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GUIDE D'ACHAT - Osez les transistors !

La technologie des tubes à vide a beau avoir permis d’établir les canons de l’ampli guitare, un bon ampli à transistors, ça existe !
On en a lu, des lignes sur la différence entre les amplis à transistors et ceux à lampes, et sur les raisons pour lesquelles il fallait privilégier la seconde catégorie ! La lampe, ça vit, c’est chaud, c’est dynamique... C’est vrai. Mais la lampe, c’est aussi fragile, ça demande de l’entretien, et les amplis pèsent lourd. Alors ? Une alternative ? Oui, osons le dire, certains modèles à transistors sont une alternative crédible :
- Parce qu’il faut arrêter de croire que le son des transistors est par essence, de moins bonne qualité : c’est faux. Puisque tout le monde veut le son à lampes de tel artiste, comme témoin d’une époque, les fabricants n’ont pas tous fait l’effort d’équiper leurs amplis à transistors de bonnes enceintes et d’alimentations de qualité. Or, ce sont 2 éléments fondamentaux pour bien faire sonner un ampli.
- Parce qu’on voit souvent les modèles à transistors comme peu chers, peu puissants, et pensés pour la maison.
- Parce que la légende autour des lampes qui sonnent 2 fois plus fort est fondée sur un cliché.
Un watt est un watt, qu’il soit à lampes ou à transistors. Il ne faut pas confondre watt et volume sonore dégagé. Essayez donc de jouer sur un Peavey Bandit 112 dont on a changé l’enceinte (c’est du vécu). On peut vous garantir qu’on en a pris plein les oreilles et que la dynamique était bien là.
- Parce qu’un bon ampli à transistors, ça existe.
 Bien sûr, preuve en est avec
 les modèles que nous avons sélectionnés pour vous. Sachez d’ailleurs que l’énorme son que développait Dimebag sur les albums de Pantera, était produit par des amplis à transistors. Et puis, ce type de machine est 
en général moins fragile qu’un ampli à lampes, nécessite donc moins de précautions d’utilisation et est plus pratique à balader avec soi, le stress en moins. Enfin, un ampli à transistors avec une vraie personnalité, ça existe. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons choisi des combos sans émulations numériques par paquets de 12. Des réglages analogiques à l’ancienne et rock’n’roll !
- Parce que c’est votre oreille qui prime. On ne va pas non plus entrer dans le débat transistor VS lampes, puisqu’à l’arrivée, c’est votre écoute et les sensations que vous ressentirez qui vous feront choisir votre ampli... ainsi que votre budget. Et à ce petit jeu, les bons modèles à transistors ont de quoi donner du fil à retordre 
à plus d’un ampli à lampes.
ROLAND JC-120 (1299€)

Impossible de parler de son clair de légende (qui plus est à transistors) sans évoquer le célèbre Jazz Chorus de Roland. Il est sorti en 1975, et sa signature sonore a marqué les esprits avec des morceaux
 comme Every Breath
You Take de Police, ou
 Nothing Else Matters
 de Metallica. Certes le
 bestiau est lourd et volumineux, mais quelle diffusion ! 2 fois 60W balancés dans une paire de HP de 12 pouces. De quoi jouer fort, sans que le son ne torde. C’est chaleureux et bien défini. Un régal pour le jazz (d’où son nom). Oubliez le potard Distortion de cet ampli, et n’essayez pas d’ajouter une grosse saturation externe. De ce côté-ci, ça coince un peu, voire ça grince. En revanche, le circuit de Chorus/Vibrato est d’une telle qualité qu’il a été adapté au format pédale en 1976 sous la forme du Boss CE-1 Chorus Ensemble. On vous l’a dit, un son de légende. Si vous cherchez une version plus légère et moins puissante, il existe le modèle JC-40, et le récent JC-22.
ROLAND BLUES CUBE ARTIST (800€)

