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LEVITATION - Angers - 15 & 16/09/2017

C’était (déjà !) la cinquième édition du festival Levitation d’Angers les 15 et 16 septembre 2017. À l’instar de son homologue d’Austin au Texas (les villes sont jumelées), la version française n’a plus rien à prouver (3 700 spectateurs) et s’impose désormais comme un des grands rendez-vous européens du rock psyché.

Si le terme s’est très certainement galvaudé avec le temps, il faut croire que l’appellation « psychédélique » remplace aujourd’hui ce qu’on appelait dans les années 90 le rock « indépendant » ou « alternatif », et englobe désormais une telle variété de styles que les querelles de chapelles apparaissent bien stériles. Pas de frontières ni de limites, et une ambiance psyché toujours à l’avenant, tout en immersion, avec projections en fond de scène, ainsi que des stands riches en posters et sérigraphies rappelant les grandes heures des 60's… En plein centre de la ville, le théâtre du Quai offre un cadre de choix, avec une scène supplémentaire installée dans l’immense hall du complexe. Faute d’avoir pu assister à la première journée du festival (on a manqué Slowdive, Ulrika Spacek, Cosmonauts…), voici quelques instantanés d’un samedi psyché angevin.


Les curieux n’auront pas manqué de remarquer le duo Moon Gogo : la Coréenne E’Joung-Ju joue du geomungo, un instrument traditionnel à 6 cordes impressionnant et fascinant. Dans une veine 90's tendance grunge, l’australienne Jen Cloher est aujourd’hui accompagnée à la guitare de Courtney Barnett (gauchère bruitiste sur Fender Jaguar Cobain). Plus pop (trop, sans doute), les Canadiens d’Elephant Stone ne sont jamais plus intéressants que lorsqu’ils se lâchent dans des jams sur fond de drones indiens et que Rishi Dhir délaisse sa basse pour le sitar… On monte en intensité avec CFM : le double de Ty Segall a trouvé le temps de sortir une impeccable paire d’albums en l’espace d’un an et fait une magistrale démonstration de ses talents de guitariste. Alors que virevolte sa longue chevelure bouclée, il enchaîne vibrés frénétiques, solos fumeux, embardées heavy gorgées de Fuzz en burn out, giclées d’écho… Suivent les Murlocs avec un rock'n'roll garage sixties enlevé : une troupe d’Australiens emmenés par le timbre pincé d’Ambrose Kenny Smith, échappé (avec son comparse Craig Cook) de King Gizzard & The Lizard Wizard. Plus austère, le duo chilien The Holydrug Couple use de boucles mais abuse de sons synthétiques.


Avec A Place To Bury Strangers, on bascule comme toujours dans une autre dimension, absorbé dans leur brouillard sonique qui vire à l’expérience sensorielle. On distingue à peine les silhouettes du trio se découper dans la pénombre enfumée de la scène et d’entrée de jeu, on assiste médusé à une séance de maltraitance de guitare, au rythme des flashes stroboscopiques, comme un slasher movie où la victime serait une Fender Jaguar. On entend des râles robotiques, des stridences de guitare agonisante, le grondement d’une basse post-industrielle et le groupe termine son set dans la foule, à la fois captivée et déboussolée. Les Black Angels, enfin sont bien sûr les invités d’honneur (ils sont à l’origine du festival d’Austin) : promus chefs de fil du rock psyché moderne, les Texans assurent la clôture avec un long concert de près de 2 heures où défilent nombre de leurs morceaux récents (les classiques des premiers albums attendront le rappel, qui dix ans après continuent de faire leur effet).
Débarrassé de toute forme de clivage, Levitation propose ainsi un modèle de festival à taille humaine… et un exemple à suivre.



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