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JEFF ANGELL'S STATICLAND - Juste du rock'n'roll

Quasiment inconnu en France, Jeff Angell a pourtant roulé sa bosse avant de sortir un premier album éponyme presque solo, enregistré avec deux compères de longue date, alors que tout le monde attendait une seconde livraison des Walking Papers où notre homme officie (officiait ?) en tant que chanteur/guitariste. Pour ceux et celles qui connaissent le dernier groupe cité, le talent de l’intéressé ne leur est pas étranger. Pour les autres, il est grand temps de faire connaissance avec ce songwriter à la classe innée et aux compositions sacrément enivrantes. Propos recueillis par Olivier Ducruix

Sur les tee-shirts, tout comme sur la page Facebook du groupe, on peut lire Staticland, alors que ce premier album éponyme est intitulé Jeff Angell’s Staticland. Cela mérite quelques explications… Jeff Angell (guitare/voix) : En effet… C’est un peu perturbant, n’est-ce pas ? J’ai eu l’opportunité de faire un disque sous mon nom, mais ce n’est pas vraiment un album solo… Du moins, je ne le concevais pas ainsi. Par respect pour les gars qui ont travaillé avec moi, je ne me voyais pas sortir un disque uniquement sous mon propre nom. Je voulais que les gens sentent cet esprit de groupe, d’où le nom de Staticland à côté du mien.

On attendait un second album des Walking Papers et tu débarques avec un disque sous ton propre nom, ou presque. C’est plutôt étonnant… Le second album des Walking Papers est enregistré, mixé et même masterisé, mais Duff (McKagan. Ndr) a été très occupé avec la reformation des Guns N’ Roses. Barett (Martin, le batteur. Ndr) ne s’imaginait pas continuer sans Duff alors que moi je voulais sortir l’album et partir en tournée avec d’autres musiciens. Duff était ok, mais pas Barett… Mais bon, ça m’a permis de faire mon disque. Et faire des disques, j’adore ça ! J’ai l’impression que je peux ici mieux exprimer mes idées par rapport à Walking Papers. Tu sais, si cela ne tenait qu’à moi, nous ferions un album tous les ans (rires) ! Mais voilà, les gars de Walking Papers sont très occupés, Duff avec les Guns et Barett fait plein d’autres choses (il a produit le dernier opus de Buffalo Summer et a monté un nouveau groupe, Levee Walkers, avec Duff McKagan et Mike McCready. Ndr). Et moi, j’ai du mal à attendre…

Le fait que Jeff Angell’s Staticland soit un trio sans bassiste, est-ce juste le fruit du hasard ou un réel parti pris artistique ? Ben (Benjamin Anderson, clavier. Ndr) et moi, nous avons joué ensemble dans une précédente formation, The Missionary Position, dans laquelle il n’y avait pas là aussi de bassiste. Quand on a commencé à enregistrer des démos avec Ben, il s’occupait de faire les lignes de basse au clavier avec sa main gauche et nous avons naturellement continué ainsi. J’ai écouté les Doors quand j’étais môme et jamais je n’ai été choqué qu’il n’y ait pas de bassiste.

Vu le résultat en concert, cela n’est en effet pas du tout choquant. Mais penses-tu que ça a quand même joué sur votre façon d’aborder la composition des titres du disque ? Intéressante question… Difficile à dire… Je pense que je compose toujours plus ou moins de la même façon. Ce que cela a changé, c’est l’espace… Parce que la musique, pour moi, c’est l’espace qu’il y a entre les instruments. C’est drôle parce que, très souvent, les gens qui viennent nous voir en concert sont surpris que notre musique sonne plus gros qu’un trio classique basse/batterie/guitare. Je trouve que notre formule amène plus de diversité au final.

Une diversité que l’on retrouve aussi dans l’album avec des références très classic rock, mais aussi plus bluesy, grunge, voire un brin new wave sur quelques titres. Comment l’expliques-tu ? La musique est quelque chose de vraiment important dans ma vie. C’est comme l’eau, l’air, l’amour, la nourriture… Je ne peux pas vivre sans. Et j’ai donc trop de respect pour elle. Alors je ne me vois pas essayer de copier tel groupe juste pour avoir du succès. Je fais ce que j’aime comme j’en ai envie, mais toujours en essayant de garder ma personnalité, le son qui me correspond le mieux. Je ne me vois pas faire un album uniforme avec le même morceau du début jusqu’à la fin. Prends les Rolling Stones, par exemple. Ils ont tout essayé, du blues au rock, en passant par le disco. Et pourtant, tu sais dès les premières notes que ce sont bien eux.

Tu es impliqué dans la scène musicale de Seattle depuis un sacré bout de temps. Pourtant, tu ne récoltes les fruits de ce travail qu’aujourd’hui, d’abord avec Walking Papers et maintenant avec Jeff Angell’s Staticland. La patience serait-elle définitivement une vertu ? Tout à fait (rires) ! Lorsque j’étais plus jeune, dans ma vingtaine, j’étais sur un label satellite d’une grosse maison de disques (avec le groupe Post Stardom Depression. Ndr) et celui-ci a été vendu à un autre label. Beaucoup de groupes ont alors été virés. Le problème, c’est que nous avions signé un contrat pour plusieurs disques. Résultat, pendant 4 ou 5 ans, j’ai dû me battre pour faire valoir mes droits, mais sans pouvoir sortir un album. C’était frustrant, surtout dans une période de la vie où tu es censé construire ta carrière… Au final, nous avons eu gain de cause, nous avons touché de l’argent et, avec cette somme, nous avons monté un studio d’enregistrement en nous disant : « plus jamais ça ». C’est ainsi que j’ai pu faire d’autres disques avec Post Stardom Depression et The Missionary Position. C’est d’ailleurs grâce à eux, et je suis très fier de ça, que Duff et Barett m’ont repéré puis demandé de faire partie des Walking Papers.

Pour finir, parlons de la pochette de l’album où l’on voit un boxeur allongé sur un ring, un arbitre au dessus de lui. Chacun peut l’interpréter comme bon lui semble, mais selon toi, le boxeur va-t-il se relever ou est-il en train d’être compté jusqu’à 10 ? C’est vraiment drôle… Tu es la première personne qui voit la pochette aussi sous un autre angle. Tout le monde imagine que le boxeur va se relever et personne n’imagine qu’il est K.O. Et pourtant, on ne peut pas être sûr à 100%. Comme moi, tu as vu les deux possibilités (rires) ! Et c’est cette ambiguïté que je voulais faire ressortir. Après le succès avec les Walking Papers, quand j’ai appris que le second album ne verrait pas de suite le jour et que je me suis mis à travailler sur ce disque, c’était comme une course. Je ne savais pas si j’allais réussir à atteindre la ligne d’arrivée… Je ne savais pas si, avec tous ces obstacles, j’allais pouvoir me relever… Et pourtant, je l’ai fait. Et j’ai réussi !

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Olivier Ducruix
6/7/2016
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