Le groupe lyonnais se fend d’un second album solide et hargneux, tout en faisant preuve d’un certain éclectisme.
Créée en 2013 avec au compteur un EP et maintenant deux LP, la formation lyonnaise est bien un quatuor, contrairement à ce que pourrait laisser croire la photo de presse. « Alexis est notre bassiste depuis plus de quatre ans et il a toute sa place dans le projet. Comme il est très pris par son travail, il se peut que nous ayons recours à des remplaçants de temps à autre. Nous sommes trois au cœur du projet depuis sa création. Pour ces différentes raisons, nous avons choisi de communiquer visuellement de cette manière. » Faut-il voir dans le nom du groupe, qui prône un savant mélange entre « la chaleur du grunge, l'urgence du punk, mais aussi la violence et la froideur du metal », un clin d’œil en guise d’hommage au légendaire guitariste gaucher ou une volonté de provoquer ? « Sûrement un peu des deux ! The Foxy Ladies n’existerait sans doute pas aujourd’hui si Gabi la chanteuse n’avait pas rencontré Lucianne la guitariste, fan de Jimi Hendrix. Les musiques alternatives ont toujours été un moyen de remettre en question les codes et clichés de la société. Et comme le dit le titre de notre nouvel album, nous ne sommes pas là pour nous en excuser ! » Des clichés qui perdurent dans l’univers bien trop masculin du rock. « Si nous recevons encore de faux compliments du genre “vous avez un super gros son et c’est vraiment top ce que vous faites pour des filles”, il semblerait que les choses commencent enfin à bouger : festivals dédiés aux groupes féminins, une parole qui se libère peu à peu, des femmes qui osent tout simplement monter des groupes et se produire sur scène, en dépit des remarques et comportements discriminants. Mais il reste encore beaucoup à faire… Nous avons rejoint le mouvement “More Women On stage” lancé par Lola, la bassiste de Pogo Car Crash Control, en inscrivant au dos de nos instruments ce slogan que nous montrons au public à chaque concert pour qu’il y ait une prise de conscience. Quand on analyse le champ lexical lié au rock et à ses dérivés, tout laisse à penser que c’est une affaire de “couilles”. Le rock bien burné. Mais la musique n’est pas l’apanage d’un genre. Tout le monde peut écouter du rock ou en jouer. C’est notre message. » Et nul besoin de s’excuser pour le transmettre... D'autres messages forts sont également présents dans cette seconde réalisation baptisée « Not Sorry », dont l'éclectisme pourrait en surprendre plus d'un(e), quelque part entre L7 et No Doubt. « Le disque s’inscrit dans un monde post-apocalyptique, en totale déperdition dans lequel nous avons voulu faire de la Femme, l’héroïne. La pochette évoquera peut-être pour certains des films tels que Sin City ou encore Sucker Punch : il nous fallait un concept puissant avec une empreinte cinématique forte capable de porter des sujets aussi complexes et difficiles que l’urgence écologique, la place des femmes dans nos sociétés, ainsi que des névroses personnelles et celles de notre système. Et si la pochette représente l’enveloppe charnelle/extérieure de cette guerrière anonyme de l’apocalypse - puisque sans visage -, à l’intérieur, on retrouve un livret avec « ses pensées », faisant références aux paroles de chacun des morceaux de l’album. » Preuve que l'on peut aborder des sujets sérieux tout en gardant une bonne dose de fun.
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