Avec un troisième album totalement maîtrisé, « Eleven Eleven », mélange de mélodies accrocheuses, de grosses guitares et de réminiscences grunge, Dinosaur Pile-Up vient assurément de franchir une nouvelle étape dans sa carrière. Gageons qu’avec cette livraison, le trio a de grandes chances de récolter le succès qu’il mérite. Propos recueillis par Olivier Ducruix - Photo : © James Borrer
« Eleven Eleven » est votre troisième album. Avez-vous abordé différemment le processus de composition pour ce disque ? Matt Bigland (chant/guitare) : « Eleven Eleven » est le premier album que nous réalisons en tant que groupe alors que pour les deux précédents, j’étais le seul maître à bord. Et donc, le processus de composition s’est avéré plus fun, plus immédiat.
Jim Cratchley (basse) : Avant, Matt s’occupait de tout. Il enregistrait la batterie, écoutait le résultat, recommençait si besoin était ou passait à autre chose. Il n’avait pas nécessairement assez de recul pour avoir une vue d’ensemble claire et précise. Et au final, il dépensait beaucoup d’énergie.
Matt Bigland : Procéder à 3, ce fut définitivement plus facile, surtout au stade de la pré-production. C’était plus rapide de changer un truc, une partie, un refrain dans une chanson, d’essayer de ralentir un tempo ou carrément de prendre le meilleur de deux morceaux pour n'en faire qu'un.
Dinosaur Pile-Up est souvent labellisé comme un groupe grunge. Cette étiquette vous énerve-t-elle à force ? Matt Bigland : Cela ne me gêne pas vraiment, nous aimons beaucoup de groupes issus du mouvement grunge, même si je pense que nous sommes une formation de hard rock alternatif. J’ai toujours aimé les Smashing Pumpkins, Rage Against The Machine, Weezer, et plus particulièrement le « Blue Album »… Et je suis un grand fan des Deftones.
Jim Cratchley : Nous avons grandi avec cette musique, avec tous ces groupes. « Nevermind » de Nirvana a été l’un des premiers disques que j’ai achetés.
« Eleven Eleven » est plus lourd que votre précédent disque, « Nature Nurture ». Est-ce une évolution naturelle, un choix mûrement réfléchi ou une volonté du producteur, Tom Dalgety (Royal Blood, Pixies, Ghost, Opeth. Ndr) ? Matt Bigland : Entre ces 2 disques, nous avons tourné pendant 1 an et demi. Durant cette période, notre setlist a beaucoup évolué : nous enlevions au fur et à mesure les morceaux calmes pour ne garder que les plus durs. Et à la fin, nous étions devenus un groupe de heavy metal (rires). Quand j’ai commencé l’écriture des nouvelles chansons, je me suis demandé lesquelles j’aimerais jouer en concert après la sortie de l’album. Et c’est ainsi que les titres sont devenus plus heavy. Tom, le producteur, pensait également que nous devions aller dans cette direction. Nous étions sur la même longueur d’ondes et cela ne pouvait être que bénéfique.
L’album est sorti en Angleterre en 2015, mais il n’arrive qu’en France 1 an après… Matt Bigland : Oui, c’est une situation un peu étrange… Je pense que c’est un problème de contrat et de distribution. « Eleven Eleven » est disponible dans le reste de l’Europe et aux États-Unis depuis la fin août. Pour le prochain album, nous allons nous assurer qu’il sortira en même temps partout…
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MATT BIGLAND
JIM CRATCHLEY