Vous allez dire « encore Roland ». Seulement, avec le Blues Cube, la marque a sorti son meilleur ampli
 depuis le 
JC-120. Comment
ont-ils réussi à faire
 sonner un combo aussi
 léger, sans lampe, de manière aussi crédible ? À mi-chemin entre un Bassman et un Blues Deluxe, ce modèle fait claquer les micros simples sans percer les tympans, et restitue la chaleur des humbuckers et des P90. C’est bluffant. Les sons crunch ne sont pas en reste. C’est magique. Et en plus, il encaisse les pédales d’effets sans broncher. Au contraire, il embellit vos Overdrives, les doigts dans le nez. Côté connectique, boucle d’effet, line out et USB sont de la partie. Tout pour s’enregistrer sans problème. Un seul 
HP et 80W sont suffisants pour se faire entendre avec ce combo dont la véritable force réside dans la possibilité
 de mixer les 2 canaux, Clean et Crunch, pour un rendu encore plus original. Un coup de cœur qui continue de nous faire de l’effet.
ORANGE CRUSH CR120C (750€)

Voilà un ampli que la marque anglaise n’a pas hésité à équiper très sérieusement. Un look qui évoque le Rockerverb, le même HP que celui qu’on retrouve dans le baffle signature Jim Root, 2 canaux, une très bonne réverbe numérique (Plate, Hall Spring), et surtout 120W sous le capot. L’identité du son Orange est bien là, avec quelques petits trucs plutôt agréables dus aux transistors, comme par exemple un son clair mieux défini et qui tord moins vite que sur un ampli à lampes. Soudain, Orange devient funky ! On aura tout vu. Sur le canal Dirty, on retrouve le grain Orange, avec un peu moins d’épaisseur que sur les versions « lampées », mais toujours avec ce côté crade si cher à la marque. Choisissez une guitare avec humbuckers ou P-90, poussez le gain à fond et relevez les graves. Vous constaterez que vous êtes à la bonne adresse, et que la couleur du tolex n’est pas là que pour faire joli. Comme sur le Roland Blues Cube, les effets sont les bienvenus. Une vraie bête de rock’n’roll, et même plus.
DV MARK JAZZ 212 COMBO (600€)

La force des produits DV Mark, c’est une certaine puissance et un volume conséquent dans un ampli compact et léger. On trouve 2 HP de 12 pouces et 50W dans un ampli d’à peine plus de 13 kg, et 70 cm de large. Un bel exploit. Le nom de ce modèle se passe de commentaires. C’est dans le domaine du jazz et des sons clairs que cet ampli s’exprime à merveille. On est plus proches du JC-120 que des autres modèles de notre sélection. C’est dynamique, avec un joli headroom, et une très jolie définition des notes, même avec des guitares au son un
 peu sourd. Comme avec le Roland, les effets externes, surtout les pédales de saturation, ne sont pas toujours à la fête. Là aussi, ça peut vite couiner. Mais comme les sons saturés ne sont pas le cœur de cible de ce modèle, on s’en fiche un peu. On peut pousser le volume aux 2/3 avant que cela commence à vraiment tordre. Ce DV Mark a ce rendu un peu velours, qui rend chaque son doux et agréable à l’oreille, sans le côté claquant de certaines notes claires. Un ampli spécialisé, mais facile à transporter avec soi, avec une bonne réserve de puissance pour s’exprimer dans ce registre.
MARSHALL MG102CFX (492€)

Les Marshall à transistors, y compris ceux qui comportaient une lampe de préamplification dans les années 90 (les fameux Valvestate), n’ont pas toujours eu bonne réputation. Nasillards, avec un son manquant d’ampleur... La marque n’a pourtant jamais abandonné l’idée de faire de bons amplis sans lampe. La preuve avec la série MG, dont voici le combo le plus puissant. Au menu, 2 HP de 12 pouces, pour 4 canaux et 100W : une proposition alléchante. En plus, la section d’effets embarqués se défend plutôt bien. Les sons clairs sont bien définis, relativement transparents, un peu secs par moments, mais utilisables dans toutes les configurations (simples, humbuckers). Le son saturé est efficace, dans le registre crunch, rock musclé et hard rock. Comme avec les modèles à lampes, c’est finalement avec une bonne gratte de type Les Paul que ça fonctionne au top. C’est même assez surprenant. Bien qu’il puisse se rendre dans des registres métalliques plus extrêmes, c’est ce côté rock qui plaît sur le MG102CFX, surtout avec une telle diffusion grâce à ses 2 HP. Pour une utilisation au top, surtout en live, il faudra acquérir le pédalier MG Stompware (vendu à part à 54€), très pratique pour piloter le quatuor de canaux, gérer les effets et profiter pleinement de sa polyvalence.
PEAVEY BANDIT 112 (400€)

