Vu l'agenda chargé de Duff McKagan pour cause de reformation des Guns N’ Roses, le second opus des Walking Papers risque fort de se faire attendre. Jeff Angell, son frontman, a donc pris le taureau par les cornes et décidé de sortir un premier album sous son nom (ou presque). Bien lui en a pris. Entouré de plus ou moins anciens compagnons de jeu avec Benjamin Anderson aux claviers (Walking Papers, The Missionary Position) et Joshua Fant à la batterie (Post Stardom Depression), Angell livre ici un somptueux disque débordant de classe tant au niveau du timbre de sa voix légèrement éraillée que de son jeu de guitare tout en nuances. Blues, classic rock, réminiscences discrètement new wave, le trio s'affranchit des contraintes de style tout en gardant une impressionnante homogénéité, sans nul doute grâce à la production éclairée de Vance Powell (Jack White, Tyler Bryant & The Shakedown, The Dead Weather). Si vous aimez le groove particulier d'Afghan Whigs ou le grunge mélancolique de Mad Season (même si l'intéressé cite plus volontiers Dylan ou Tom Waits comme références), « Jeff Angell’s Staticland » devrait trouver pour longtemps une place de choix dans votre discothèque. Une vraie et belle réussite. Olivier Ducruix