« On était à l’école ensemble il y a très longtemps avec Jennie, on s’échangeait des cassettes de groupes. On a commencé Klink Clock en 2010, mais ce n’était pas la formation actuelle. Elle était au synthé et moi à la basse, et c’était plutôt électro, façon Prodigy et Tricky, mais on ne s’amusait pas en live. Du coup, on a dépouillé une batterie pour pouvoir être au même niveau sur la scène et tenir la baraque en duo », explique Aurélien, guitariste de Klink Clock. Depuis, avec Jennie, qui assomme sa batterie debout tout en chantant, en anglais et en français, ils sont passés au rock et font brûler les riffs, dans un esprit très Yeah Yeah Yeahs. Avec cette formule, pas le droit à l’erreur, « mais si tu es sur scène pour te cacher, je trouve ça triste. La scène, c’est quand même une prise de risque, un partage, je ne vois pas ça comme un mensonge. » Les Klink Clock, qui sortiront un album à la fin de l’année après trois EP, ont déjà bâti une solide réputation live (Rock en Seine, Solidays, premières parties d’Indochine, Trust...). « On a voulu faire de la scène rapidement, sans attendre de se sentir prêts, ni de trouver les partenaires. On a commencé à démarcher tout seuls. C’est ce que je dis toujours aux groupes qui commencent : n’attendez pas de trouver un manager ou un tourneur, allez-y, faites des clubs, des café-concerts... Un exemple simple qui nous a amenés à faire la première partie d’Indochine : un jour, on a joué sur un tremplin à Paris – tout le monde dit : ne faites pas de tremplins ! – mais ce jour-là, il y avait la manageuse d’Indochine dans la salle et elle nous a vus. Les gens qui ne jouent pas et restent chez eux ont peu de chances, même si les réseaux font un gros boulot aujourd’hui. » La première chose qu’on entend chez Klink Clock, ce sont les riffs massifs d’Aurélien, sortant de son trio d’amplis câblés en série (Bassman, Deluxe et Vanflet). Il faut dire qu’en termes de son et de guitare, il ne manque pas de bases : formé comme ingénieur du son à la SAE, il devient ensuite luthier chez Guitar Garage à Paris, avant de monter son propre atelier, Aura, tout en prenant en charge les guitares de Nono (Trust) et Yarol Poupaud en tournée. Le groupe propose d’ailleurs de gagner une magnifique guitare Aura, réplique de celle qu’il a utilisée en studio, grâce à un ticket gagnant dissimulé dans un des exemplaires de son album (« Accidents»), disponible en prévente xur le site du groupe... En 2018, il faut bosser pour attirer l’attention des amateurs de bon rock, tout comme proposer une imagerie sophistiquée. « Un pote m’avait dit il y a très longtemps que sans image on n’était rien, et je lui avais répondu que non, que la musique passait avant tout, mais en fait si tu démarches sans clip, tu ne vas pas y arriver. Il faut être visible avant de sortir un CD. Le nombre de gens qui écoutent sur YouTube avant d’acheter le disque, c’est énorme ! Même les programmateurs regardent YouTube. Nous, on a eu la chance de rencontrer le photographe et réalisateur Nicolas Demare lors d’un tournage il y a 8 ans, et c’est devenu le troisième membre du groupe. Les clips, les images studio sont faits avec lui, il vient avec nous faire des photos en tournée... » Une tournée qui continue en octobre et qui sera la meilleure occasion de découvrir le rock direct, efficace et foutrement excitant de Klink Clock, qui devrait illuminer votre automne.