Voici que la rare (et précieuse) Beth Gibbons de Portishead sort un premier album solo. Et naturellement, on retrouve ce timbre absolument unique, ce chant habité, presque chamanique, qui semble traverser les âges, l’espace et le temps, charriant un fleuve d’émotions sans jamais en faire démonstration, mais conscient de laisser au fil de l’eau une partie de soi, des espoirs qui sombrent ou s’échouent, les transformations invisibles, le tumulte qu’on devine sous la surface… Et ce disque décanté sur une période de 10 ans s’avère un lit parfaitement adapté pour le voir s’écouler, sinuer, avec des orchestrations dignes d’un album de Nick Cave, accompagnant le propos sans jamais le noyer. Sublime.