Deux ans après son passage dans la même salle, Joe Bonamassa revenait au Dôme de Paris (le Palais des Sports pour les plus anciens) avec pour mission de défendre son dernier album en date, « Blues Deluxe Vol.2 ». C’est au son de Soul Finger, tube rhythm and blues imparable de The Bar-Kays, que les musiciens font leur entrée sur scène à 20h10 pétantes, avec un Joe Bonamassa décontracté, costume satiné et boots noires impeccablement cirées. La classe américaine, tout autant que le groupe qui l’accompagne sur cette tournée européenne : une basse/batterie aussi habile que d’une solidité à toute épreuve, un Josh Smith discret mais dont les quelques interventions en tant que soliste furent à chaque fois lumineuses, deux choristes parfaites pour le versant soul, et un Reese Wynans aux claviers (notre homme avait joué dans ce même lieu au cours de l’année 1988 avec Stevie Ray Vaughan, en première partie de B.B. King), qui semblait avoir retrouvé toute sa prime jeunesse. Entouré d’un tel backing band de choc, Joe Bonamassa a pu montrer tout son talent au travers de son jeu de guitare unique, tantôt puissant et véloce, d’autres fois tout en subtilité. Deux bonnes grosses heures pour un show (trop ?) bien huilé et placé forcément sous le signe du blues, qu’il soit classique, soul, furieusement rock (reprise du Just Got Paid de ZZ Top et clins d’œil appuyés au Dazed And Confused de Led Zeppelin) ou même teinté parfois de discrètes références au rock progressif. Un excellent concert, avec en guise de rappel un épique Mountain Time, qui aurait pu être parfait si l’ami Joe avait eu la bonne idée de traiter avec égards les quelques photographes présents.