On imagine déjà certains lecteurs en train de grincer des dents. Un Peavey à transistors comme en 1989 ? C’est presque ça. Car le Bandit 112 a connu plusieurs mises à jour, dont la plus importante concerne l’utilisation de la technologie Transtube, qui, selon la marque, fait réagir l’ampli comme un modèle à lampes. Il faut savoir que ce combo, c’est quand même 80W de puissance diffusés dans un HP maison de 12 pouces de type Blue Marvel, comme on a pu en voir sur les Classic 30 et sur l’actuel Classic 50 212. C’est surtout 2 canaux, chacun avec une égalisation à 3 bandes et 3 types de voicings différents par canal. Au final, ce modèle est polyvalent, même si les sons clairs restent très neutres. Au moins, il n'apporte pas de coloration non désirée (pratique en funk, et même en country
 si on fait claquer les notes de sa Telecaster). Le registre saturé va du crunch un peu raide à du type high gain moderne, capable d’être franchement méchant (attention à l’éventuel côté chimique du son quand on pousse tout à fond). Finalement, cet ampli est un bon couteau suisse, qui vous sauvera la mise dans bien des situations. C’est aussi un combo qui peut encaisser bien des coups, se faire trimballer à peine calé dans le coffre de votre voiture, et se faire renverser des bières sur la tête, sans jamais plier. Ce type d’outil, à un tel tarif, est une aubaine pour les habitués des bars et des pubs, véritables terrains minés pour le matériel.
FENDER CHAMPION 100 (305€)

Un ampli Fender 100W, avec 2 généreux HP, pour à peine plus de 300€, avouez que ça intrigue. Côté look, on dirait un Blackface. Côté son, ce modèle est un outil à (presque) tout faire, et un ampli un peu entre 2 mondes. Il propose quelques sons préprogrammés, à la manière de certains amplis à émulation, mais sans pousser trop loin dans cette direction, car il se veut simple d’utilisation. On parlera plus de « voicing » que de reproduction, avec un seul potard prévu à cet effet. Sur le canal un, dit « Blackface Clean », que dire, si ce n’est que c’est du Fender. Malgré son côté transistors, on retrouve une jolie dynamique, et des 
sons aussi bluesy que funky, avec la même facilité. Les effets embarqués sont plutôt légers, mais
 peuvent rendre service. Le second canal propose donc des préréglages comme le
 Tweed Deluxe ou le ’65 Princeton. Ce sont 
justement les sons Tweed qui se sont avérés 
plus convaincants (surtout par rapport aux positions Metal ou British). En gros, Fender n’est jamais aussi bon que quand il fait du Fender. Les HP sont en revanche un peu légers et n’encaissent pas toujours bien les effets. Mais avec 100W, on est vraiment à l’aise pour envoyer du son. Et puis, l’ampli a de la gueule, est plutôt solide, et ne pèse « que » 18 kg alors qu’il en impose. Un vrai bout de légende (surtout avec le son clean et le look) pour une somme presque dérisoire.
LANEY LV100 (300€)

La série LV du fabricant anglais possède ce côté fat, parfois même trop grave ou baveux (sur le canal clair comme sur le saturé) qui pourrait effrayer ceux à la recherche d’un son plus tranchant. C’est pourtant cette caractéristique qui fait le charme de ce modèle, surtout pour les sons très classic rock velus (on aime moins le rendu quand le gain est poussé à fond sur le canal saturé car c’est metal, pas très précis). Son HP, conçu par HH, est une jolie réussite (surtout au prix de l’ampli), qui encaisse aussi très bien les effets extérieurs (une disto high gain pour ceux qui voudraient jouer les thrasheurs de service, une Fuzz pour le côté plus psyché, tout passe bien). Avec 65W, on se débrouille déjà
 pas mal dans le cadre des répétitions. L’avantage pour la scène, c’est la sortie pour une enceinte supplémentaire, qui rend
 le son encore plus large, et la sensation
 de volume sonore dégagé, beaucoup plus marquante.

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Guillaume Ley
19/6/2017
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