La marque française copiant les modèles mythiques à bas prix s’attaque cette fois à la SG, dont elle propose une version abordable surprenante, allant bien au-delà de la simple guitare pour débutant.
On avait été séduit par la version JM Forest de la Telecaster (moins par celle de la Stratocaster). Des guitares sous la barre des 200 euros, bien finies, avec des
micros crédibles. Quand
on regarde cette GS300,
on ne peut qu’être frappé
par la ressemblance
avec son inspiratrice (là
où certaines marques pèchent rien qu’avec la découpe de la silhouette
de leurs « reproductions »). C’est bien une gratte de type SG, couleur du vernis et manche collé compris. Et encore une fois, c’est propre, même si le vernis est un peu épais (comme sur la TC70). Une vraie lutherie avec manche collé, pour une guitare bien finie, et dont la seule véritable faiblesse se situe du côté de l’accastillage (les mécaniques sont un peu trop légères pour bien tenir l’accord) et du potard de volume du micro manche, mal fixé sur le modèle testé, qui tournait dans le vide. Pour le reste, rien à redire.
Où qu’on met l’okoumé ? Le confort de jeu est au rendez-
vous, grâce à un manche au profil
de type C, sur lequel est posé une touche en palissandre (une des dernières ?), avec des repères de forme triangulaire, qui donnent un petit air de modernité à cette guitare. L’ensemble léger (logique pour une SG) est réalisé en okoumé et non en acajou. Ce bois d’origine africaine dont on fait plutôt des meubles, semble convenir à cette guitare, sans passer pour une « simple » essence de remplacement. Après tout, avec une guitare type SG, on cherche surtout à bien riffer avant
de penser gros sustain. Et celle-ci a tout ce qu’il faut pour cela. Seules les années nous diront si l’okoumé utilisé ici vieillira bien. Le micro chevalet est nerveux comme il faut pour envoyer du riff avec de l’Overdrive, mais un peu plus chimique dans son rendu lorsqu’on utilise une distorsion avec un gain plus élevé. Côté micro manche, c’est bien entendu plus rond et chaleureux, mais on conserve quand même cette définition assez caractéristique du son, où les notes se détachent distinctement. Le cumul des 2 micros en interposition est très sympa avec un léger crunch, ou des sons clairs (ou presque, car sur cette guitare, le clean pur ne fait pas spécialement partie de son ADN) qui auraient besoin d’un peu de grave et de précision à la fois.
Rapport qualité/riff Chose plaisante, l’équilibre entre les volumes des micros. Passez du chevalet au manche avec tous les potards à fond et vous n’aurez pas de changement de niveau notable comme cela peut arriver parfois. Fidèle à l’originale, la GS-300 est une excellente machine à riffer, pour de longues jams sans fatigue. Un très bon point pour cette guitare, dont le tarif est un peu au-dessus de celui des modèles débutants en général, mais qui reste plus accessible que les gammes moyennes, alors qu’elle présente des arguments qui pourraient faire de l’ombre à certaines d’entre-elles. Il s'agit donc bien d’une guitare qu’on achète pour débuter, et qu’on finit par garder longtemps. Guillaume Ley
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