bien définie qu’à une certaine idée du cinéma, celui des séries Z, des films d’horreur oubliés, des mutants et autres serial killers de l’Amérique profonde, preuve à l’appui avec la pochette du présent disque. Le tout a été magistralement enregistré par les tôliers du Cube, un studio à quelques encablures de Besançon, puis mixé et masterisé par Francis Caste (Loudblast, Hangman’s Chair, Bukowski, The Arrs, The Random Monsters). Le résultat est une petite merveille d’Horror Core (si tant est que ce style existe) compacte et aussi efficace qu’un direct de Mike Tyson. Pour pousser l’expérience un peu plus loin, l’écoute de ce quatrième album peut également s’accompagner de la lecture d’un livre, du même nom que la galette, dont l’histoire est écrite par Zaroff, auteur culte pour les amateurs de romans gore à caractère érotiquement incorrect (pack disponible ici). Les âmes sensibles s’abstiendront et les autres, que l’on imagine fans de Danzig, de Doyle ou de Toxic Holocaust, apprécieront ce bouillonnant et fortement conseillé « IV : Heca-Tomb ». Olivier Ducruix