« On n’a jamais fait de reprises, ça nous saoulait ! On a très vite fait un EP pour poser les bases en se disant : “on va se prendre plein de remarques dans la gueule et on va s’en servir pour aller plus loin et faire un album” ». Les Wør Pigs s’en sont tenus au plan pour réaliser ce rêve de lycéens qui squattaient le Gibus et y admiraient les groupes en espérant faire la même chose un jour. Un projet qui a finalement dépassé leurs espérances, avec un enregistrement au fameux studio breton Kerwax : en live, sur bande, sans clic ni métronome, au feeling, en acceptant les pains et les défauts qui font le charme des albums rock. « C’était incroyable, de super vacances en fait ! », même si comme toujours dans ces moments-là, le temps passe bien trop vite quand on profite. Car c’est la condition première pour eux : « s’amuser, se faire plaisir... et roule ma poule ! » Si leurs influences classiques vont de Black Sabbath (bien sûr) au Pink Floyd de « Ummagumma » et « The Wall » en passant par Zappa, ils citent volontiers des groupes stoner/doom/ psychédélique comme Colour Haze ou Kyuss. Et se voir répertoriés dans ce style leur aura permis de profiter de la dynamique d’associations comme Below The Sun et Fuzzraptors pour partager la scène avec des groupes solidaires, qui se serrent les coudes. « Beasts » est sorti début mars. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il faut encore s’accommoder de ne « pouvoir tourner et le faire vivre ». Alors les quatre Parisiens travaillent déjà de nouveaux morceaux, tout en essayant de « trouver de nouveaux supports... » Visuels notamment : après tout, ce disque leur a aussi permis de voir leur bestiaire mis en image (et en couleurs) par l’artiste belge Elzo Durt, qui en signe la pochette, et n’a pas fait un travail de cochon. Pas mal pour un début...