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CLUTCH - Les bonnes décisions

Depuis sa création en 1990, Clutch a patiemment construit une carrière basée autant sur la générosité que sur l’authenticité en livrant régulièrement des albums à la redoutable efficacité. Le dernier en date, « Book Of Bad Decisions », ne déroge pas à la règle, habile mélange de lointaines réminiscences stoner et de heavy blues.

Comment aborde-t-on l’élaboration d’un album quand il s’agit du douzième du nom ?
Tim Sult (guitare)
 :
Oui, c’est notre douzième album studio… Quand j’y pense, je trouve ça complètement dingue (rires) ! Pour ce qui est de l’enregistrement du disque, ce fut sans doute l’un des plus faciles à réaliser par rapport à ceux du passé. Cela m’a fait penser à la manière dont on procédait dans les années 90 : aller en studio, brancher notre matos et se contenter d’être le plus fidèle possible au morceau composé en amont. J’espère que le prochain sera aussi simple à faire que celui-là ! Dans les années 90, aux débuts du groupe, nous n’avions pas un endroit digne de ce nom pour répéter et passer du temps ensemble pour composer et réfléchir à des arrangements. On mettait toutes nos idées dans un disque et cela s’arrêtait là. Mais depuis 3 ou 4 albums, nous avons enfin notre propre salle de répétition, dans le Maryland, et cela a changé beaucoup de choses : nous pouvons enfin passer plus de temps sur les nouvelles compositions. Il y a un réel travail de réflexion que nous n’avions peut-être pas avant.

Vous avez enregistré avec Vance Powell (Tyler Bryant & The Shakedown, Jack White, Red Fang… Ndr), dans son studio à Nashville. Cette ville dégage-t-elle un feeling particulier quand on est musicien ?
Nous n’avions jamais enregistré à Nashville et, même si « Book Of Bad Decisions » est notre douzième album, ce fut une expérience totalement nouvelle et vraiment rafraîchissante pour l’ensemble du groupe. Nashville est une ville incroyable. Il y a des studios d’enregistrement vraiment partout ! Le quartier où nous étions pour réaliser l’album est très résidentiel et toutes les maisons autour de celle de Vance ont été transformées en studio. Nashville est un improbable mélange entre le côté business d’Hollywood et la culture du sud des États-Unis.

« Book Of Bad Decisions » est un titre d’album plutôt étrange. D’où vient-il ?
Nous galérions pour en trouver un. Nous avions bien quelques idées, mais aucune n’arrivait à satisfaire tout le monde. Lorsque nous étions en studio, Vince, le producteur, avait enregistré un groupe français, The Inspector Cluzo, qui venait de sortir son nouvel album, « We People Of The Soil », dans un format livre… avec un CD à l’intérieur ! Nous avons tout simplement piqué l’idée à The Inspector Cluzo et nous avons également fait une version CD/livre de notre nouveau disque. Du coup, le titre collait parfaitement à notre démarche.

Et que peut-on trouver dans le livre des « mauvaises décisions » de Clutch ?
Sincèrement, je ne pense pas que nous ayons fait des choses horribles dans notre carrière (rires) ! Je m’amuse à appeler notre nouveau disque le « livre des décisions radicales », parce que je ne vois rien de vraiment négatif dans Clutch… Ah si, à un moment, nous étions sur un label vraiment atroce avec lequel nous avions signé un contrat pour trois albums… C’est sans doute la plus mauvaise décision que nous ayons prise.

Au fil des années, on a pu te voir avec différentes guitares entre les mains : de nombreuses Gibson, un PRS aussi. Quelle est celle que tu utilises le plus en ce moment ?
Je n’ai pas réellement de guitare principale. Pour le dernier album, j’ai utilisé essentiellement deux Gibson SG : une Custom de 2016 – sans doute l’une des meilleures SG que je possède – et une autre des années 60 qui, malgré quelques soucis de tenue d’accord, sonnait incroyablement bien. Récemment, pour les concerts, j’ai pas mal joué sur une Les Paul Custom et pour notre tournée européenne, j’ai choisi une Firebird. Bref, c’est difficile de répondre à ta question !

Et la PRS, c’est un modèle Custom Shop ?
Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais un jour, PRS a décidé de me donner cette guitare, une PRS SC 245 spécialement faite pour moi. Attention, ce n’est pas un modèle signature à mon nom, il est grandement inspiré de celui de Mark Tremonti, avec un manche fin. J’aime beaucoup cet instrument, très agréable et facile à jouer.

Sur scène, ça fait pas mal d’années que ta configuration d’amplis n’a pas changé : un savant mélange d’Orange et de Marshall…
C’est juste, car sur scène, ça fonctionne vraiment bien : une tête Orange OR50 et une Marshall JCM800 avec une paire d’enceintes 4x12’’. Mais, dans un proche avenir, j’aimerais bien trouver une solution pour utiliser un Fender Bassman en concert. En studio, j’en ai emprunté un à Vance Powell et il est devenu l’un des amplis principaux lors de l’enregistrement. J’en ai donc acheté un, ainsi qu’un Marshall inspiré par le Bassman (peut-être le Mark II, également appelé JTM45. Ndr). Ce dernier modèle a sans doute le meilleur son que j’ai pu entendre de toute ma vie. Pour le moment, je ne suis pas satisfait du rendu sur scène où je le trouve trop difficile à gérer.


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