Deux batteurs, un guitariste qui jongle entre six-cordes et bidouille sur synthés modulaires fabriqués maison, une paire d’EP, et déjà Meule s’est fait un nom, remarqué aux Inouïs du Printemps de Bourges et aux Transmusicales de Rennes...
Meule, subst. fém. : 1. Cylindre plat, généralement en pierre, en métal ou en bois servant à écraser ou broyer. 2. Disque de fromage très épais. Peut également désigner, en argot, les fesses ou une mobylette. Pas de quoi en faire un fromage, mais disons qu’à la réflexion, le nom est plutôt bien choisi... En effet, Meule ne manque pas d’assise avec sa propulsion bi-moteur à deux batteurs et ne cache pas ses penchants pour les rythmiques « motorik » du krautrock allemand des années 70 (Can, Neu!, Kraftwerk) – même si le minimalisme ne fait pas tout (« on aime bien qu’il se passe quelque chose ») – et reconnaît une affection pour des groupes plus volubiles comme Battles, Deerhoof, et surtout les passionnants King Gizzard & The Lizard Wizard, qui à l’origine ont motivé le trio tourangeau à se lancer dans cette « sorte de labo de son ». Issus de plusieurs formations locales (Thé Vanille, Lehmanns Brothers...) les membres de Meule se sont rencontrés à l’école Jazz à Tours, où la formation proposée amène à « développer son oreille, l’improvisation... Jazz, ça veut tout et rien dire, et les dernières années sont très free-jazz, ce qui lave de tout ce qu’on a appris avant ; à Tours, il y a un gros vivier rock, mais en fait, ce sont tous des jazzeux ! » Et pour Valentin, le guitariste, les synthés modulaires sont « une suite logique. J’ai toujours bidouillé et construit plein de choses de mes mains, notamment mes outils pour faire de la musique. » À commencer par sa guitare Danelectro modifiée avec deux cordes aiguës façon 12-cordes, et un micro additionnel sous les cordes basses pour traiter le signal séparément avec un Octaver. Avec ses pédales comme avec les kits de synthés qu’il a lui-même assemblés (au risque de se prendre parfois quelques « châtaignes »), il y a cette recherche « du timbre, de la texture sonore, et comment composer avec autre chose que des notes tempérées ». Très vite, quelques dates significatives se sont enchaînées : Rockomotives, les Inouïs du Printemps de Bourges, puis une programmation aux Transmusicales, où la station de radio américaine KEXP a réalisé une captation live dont la diffusion sur YouTube leur ouvre désormais des portes sur l’international, USA, Canada... En attendant, une belle tournée se profile pour les mois qui viennent avec quelques escales en festivals où leur formule « ludique » surprend, quelque part entre deux courants : « caution électro dans les festivals psyché/garage, et caution rock dans l’électro ». Les barrières, Meule les broie.
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