En 2015, Guitar Part testait la Gibson Memphis ES-Les Paul, une étonnante guitare à la silhouette reconnaissable entre mille, mais avec une caisse de résonance façon « ES-335 » et une poutre centrale sur toute sa longueur. Sa version Epiphone est une vraie respiration pour le portefeuille, puisque le tarif passe de 3600€ à 645€... Vous avez entre les mains tout ce qui fait le charme d’une Les Paul, singlecut, placement des potards et finition faded cherry sunbusrt compris, mais avec une légèreté inconnue sur ce modèle. La finition est réussie, ce qui ne gâche rien, et les 2 ouïes qui ont fait leur apparition sur le corps sont plutôt élégantes.
Raide alerte
Pour tester le rendu de cette guitare, nous l’avons branchée sur un combo à lampes, puis sur un ampli à transistors, en utilisant différentes pédales d’Overdrive. Dans tous les cas, si cette guitare a le look, le manche et les sensations de jeu d’une Les Paul, elle n’en a pas tout à fait le
son. Beaucoup plus nerveuse et assez rock’n’roll, elle s’avère plus limitée dans sa palette stylistique. La lutherie y est pour beaucoup : les micros Probucker, qui équipent de nombreuses Epiphone Les Paul classiques, offrent moins de médiums et d’épaisseur que les Gibson Burstbucker dont ils se veulent la réplique. Et si sur les solidbody, en un tour de tonalité et quelques réglages d’ampli, on parvient à trouver son compte, avec la Les Paul ES
et ses ouïes, c’est un peu plus compliqué. Le sustain n’est pas celui d’une Les Paul
et le rendu général est beaucoup moins rond et ample, voire plus clinquant. Et
on ne vous parle pas de la sensibilité
aux larsens, ici décuplée. Finalement, on
a préféré riffer, plutôt que d’essayer de faire sonner les notes longtemps, avec profondeur. Surtout que cette guitare perce facilement dans le mix, ce qui est en revanche une très bonne chose.
Soyons clairs
Nerveuse, certes, mais ça, c’est pour le son crunch. Nous repassons donc par la case son clair. Et là, on apprécie le petit côté jazzy, avec un rendu moins sourd que la version solidbody. Autre détail qui compte sur ce modèle,
le split des micros. Si en saturé, l’intérêt est limité, le son étant déjà peu épais (lutherie oblige), en clean, on retrouve ce côté un peu moins puissant en sortie qu’avec les humbuckers plein pot, et donc un rendu un peu plus doux et nuancé. En bref, un côté ES-335... sauf que c’est une Les Paul qu’on a entre les mains. Un son de hollowbody dans un corps de rockeuse mythique, une recette maline, mais qu’il vous faudra tester pour être sûr de votre choix si vous jetez votre dévolu sur ce modèle.