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AIRBOURNE - Du rock'n'roll sous haute tension

Les Australiens d'Airbourne ne se sont sans doute pas posé de questions avant de mettre en boîte « Breakin’ Outta Hell », leur nouvel album, et trouver des changements notoires avec les précédentes livraisons du quatuor relèverait presque de l'exploit. À dire vrai, on s'en fout comme de notre première canette. Joel O’Keeffe et sa bande sont toujours aussi impériaux quand il s'agit de balancer des gros riffs de guitare qui transpirent la bière et le rock'n'roll. Propos recueillis par Olivier Ducruix

Dans le showroom de Gibson, les frères O’Keeffe, Joel (guitare/chant) et Ryan (batterie), ont le sourire blagueur, visiblement heureux d’être à Paris pour parler du dernier opus en date d’Airbourne, « Breakin’ Outta Hell ». Alors que l’interview est sur le point de démarrer, Joel, une SG entre les mains, se confie sur ses premiers pas à la 6-cordes. « Quand j’ai eu ma première guitare, je passais des heures à gratter les cordes pour les regarder vibrer », explique le frontman. « Attends, regarde ! (Joel allume la lampe de son téléphone, se penche pour éclairer ces fameuses cordes vibrantes. Ndr). Tu vois ce que je veux dire ? Cela me fascinait. Pour moi, c’était comme un pendule. J’étais totalement hypnotisé. Fuck… Juste écouter et regarder ! »

Et depuis, tu as gardé cette passion des cordes qui vibrent… Depuis que j’ai commencé la guitare, je devais avoir 11 ou 12 ans, j’ai toujours ce même plaisir quand je branche une guitare dans un ampli. Je n’ai pas envie de faire croire que je suis musicien ou un guitariste, ça non. Joe Bonamassa, Joe Satriani sont des guitaristes… Ou Joe Perry aussi. Je crois que j’aurais dû m’appeler Joe pour être considéré comme un vrai musicien (rires) ! J’aime la guitare, j’aime la puissance de cet instrument… Pete Townshend a toujours été une grande influence car c’est un guitariste qui résume bien ça. Son jeu est très puissant, très physique. Angus et Malcolm ont également beaucoup compté quand j’ai commencé à jouer.

Quel est selon toi le secret d’un bon riff ? Quels conseils pourrais-tu donner à un débutant qui rêverait de composer le riff ultime de gratte ? Les gars, tout ce que vous avez à faire, c’est de ne rien forcer. Il faut que le riff vienne naturellement, par exemple en jouant assis avec sa guitare et en ne pensant à rien. Quand vous sentez qu’il y a quelque chose, enregistrez le riff. Mais cela n’est pas gagné pour autant. Lorsque vous le faites tourner en répétition avec le reste du groupe, vous savez de suite que c’est un bon riff si la puissance est là. Il n’y a pas de secret, la magie ne s’invente pas. Elle est là ou pas.

Et pourtant, cela peut paraître si facile quand on écoute votre dernier album, « Breakin’ Outta Hell »… Je t’assure que ça ne l’est pas. Écrire un bon riff, ce n’est pas comme accomplir une tâche, comme construire un mur en briques. Non, il faut que cela reste instinctif, naturel.

« Breakin’ Outta Hell » est votre quatrième réalisation. Selon toi, qu’est-ce qui a réellement changé dans votre manière de composer des morceaux ? Pour notre premier disque, nous avions une boîte à outils et nous y avons mis un marteau. Pour le second, nous y avons ajouté un tournevis. Puis, pour le troisième, nous avons eu envie d’avoir des outils plus performants, des trucs de chez Black & Decker (rires) ! Et maintenant, pour le quatrième, nous savons nous en servir de tous ces outils.

Vous êtes réputés pour vos concerts intenses et généreux et cette générosité, on la retrouve également dans vos albums. Est-ce un challenge que de garder cette intensité quand vous êtes enfermés entre quatre murs, dans un studio d’enregistrement ? Pour ça, il faut se remémorer les sensations qu’on peut avoir en concert, celles de jouer devant une foule qui te donne envie de te surpasser encore un peu plus. Ce n’est pas toujours facile, mais cela fait partie du boulot en studio. C’est assez difficile à expliquer… Bon, le truc à faire, c’est surtout de jouer très fort dans le studio pour avoir l’illusion d’être sur scène (rires).

Retrouvez les albums cultes de Joel O'Keeffe dans le Guitar Part #271

Zoom Matos

  • Gibson Explorer
  • Gibson SG ’61 Reissue
  • Marshall JCM 800 (1982)
  • Ibanez Tubescreamer (1982) uniquement en studio



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Olivier Ducruix
5/10/2016
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