Certains concerts, plus que d’autres, ont contribué à écrire l’histoire du metal hexagonal. Et celui de Gojira à l’Accor Arena est assurément à marquer d’une pierre blanche.
Reporté pour cause crise sanitaire, le concert de Gojira à l’Accor Arena s’est finalement tenu quasi pile douze mois après sa date initiale. On était en droit de se demander si le quatuor français allait réussir à remplir un tel lieu – le second de l’Hexagone en termes de capacité – malgré ce changement d’emploi du temps et des spectateurs qui n’ont pas tous repris le chemin des salles. En observant les abords de l’Accor Arena, les doutes sont vite dissipés : ce soir, c’est complet. Autrement dit, on frôle les 15 000 personnes. La foule est là, prête à prendre une grosse dose de décibels dans les oreilles. Après une double mise en jambe musclée avec les Anglais d’Employed To Serve et les Néo-Zélandais d’Alien Weaponry, un compte à rebours de 180 secondes s’affiche sur les écrans géants. Trois minutes, c’est long, mais ça fait sacrément monter la pression. Et quand celui-ci prend fin, c’est l’explosion, au sens propre comme au sens figuré : jets de flammes et nuage de fumée, Gojira arrive en grande pompe. On mesure alors l’immense chemin parcouru par les protagonistes depuis leurs débuts, ou même plus récemment, depuis la date au Bataclan en avril 2013. C’est un véritable show (à l’américaine ?) de costauds que les quatre musiciens proposent au public parisien, matérialisé par une scénographie autant magnifique qu’envoûtante dans les visuels, avec toujours pour fil rouge ce fort engagement écologique cher à Joe Duplantier et ses compères. C’est beau et intense, c’est bien huilé, tout en restant très humain. Les mauvaises langues pourront reprocher au groupe d’avoir adouci son death-metal originel pour glisser vers une musique plus consensuelle. Qu’importe, la puissance de feu est toujours présente et le bonheur de voir Gojira faire chanter à l’unisson l’Accor Arena sur le bien nommé The Chant est total. Près d’1h45 de show, largement consacré à l’album « Fortitude », et le sentiment d’avoir vécu un événement unique. Un sentiment fort que les quatre musiciens doivent sans doute partager alors qu’ils peinent à quitter la scène de l’Accor Arena, comme pour prolonger ces précieux moments. « Pas de mots pour décrire hier soir », commentera le groupe le lendemain sur ses réseaux sociaux. Il restera cependant les images et les émotions, à jamais gravées dans la mémoire des spectateurs présents… Oui, une nouvelle fois, les absents ont sacrément eu tort.
Setlist
Rappel