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GHOST - Le poing cardinal

Après l’énorme succès de « Meliora », le groupe emmené jusqu’à présent par Papa Emeritus revient avec « Prequelle », un disque annonciateur de changement, à commencer par tous les musiciens et le nom de son leader charismatique, devenu Cardinal Copia… L’homme derrière le masque, Tobias Forge, reste le même, lui qui sait se faire discret, pour mieux briller sur scène. Propos recueillis par Guillaume Ley - Photo : © Mikael Eriksson

Le message livré par le management quelques jours avant l’interview était clair : pas de photos, pas de vidéos, pas d’annonce de votre rencontre sur les réseaux sociaux ou sur quelque site web que ce soit, pas de selfie avec votre interlocuteur (cela va de soi), et, bien entendu, embargo total et silence exigé quant au contenu de l’album que nous avons pu découvrir avant la rencontre (l’interview s’est déroulée avant la sortie officielle de « Prequelle »). Voilà, aujourd’hui, avoir le privilège
 de croiser un des acteurs les plus intrigants de la scène rock (hard rock ou metal, à votre guise), c’est aussi se plier à certaines règles, ce qui permet d’entretenir le mythe d’une part, et d’agacer encore plus les détracteurs du groupe suédois d’autre part. Groupe ? La question s’est souvent posée ces derniers mois. D’abord accueilli à bras ouvert par la communauté métallique dès la sortie de son premier disque en fin d’année 2010, Ghost
 a su élargir son audience avec les années, touchant un public plus vaste à grand renfort de shows théâtraux et d’excellents albums. Pourtant en 2017, la mécanique apparemment
si bien huilée commence à grincer. Après avoir remplacé l’intégralité des musiciens qui l’accompagnent sur scène en 2016, le leader du groupe, Papa Emeritus (Tobias Forge de son vrai nom, une identité restée secrète un long moment) est attaqué en justice par ses anciens collaborateurs pour des questions de partages de droits. Si les fans sont désormais divisés, une chose est sûre : Ghost est avant tout
 le projet d’un seul homme, Tobias Forge. Le leader change d’ailleurs
 de personnage à l’occasion de ce nouvel album. Adieu Papa Emeritus, bienvenue au Cardinal Copia. Un changement qui inquiète, mais que Forge tient à éclaircir : « Il n’est surtout pas question de changer quoi que ce soit dans la manière d’aborder la scène. Le show se doit d’être à la hauteur
 des attentes. La seule différence me concerne plus personnellement. Je suis quelque part un peu comme un metteur en scène d’une pièce de théâtre. Mais
 on connaît maintenant mon nom, qui est cité dans plusieurs médias. Je ne peux plus le nier. Désormais, je suis un des acteurs de cette pièce que je mets en scène, plus que le leader mystérieux d’un groupe sur lequel on
 a pu avoir des interrogations. Mais
 ce qu’il faut surtout, c’est essayer de regarder bien au-delà du concept d’un simple groupe de rock. Voyez ça comme un film ou un grand spectacle. »

Monseigneur solo Si le procès intenté par les anciens musiciens de Ghost vise entre autres 
à démontrer qu’ils ont eu leur part de responsabilité dans la composition des morceaux, Forge est bel et bien
 le seul maître à bord, en tout cas sur
 « Prequelle ». Un disque sur lequel il joue aussi de la guitare, de la basse et certaines parties de claviers. « Pour chaque chanson, je joue de tout en premier, y compris de la batterie. Puis je fais des arrangements. Ensuite, vient le moment d’enregistrer avec un vrai son plus sérieux. Par exemple, pour la batterie, j’ai un musicien de prédilection, qui n’a jamais joué avec moi sur scène, mais qui a enregistré toutes les batteries sur “Opus Eponymous” et sur “Meliora”. J’ai encore fait appel à lui pour le nouvel album. Pour les claviers, on pourrait
 se servir de ce que je joue, mais ce ne serait pas assez vivant. Cela concerne surtout le piano. Je voulais un vrai son de piano, vivant, un peu à la Elton John. Pour ça, j’ai fait appel à quelqu’un. Pour les sons d’orgues, plutôt rythmiques, nous avons repris les pistes de mes démos. Restent les sons seventies de type Moog. Sur les albums précédents, on avait souvent recours à des logiciels. Or je voulais un truc plus organique
et live. Et c’est Steve du groupe Zombi que j’ai fait venir en studio pour se charger de toutes ces parties. Tout
 est joué ! Ce n’est pas du Midi ou de l’informatique. Mais je n’aurais pas pu faire tout cela seul ». Pas seul, mais aux commandes malgré tout. Avec une thématique tournée autour des heures les plus dures du Moyen-Âge et les différents fléaux qui ont marqué cette époque, « Prequelle » possède un fond plus sombre que ses prédécesseurs, mais une mise en forme parfois à la limite de la comédie musicale ou de la musique de film. Mais le premier terme ne convient pas à Tobias Forge, qui voit ce disque comme un concept album (une thématique forte sur une époque particulière, qui revient dans chaque morceau), et non une comédie musicale qui raconterait une histoire qu’on verrait évoluer chanson après chanson. « C’est un disque sur la persévérance et la survie, qui a un écho en ces temps mouvementés. Et puis, je le trouve plus pertinent et plus personnel. Il est surtout le témoin d’une époque bien particulière dans la carrière de Ghost. » Une dernière phrase lâchée avec un petit sourire en coin, discret et en forme de clin d’œil de la part d’un leader qui ne s’exprimera pas sur l’affaire du procès encore en cours, ou sur l’implication d’autres personnes dans le processus de création des albums précédents. Désormais seul maître à bord, Forge se prépare donc à repartir sur les routes avec un spectacle encore plus grandiose, pour en mettre plein les mirettes de son public et imposer son nouveau visage de Cardinal Copia. La préquelle d’une nouvelle ère ?



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Guillaume Ley
26/7/2018
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