Connus pour ses tulipes, ses pistes cyclables sans fin, ses fromages à pâte dure et pour d’autres substances nettement plus illicites, les Pays-Bas ont régulièrement livré des formations dignes d’intérêt : Urban Dance Squad (les parrains européens du crossover), Cooper, NRA et The Apers (pour l’affiliation pop punk), The Nits, Junkie XL et bien d’autres encore, sans oublier De Staat qui sort avec « O » son quatrième album en 7 ans ( avec un EP en plus pour une décennie d’existence). Moins rock que certaines productions antérieures (le groupe a parfois eu droit à l’étiquette stoner à ses débuts avec des grooves lourds et répétitifs), ce nouvel opus est , comme toujours, un sacré casse-tête quant à sa classification. Claviers très années 80, riffs de guitare influencés par le blues, expérimentations sonores maîtrisées, parties de voix autant chantées que déclamées, le tout supporté par une rythmique le plus souvent très dansante, l’ensemble a des allures de joyeux bordel, mais plus organisé qu’on ne pourrait le croire. Le quintette livre avec « O » un album réussi, autant jouissif qu’imprévisible, que l’on pourrait ranger aux côtés des productions de Gorillaz, dEUS, voire même des Queens Of The Stone Age. Les brouilleurs de pistes néerlandais ont une nouvelle fois frappé. Plaisir garanti. Olivier Ducruix