L’heure est À la fête, puisque Fender enrichit sa gamme « Artists » d’un modèle Jimi Hendrix. Fabriquée au Mexique, la belle affiche un look inédit et bénéficie d’un rapport qualité/prix très attractif. On vous en dit plus…
Un simple coup d’oeil sur cette Strat et nous voilà avec les images du Voodoo Child à Woodstock en tête, en train de faire passer un sale quart d’heure au Star Spangled Banner. La finition Olympic White, ainsi que la tête inversée avec son gabarit assez large, typique des modèles produits entre 1966 et 1980, sont autant d’éléments visuels qui font mouche dans l’esprit du guitariste que nous sommes. Suivant la logique « du guitariste gaucher qui joue avec un modèle droitier », cette Strat possède un micro chevalet dont l’inclinaison a été inversée par rapport à la configuration habituelle. En termes d’électronique, elle embarque trois micros simples American Vintage ’65 Gray-Bottom Strat, les mêmes que ceux qui équipent l’excellent modèle US du même nom. Les micros sont montés tête en bas, sans que cela ait une conséquence significative sur le son. Ils sont pilotés par un volume général, deux tonalités et un sélecteur cinq positions. Le corps en aulne et le manche en érable 21 cases reçoivent un vernis brillant en polyester un chouïa épais. Quant à la tête reverse, elle accueille des mécaniques au look vintage et une décalcomanie reprenant la signature de Jimi Hendrix apposé sur la face arrière. Plus anecdotique, la plaque de fixation corps/manche est gravée à l’effigie de vous savez qui, avec la mention « Authentic Hendrix ».
Machine Gun Le manche présente un profil en C, dont le confort de jeu est optimum. Jouée unplugged, cette Strat dispose d’un joli sustain qui tend à s’amoindrir après la 12e case. Une fois la tête branchée, les sons clairs répondent aux attentes qu’on est en droit d’exiger d’une Strat. En switchant d’une position de micros à l’autre, on dispose d’un son brillant, claquant ou rond – avec une remarquable définition – sans oublier le côté légèrement nasal propre aux positions hors-phase. Ces cinq positions offrent une palette sonore vaste, encore étendue par les deux potards de tonalité qui pilotent les micros manche et central. Ajoutez à cela qu’aucune différence de niveau de sortie n’est à déplorer entre les micros. Pour tirer la quintessence de cette guitare, il faut pousser le drive de l’ampli. En réaction, elle se montre chaleureuse et nerveuse, tout en faisant preuve d’une remarquable polyvalence. En cela, le fait qu’elle soit rattachée à un nom d’artiste ne la cantonne nullement à un seul registre. Les sons crunchs sont élégants, avec ce qu’il faut de velouté en position manche pour les rendre exquis. Dans la deuxième phase de test, nous avons injecté toute la panoplie d’effets hendrixiens dans le signal (Fuzz, Univibe, Wah et Octaver). Et on a eu comme l’impression de dompter un pur-sang sous acide ! Le micro chevalet met la barre haute, sans être trop criard ni perdre en clarté. Le vibrato, finement réglé, finit d’enfoncer le clou et permet aussi une utilisation en finesse à la Jeff Beck. Associer le nom de Jimi Hendrix à un modèle de Stratocaster était un pari audacieux que Fender a su relever avec brio en proposant un modèle « hommage » à un prix affiché en dessous de la barre des 1 000 € (modèle le plus abordable de la série « Artists »). Il est vrai que cette Strat ne fera certainement pas de vous le nouveau Jimi. En revanche, elle a ce petit quelque chose qui inspire le guitariste qui l’a entre les mains. Et c’est justement ce petit quelque chose qu’on attend d’une bonne guitare. Florent Passamonti – Photos : Thomas Baltes
Caractéristiques
%20(1).webp)
.svg)
